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"Judas, libérez les lieux": les mots de la "révolution" burkinabè (ENCADRE)
Publié le mercredi 5 novembre 2014  |  AFP
Ouaga
© aOuaga.com par G.S
Ouaga : du monde à la Place de la nation et à l`état-major des armées
Vendredi 31 octobre 2014. Ouagadougou. Une marée humaine s`est retrouvée à la Place de la nation et à l`état-major général des armées attendant le nom de la personne qui va remplacer Blaise Compaoré démissionnaire de ses fonctions de président du Faso




Depuis la manifestation monstre du 28 octobre à Ouagadougou, début de l’insurrection populaire qui allait faire chuter le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, des expressions imagées ont jailli, dont voici un florilège.

"Judas, libérez les lieux", lisait-on sur une pancarte de la manifestation du 28 octobre.
Il s’agissait d’une référence à l’assassinat du capitaine Thomas Sankara (président de 1983 jusqu’à sa mort en 1987) pendant le putsch qui porta son frère d’armes et meilleur ami Compaoré au pouvoir.
Sankara, père de la "révolution démocratique et populaire" burkinabè, réputé pour son intégrité, est toujours très présent dans les mémoires.

Juste à côté, un manifestant brandissait une autre pancarte: "Thomas Sankara, regarde tes fils, nous menons ton combat".

"Blaise dégage": encore une pancarte peinte à la main le 28 octobre, faisant écho au mot d’ordre "Dégage" de la révolution tunisienne de 2011, qui a balayé le président Ben Ali.

Référence à l’actualité tragique dans certains pays de la région, une banderole le même jour proclamait : "Blaise Compaoré est notre pire Ebola".

Le 31 octobre, après quatre jours de manifestations massives et des violentes émeutes, Blaise Compaoré démissionne et s’enfuit en Côte d’Ivoire.
L’armée désigne le lendemain l’un des siens, le lieutenant-colonel Zida, numéro 2 de la garde présidentielle, pour assurer l’intérim, provoquant la colère dans la population.

"On ne remplace pas un diable par un diablotin. Nous ne voulons pas d’un militaire au pouvoir, surtout pas un élément de la garde de Blaise Compaoré", déclare Fanta Kaboré, une étudiante de 24 ans, lors d’une nouvelle manifestation massive le 2 novembre sur la Place de la Nation, devenu le forum public de Ouagadougou.
"Pas d’opportunisme, nous aimons le colonel mais nous préférons un civil", lit-on sur une pancarte brandie par un manifestant.

Mais la question de la transition divise, aucun leader politique n’émergeant véritablement pour reprendre le flambeau du pouvoir.
"Ceux qui ne veulent pas un militaire, ils veulent mettre qui? C’est un compromis. A défaut de la mère il faut téter la grand-mère", déclare Gildas
Zongo, un étudiant de 25 ans. Les jours suivants, sous la pression de la rue, de l’opposition et de la communauté internationale, le lieutenant-colonel Zida s’engage pour un retour rapide des civils au pouvoir. Les tractations se poursuivaient mercredi.

L’exil doré de Blaise Compaoré à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire fait aussi réagir les voisins ivoiriens.
"27 ans, c’est trop. Même avec un bras aussi lourd, un matin c’est sûr qu’il allait partir", analysait mercredi Dominique, un chauffeur de taxi de 28 ans à Abidjan. Une façon de dire que, malgré toute l’étendue de son pouvoir, Compaoré allait tomber.

de/ck/jpc/tmo
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