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Insurrection populaire à Ouagadougou : 11 000 tonnes de vivres destinés aux cantines scolaires emportés
Publié le mercredi 5 novembre 2014  |  Sidwaya




Le Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (MENA) a organisé, le mardi 4 novembre 2014 à Ouagadougou, en collaboration avec le Réseau des journalistes et communicateurs pour l’éducation (RJCE), une tournée pour constater les dégâts causés par les pilleurs dans ses magasins de stockage de vivres destinés aux cantines scolaires.

11596,3 tonnes de vivres d’une valeur de 5 milliards 200 millions de FCFA. C’est la quantité de vivres du Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (MENA) emportés par les pilleurs lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre derniers dans ses différents magasins de stockage dans la capitale burkinabè. Pour jauger l’importance des pertes, ledit ministère, de concert avec le Réseau des journalistes et communicateurs pour l’éducation (RJCE) a organisé une tournée dans les magasins «visités» par les pilleurs. Elle a commencé par la Zone d’activités diverses (ZAD) où se trouvent deux magasins. «Dans ces deux magasins jumelés appartenant à Véronique Tassembédo, car nous sommes en location, il y avait 1613,25 tonnes de riz composées d’un ancien stock (pour l’année 2013-2014) et des acquisitions», a expliqué le directeur de la l'allocation des moyens spécifiques aux structures éducatives, Henri Ouédraogo. Plus loin, au Catholic relief services (CRS), le constat est désolant. «Dans la journée du 31 octobre dernier, le Cathwel a été victime d'un pillage généralisé.

Nous avons perdu pratiquement 900 tonnes de vivres composés de bulgur, de l’huile végétale, de la farine de maïs et des lentilles, d’une valeur d’environ 560 millions de FCFA. Ce sont des vivres destinés à plusieurs programmes : il y a les cantines scolaires, les programmes de nutrition où les vivres étaient destinés aux enfants de moins de 2 ans, des femmes enceintes et allaitantes, pour aider ceux qui travaillent dans les bas-fonds pour augmenter la productivité agricole. Il y a également des vivres qui étaient destinés aux veuves, aux orphelins et aux personnes âgées », a expliqué le représentant-résident du CRS, Moussa Dominique Bangré. Il a fait savoir que c’est plus de 100 000 bénéficiaires qui n’auront pas «ce que nous avions planifié pour eux».

Dans le plus grand magasin du MENA situé à Gampèla, à environ 15 km à l’Est de Ouagadougou, route de Fada N'Gourma, appartenant à Mohamed Sogli n’a pas été aussi épargné. «Le jeudi 30 octobre aux environs de 14h, mon gardien m’a appelé pour me dire que des gens sont venus pour casser le magasin. J’ai immédiatement informé le coordonnateur du projet avant de démarrer pour aller au magasin. Il m’a dit qu’il va appeler la police de Saaba pour qu’elle intervienne. Sur place, le gardien se débattait tout seul contre la population», a témoigné le responsable du magasin de Gampèla, Jean-Voiture Pardevan. Selon ses dires, parmi les pilleurs, il y avait des femmes, des vieilles personnes, des jeunes et des enfants. Chacun venait avec son moyen de locomotion : tricycles, vélos, motos,…pour emporter les vivres. «Tout ceux qui venaient du côté du péage avec leur véhicule s’arrêtait et se servait à volonté et malgré notre insistance sur le numéro de police (1010), il n’y a pas eu de secours. Le lendemain, les pillages se sont poursuivis, car il y avait environ 10 000 tonnes de vivres dans ce magasin. Même les bâches et les fournitures de l’UNICEF ont été emportées», a-t-il déploré. A la question de savoir pourquoi ce magasin a été la cible des pilleurs, M. Pardevan a répondu : «les pilleurs disent que c’est pour Inoussa Kanazoé et d’autres disent que ce sont des vivres du président pour la campagne présidentielle de 2015. Je leur ai dit que c’est pour les enfants et ils ont dit qu’ils ne le savaient pas mais c’est déjà trop tard».

Le directeur de l'allocation des moyens spécifiques aux structures éducatives, Henri Traoré, a souhaité que les populations prennent conscience des conséquences de leur acte sur l’avenir des scolaires. De ce fait, il les a invités à retourner ces vivres auxdits magasins ou appeler au 70 19 30 58.

Adama SALAMBERE
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