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Après la démission de Blaise : s’inspirer de l’exemple malien
Publié le lundi 3 novembre 2014  |  L`Observateur Paalga
UEMOA
© aOuaga.com par G.S
UEMOA : 20 ans au service de l`intégration économique
Lundi 20 octobre 2014. Ouagadougou. Salle des banquets de Ouaga 2000. Les chefs d`Etat et de gouvernement des pays membres de l`Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se sont retrouvés pour célébrer le 20e anniversaire de l`organisation commune placé sous le thème "UEMOA, 20 ans, les voies d`un développement solidaire". Photo : Blaise Compaoré, président du Faso




Depuis quelque temps, on savait la situation nationale particulièrement lourde de graves conséquences. Mais personne, pas mêmes ceux qui se disputent la paternité de la «victoire finale» et le pouvoir, vacant, n’avaient prédit une telle issue de la crise.

Sous la pression de la rue, Blaise Compaoré, qui s’était obstiné, même contre les conseils et avis de tous ceux qui ne lui voulaient que du bien, à faire tripatouiller la Constitution afin de s’octroyer d’autres mandats au-delà de 2015, a été contraint à la démission. Le «Neymar du Burkina», pour reprendre une allégorie footballistique chère à ses adulateurs, a quitté l’aire du jeu sur la pointe des pieds.

De la journée nationale de protestation du 28 octobre 2014 à l’insurrection populaire du 31 octobre de la même année, il a suffi de quatre jours décisifs pour mettre un terme à un régime qui a duré 27 ans.

Quelle histoire !

Comment ne pas parler désormais chez nous des «Quatre Glorieuses» (1), à l’instar des «Trois Glorieuses» (1) bien connues des historiens.

Mais depuis l’abdication de l’hôte de Kosyam, que de confusion dans la gestion du pouvoir d’Etat !

Blaise parti, ses tombeurs sont en train de transformer le pays des hommes intègres en une véritable cour du roi Pétaud.

Quel spectacle navrant !

Il y a eu d’abord une dyarchie constatée au sommet de la haute hiérarchie militaire sans qu’on ne sût véritablement qui du chef d’état-major général des armées, le général de division Honoré Nabéré Traoré, ou du lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida, assumait les responsabilités de chef de l’Etat par intérim. Chacun des deux s’étant proclamé tour à tour numéro un d’une transition dont la forme et le contenu restent toujours à définir. Mais face à cette bicéphalite qui menaçait l’unité et la cohésion de la troupe, la Grande Muette est parvenue à taire la cacophonie en son sein en désignant à «l’unanimité» le lieuteunant-colonel Zida comme le nouvel homme fort du pays.

C’est que ce dernier, soutenu par un groupe d’activistes de la société civile, a pris une longueur d’avance sur le général, présenté par ses contempteurs comme un homme lige de Blaise Compaoré.

Mais ce modus vivendi a eu du mal à être accepté par l’opposition politique et une bonne frange de la société civile qui dénoncent toute forme de pouvoir militaire comme une confiscation de l’insurrection populaire auquel le peuple a payé le plus lourd tribut. Ces deux composantes des acteurs du 31-Octobre ont réclamé purement et simplement une «transition démocratique civile». Elles ont alors appelé hier dimanche leurs militants à une manifestation contre ce qu’elles considèrent comme l’usurpation de leur victoire par le pouvoir kaki.

Alors qu’on s’interrogeait avec stupéfaction sur ce nouveau bras de fer entre «idéalistes constitutionnels» et «réalistes pro-militaires», coup de théâtre : Saran Sérémé, présidente du parti pour le développement et le changement (PDC), parti d’opposition, a été conduite par une partie des militants de l’opposition massés hier à la place de la Nation vers le siège de Télévision nationale pour annoncer sa désignation à la tête de la transition. Obligeant ainsi les forces de l’ordre à effectuer des tirs de sommation pour disperser la foule.

Quelques instants plus tard, est tombé un démenti du chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, sur un quelconque choix d’un président de la transition.

En fin de soirée, le lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida a rencontré au siège du CES l’opposition, des éléments de la société civile et l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo dont on se rappelle qu’il a conduit en début d’année une médiation entre la majorité et l’opposition.

