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Lettre de Sankara aux burkinabés : j’ai vu la révolte, j’attends la révolution
Publié le mardi 4 novembre 2014  |  Burkina 24




Camarades, j’ai appris avec beaucoup d’émotions les derniers événements survenus au pays des hommes intègres. L’émotion était si grande que j’ai failli laisser tomber une larme. Mais on m’a tout de suite fait comprendre qu’il est prohibé de pleurer là où je suis. Moi aussi je ne peux vous dire où je me trouve, au paradis ou alors au paradis. Mais il fait tellement beau vivre ici, que je suppose que l’atmosphère est arrosé à chaque aube matinière d’un air angélique. Je suis où je suis depuis plus d’un quart de siècle. Et comme vous le savez, j’ai été précipité ici, par un détour aux enfers, au mystérieux séjour de morts, après avoir été enseveli comme du n’importe quoi dans la terre lourde et étouffante de nos ancêtres. Plus besoin de vous le rappeler ici, que j’ai quitté la terre des hommes d’une mort naturellement étonnante. Aussi suspecte qu’ « un suicide avec trois balles dans la tête ». Nonobstant les subterfuges de mon frère et camarade Blaise Compaoré, avec la complicité des vaincus de la guerre d’Algérie et d’Indochine, personne ne peut plus nier que le crime de Caïn a été commis. S’inscrivant ainsi dans la triste liste des fratricides légendaires de notre ère. Mais je ne condamnerai pas mon frère Blaise pour ce crime odieux. Crime qui a fait de lui le criminel le moins romantique de notre temps. Froid et cynique, il ne retournera jamais sur le lieu du crime où sur la tombe de la victime pour déposer quelques fleurs de pacotille et des pleurs de crocodiles. Mais il n’a fait qu’obéir au destin, qui s’est servi de lui pour que les écritures s’accomplissent. D’une manière ou d’une autre, dans les temps modernes, les héros n’ont pas le droit de vivre si longtemps. Si Mandela y est parvenu, c’est juste parce qu’il est le dernier visage de l’héroïsme de ce siècle, qui à peine commencé veut déjà sonner le glas et baisser la garde. ... suite de l'article sur Autre presse

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