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L’Observateur N° 8273 du 13/12/2012

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Simon Compaoré : «J’ai frôlé 5 fois la mort»
Publié le vendredi 14 decembre 2012   |  L’Observateur


Simon
© Autre presse par DR
Simon Compaoré maire de la ville de Ouagadougou


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Au terme de 17 ans à la présidence du Conseil municipal de Ouagadougou, Simon Compaoré fait ses adieux à ses concitoyens. Une occasion pour le maire sortant de faire le bilan de sa gestion, «face to face» avec ses administrés. D’où sa tournée, en début de semaine, dans les cinq anciens arrondissements. Hier jeudi 13 décembre 2012, Simon a encore sacrifié à cette «obligation de rendre compte». Cette fois-ci à travers une conférence de presse avec les scribouillards, en attendant le tour des confrères de l’audiovisuel. Avant de revenir plus en détail sur ces trois heures d’échanges directs avec «Tébguéré», zapping sur les principaux points abordés au cours de cette méga-conférence de presse.

Il avait prévenu : «Nous ne partirons pas sur la pointe des pieds».
Hier, c’est droit dans ses bottes de maire sortant, le parler franc et direct, les gestes toujours aussi vifs, le verbe un brin taquin que Simon Compaoré s’est prêté «à l’exercice de redevabilité».
Le bourgmestre de la capitale nous quitte comme il nous est venu : chaleureux, enthousiaste et par-dessus tout ponctuel.

En bras de chemise, entouré de plusieurs de ses collaborateurs, Simon n’entend pas faire ses cartons dans la discrétion. Posters géants à son effigie, exposition photo de ses 19 prédécesseurs, «un plateau technique» curviligne spécialement conçu pour les hommes de médias. Avec au milieu de ce décorum des grands jours, un futur ex-maire bien à l’aise et plein d’assurance sur toutes les questions.

«En ce qui concerne le lotissement, nous avons agi avec droiture. On a fait des audits [NDLR : 2006] des mesures ont été prises et des personnes impliquées dans des cas de malversations ont été arrêtées». Foi du fils de pasteur avant de confesser son impuissance : «Si certains des gens arrêtés sont aujourd’hui hors des prisons, ce n’est pas ma faute».
Au sujet de la décision de retrait des terrains non mis en valeur depuis une certaine date, «Tébguéré» n’a pas fait machine arrière. Ça ne lui ressemble pas, insistera-t-il.

Il y a eu seulement des erreurs dans la procédure : «Dans une ville comme Ouaga, si tu fais dans les sentiments, tu ne développeras rien. Des terrains ont été effectivement saisis. Seulement, on n’a pas respecté toute la procédure de confiscation. Si bien qu’aujourd’hui, il y a plusieurs dossiers en justice et d’anciens propriétaires sont entrés en possession de leurs parcelles».

Sur l’affaire de la réhabilitation de l’hôtel de ville, laquelle avait fait grand bruit et dont s’est saisie la Cour des comptes, celui qui avait été suspecté en son temps de «barbotage» est catégorique : «Il n’y avait rien à fouetter, sinon, on aurait fouetté. Vous croyez que le président Blaise Compaoré accompagné de son homologue de l’époque, Nicéphore Soglo, serait venu sur le chantier s’il y avait problème ?».

Concernant la fermeture des maisons closes, il reconnaît n’avoir pas gagné la bataille. Mais regrette de n’avoir pas bénéficié du soutien conséquent dont il était en droit d’attendre.
Sur sa longue carrière de maire, Simon réfute catégoriquement l’idée d’avoir bataillé pour être maire. «J’ai le sens de l’honneur. Je n’ai quémandé le soutien de personne pour rebeloter.»

Cette option de quitter les affaires procède-t-elle d’une décision volontaire ou d’une pression politique ? Sur la question, il bondit de sa chaise et tonne, très irrité : «Non, non, et non ! Si vous êtes un canard, un clébard, même si vous avez des appuis, vous ne ferez pas des km. Je n’ai jamais été contraint de me retirer ! C’est un choix personnel ! J’ai pris cette décision avant la survenue de certains événements !»

A l’évocation des mutineries militaires de l’année dernière, celui qui en a été l’une des victimes préfère ne plus en parler : «Ne remuez pas le couteau dans la plaie ! J’ai frôlé 5 fois la mort durant mes 17 ans à la tête de la mairie ; alors je préfère ne pas revenir sur cet épisode douloureux.»

Quelle vie donc après celle consacrée à la ville de Ouagadougou ? «Dieu seul sait» répond le principal concerné. Fils de pasteur, il n’exclut pas de suivre les traces de son géniteur, si telle est la volonté de Dieu : «If it’s a will of God, it will be!»
Puis de conclure sur un ton non moins pastoral: «Je vous conseille de toujours vous confier à un grand, le bon Dieu !»

Alain Saint Robespierre & Hyacinthe Sanou

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