En attendant de savoir ce qui sortira de tous ces conciliabules en cours, on ne peut que se désoler de cette querelle de chiffonniers et de ces intrigues de bas étage qui entraînent inexorablement le pays vers une chienlit dont on ignore l’issue. Au risque de donner raison aux thuriféraires de l’ex-président qui prédisaient le chaos en cas de départ du pouvoir de leur champion.

Alors pour conjurer cette sombre prophétie, il est temps que l’ensemble des composantes des «forces vives» fassent rapidement montre d’union sacrée, que les uns et les autres taisent leurs ego, qu’ils abandonnent leurs stratégies de positionnement afin de mettre en avant l’intérêt supérieur de la nation, comme on le dit.

On comprend bien les inquiétudes des farouches opposants à une transition conduite par les militaires. Leurs appréhensions sont d’autant plus fondées que la chute du régime Compaoré est l’aboutissement d’une insurrection populaire et non d’un coup d’Etat militaire.

En outre, faut-il le souligner, le passé récent du lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida n’est pas étranger à cette fronde contre l’intrusion des militaires dans les affaires politiques : en effet, ex-numéro deux du fameux Régiment de sécurité présidentielle (RSP), ce dernier, aux yeux d’une bonne partie de l’opinion, est comptable des péchés de Kosyam, et par conséquent il sentirait le soufre. Lui confier la direction de la transition reviendrait à cautionner ce qui ressemble à une passation de pouvoir entre le président déchu et un élément de sa garde prétorienne, comme le pensent certains.

Sans compter la position de la communauté internationale et des partenaires techniques et financiers qui ont fait de la forme civile du pouvoir la condition sine qua non de leur aide. Si bien que toute autre forme, surtout militaire, entrainerait ipso facto des sanctions dont la moindre serait l’étouffement budgétaire. Avons-nous les reins suffisamment solides, économiquement parlant, pour prendre le risque d’en ajouter aux souffrances des populations déjà éprouvées par la vie chère ?

Mais si au regard de tout ce qui précède, la revendication d’une transition démocratique et civile est souhaitable et même légitime, il ne faut pas pour autant renier à l’armée le rôle qui a été le sien dans les récents événements et la place qui lui revient dans le cheminement vers un retour à l’ordre constitutionnel normal.

C’est indéniable, la Grande Muette dans son ensemble a su faire preuve d’esprit républicain lors de la phase éruptive de la crise. C’est vrai que l’on déplore des morts et des blessés par balles dont le nombre n’a pas encore été exactement établi. Mais l’on est loin du grand carnage que tous redoutaient lorsque la jeunesse affrontait, mains nues, les forces de défense et de sécurité. On a même vu des scènes de fraternisation entre militaires et manifestants. Tout étant égale par ailleurs, on peut retenir de ce point de vue que le 30 octobre 2014 comme le 3 janvier 1966, l’armée nationale s’est gardée de tirer frontalement dans le tas.

Pour avoir pris, quoi qu’on dise, fait et cause pour le mouvement d’insurrection, l’armée ne saurait être écartée du processus de refondation politique qui se profile à l’horizon. Certes elle ne doit pas chercher à jouer, vaille que vaille, les premiers rôles dans la transition politique à venir. Mais sa place dans la sauvegarde des institutions transitoires, dans la sécurité et la protection des biens et des personnes reste incontournable.

A cette période particulière de l’évolution politique du pays, aucune composante de la nation ne peut se prévaloir du monopole de la gestion des affaires publiques. Encore moins un groupuscule de personnes, comme on en voit déjà, qui se pose en leader présumé de la lutte et entend, par des alliances nébuleuses, assouvir des ambitions inavouables.

Pour peu que les esprits soient disposés au consensus, on peut faire l’économie de cette guerre picrocholine qui se dessine et trouver la solution la meilleure pour aller vers le rétablissement d’une vie constitutionnelle normale. Notamment en s’inspirant du précédent malien.

On l’a vu au Mali, bien que ce fût la soldatesque qui ait mis fin au pouvoir du président ATT, les militaires ont fini par confier la gestion de la transition politique à des civils qui sont parvenus, plutôt bien que mal, à des élections démocratiques et transparentes. Avec l’accompagnement de la communauté internationale.

Œuvrons donc à ne pas laisser passer cette occasion inouïe d’une véritable refondation de notre démocratie.

La Rédaction
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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