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Enrôlement biométrique : Abidjan en deçà des prévisions
Publié le mercredi 5 novembre 2014  |  Ambassade
Carte
© Autre presse par DR
Carte consulaire biométrique : début de l’opération d’enrôlement en Côte d’Ivoire
Lundi 18 novembre 2013. Les ressortissants du Burkina Faso vivants en Côte d`ivoire se sont déplacés nombreux sur les différents sites à Abidjan, Bouaké et Soubré pour l`enrôlement en vue de l`établissement de la nouvelle carte consulaire sécurisée.




Le langage de vérité entamé il y a deux semaines entre les délégués consulaires de Soubré et l'ambassadeur Justin Koutaba s'est poursuivi le mercredi 29 octobre 2014 avec ceux de la juridiction consulaire d'Abidjan. Ont pris part à cette rencontre d'échanges et de bilan à mi-parcours, le consul général d'Abidjan, Daouda Diallo, et le directeur d'exploitation de l'opérateur Snedai. Un bilan aux allures de diagnostic de l'enrôlement biométrique en cours qui a mal à ses chiffres et qui révèle des signes d'essoufflement seulement moins d'un an après son lancement.


42 000 personnes enrôlées en 3 mois après le début de l'opération, 61 287 au deuxième trimestre et 29 190 au troisième trimestre soit environ 130 000 enrôlés à ce jour, des chiffres bien en deçà de l'objectif initial de production et de distribution de 85 000 cartes mensuelles soit un gap de près de 500 000 cartes à près d'un an du début de l'opération. Des chiffres "très faibles par rapport aux objectifs de départ, aux projections générales et aux enjeux administratifs et politiques qu'il y a derrière la carte consulaire, a noté le représentant de la diplomatie burkinabè en Côte d'Ivoire.
Alors, qui des autorités consulaires et diplomatiques, de l'opérateur SNEDAI et des délégués consulaires est comptable de ces chiffres qui sont allés décrescendo dans la juridiction consulaire d'Abidjan? Chaque acteur du processus reconnaît sa part de responsabilité dans les difficultés énumérées au cours du dialogue de vérité : insuffisance d'équipes d'enrôlement sur le terrain, problème de codes, lenteur dans la délivrance de cartes, insuffisance de motos et de carburant, primes de payement jugés bas, absence de pièces administratives chez certains compatriotes du fait de la crise postélectorale mais aussi la naturalisation d'autres au détriment de la nationalité d'origine. Il est aussi ressorti des interventions des délégués consulaires des quartiers d'Abidjan, Man, Lakota, Divo, Guiglo, Fresco, Toupa, Bondoukou, Alepe ou encore de Sikensi et d’Abengourou qu'un trafic d'escroquerie s'est développé autour de la délivrance de la carte d'identité consulaire biométrique, allant de la facturation de la prise en charge aux prestations de l'opérateur. Un surcoût souvent appliqué avec la complicité du délégué consulaire, toute chose à dénoncer et à sanctionner lorsque cela est avéré.

Dénoncer et punir tout trafic autour de la carte

Ce fut l'occasion de rappeler à tous que le coût de la carte est et demeure à 7 000 F CFA quelque soit la localité d'enrôlement. L'occasion aussi de rappeler que l'ancienne carte consulaire n'est plus valable depuis le 31 mai dernier. À ce propos, une note sera adressée à l'administration ivoirienne et aux institutions bancaires en Côte d'Ivoire afin que la nouvelle carte biométrique reprenne ses droits comme seule pièce valable pour la communauté burkinabè en Eburnie. Snedai, de son côté, annonce un nouveau mode opératoire afin d'être plus opérationnel et plus performant dans l'opération. Dans la perspective de donner une nouvelle impulsion, une nouvelle dynamique et de combler le gap, le consul Daouda Diallo s'est engagé à aller booster ses troupes sur le terrain. "Vous ne serez plus seuls, nous serons à vos côtés pour qu'ensemble nous relevons le défi", dira- t-il. Le défi d'"un million, voire un million et demi d'enrôlés d'ici décembre", selon l'ambassadeur Justin Koutaba qui a tenu à dire tous ses remerciements et encouragements aux délégués consulaires pour le bénévolat et les a exhortés à faire en sorte que la diaspora burkinabè de Côte d'Ivoire mérite la confiance placée en elle en tant que pionnière de la carte consulaire biométrique. Actualité oblige, des informations sur la maladie à virus Ebola, les travaux de construction de la maison du Burkina et la situation politique au pays leur ont été présentés avec une exhortation aux prières pour la paix avant de prendre rendez-vous courant novembre avec les délégués consulaires de Bouaké.

De la nécessité de missions consulaires

L'une des grandes difficultés rencontrées et par les délégués consulaires et par l'administration consulaire dans le processus d'enrôlement, c'est bien évidemment l'absence de pièces et de documents d'état civil pour nombre de Burkinabè vivant en Côte d'Ivoire. La crise postélectorale qu'a connu ce pays d'accueil a durement éprouvé des compatriotes dont beaucoup ont perdu tous leurs biens. Ce fut l'occasion pour le consul général de plaider pour des missions consulaires afin de doter chaque Burkinabè de jugement supplétif. Daouda Diallo qui en fait une priorité de son mandat s'est voulu pour preuve des milliers d'enfants, de femmes et de jeunes dans la juridiction consulaire d'Abidjan qui sont sans documents administratifs. Ce sera aussi la preuve de l'engagement pris par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale au lancement de la carte consulaire biométrique de tenir des audiences foraines pour régulariser la situation de tous les Burkinabè concernés. Ce sera enfin le respect de la parole donnée.

Mariam Vanessa Toure
Attachée de presse
Ambassade du Burkina à Abidjan
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