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Transition au Burkina : chronique d’un dimanche mouvementé à Ouaga
Publié le lundi 3 novembre 2014  |  FasoZine
Révision
© aOuaga.com par G.S
Révision de la Constitution : marche de protestation de femmes à Ouaga
Lundi 27 octobre 2014. Ouagadougou. Des femmes de l`opposition et de la société civile ont marché dans l`après-midi pour exiger le retrait de l`Assemblée nationale du projet de loi portant révision de la Constitution. Photo : Saran Sérémé, présidente du Parti pour le développement et le changement (PDC)




L’opposition politique a réuni ses militants ce dimanche 2 novembre 2014 à la place de la nation, rebaptisé place de la révolution. Objectif, demander que le pouvoir militaire dirigé par le lieutenant-colonel Isaac Zida quitte le pouvoir.

C’est aux environs de 10h que la délégation du chef de file de l’Opposition politique, composée de Saran Sérémé, de Me Bénéwendé Sankara, de Tahirou Barry, de Michel Tiendrébéogo et de Jean Hubert Bazié est arrivée à la place de la nation. C’est M. Bazié qui s’adresse d’abord à la foule après avoir demandé une minute de silence en la mémoire de tous ceux qui sont tombés lors des manifestations du 30 octobre dernier.

Puis après, il explique à la qu’ils sont venus pour leur annoncer que l’opposition « réaffirme la nécessité d’une transition consensuelle qui prenne en compte toutes les composantes des forces vives de la nation ». Après avoir remercié les uns et les autres pour l’esprit de sacrifice dont ils ont fait montre au cours des derniers 72 heures, Jean Hubert Bazié leur demande de rentrer tranquillement chez eux. Il n’en fallait pas plus pour remonter les manifestants.

« On ne bougera pas. On ne veut pas de l’armée au pouvoir et nous n’allons pas rentrer tant que le colonel Zida est toujours au pouvoir ». La foule, qui avait laissé une distance d’environ 15 mètres avec les animateurs du meeting, se rapproche et prend d’assaut ce qui servait de podium. Chacun veut parler.

Sara Sérémé, une des leaders de l’opposition, prend le micro. Elle harangue la foule à travers des slogans. Puis annonce qu’il faut bien que le lieutenant-colonel Zida démissionne pour remettre le pouvoir aux civils. « Nous ne sommes pas contre les militaires. Ce sont nos frères et sœurs. Mais il faut qu’ils restituent le pouvoir au peuple, aux civils », clame t-elle.

La RTB prise d’assaut

A la suite de madame Sérémé, Me Bénéwendé Sankara martèle que « nous ne bougerons pas d’ici tant que le pouvoir n’est pas remis au peuple. Nous n’accepterons pas qu’on nous vole la victoire du peuple », dit-il. La cacophonie s’installe. Les leaders de l’opposition se retirent pour, disent-ils, se concerter…

Dans la foule, quelqu’un lâche que si les hommes politiques sont incapables de prendre le pouvoir que le peuple a arraché de haute lutte entre les mains de l’ancien président Compaoré, alors qu’on le remette aux dames, notamment à Saran Sérémé. La foule commence alors à réclamer Saran Sérémé à Kosyam. Des jeunes en liesse accompagnent donc la présidente du PDC à la télévision nationale pour qu’elle fasse une déclaration. Elle est conduite jusque dans les studios de la télévision.

Avant elle, c’est le général à la retraite Kouamé Lougué, qui avait fait son entrée pour, lui aussi, «répondre à l’appel du peuple». Mais de déclaration, il n’y en aura pas. Les militaires sont entre temps intervenus. Des tirs d’armes automatiques ont retenti. Et la foule s’est dispersée. «Une atteinte grave au processus de transition en cours», selon l’armée. Ces évènements ont fait un mort.

Contrainte par la foule

Plus tard, un communiqué du chef de file de s’est désolidarisé de cette initiative. «Les présidents de partis qui viendraient à s’autoproclamer « Présidents de la transition» parlent en leurs noms personnels. Leurs propos ou actes n’engagent donc pas l’Opposition Politique», écrit-il.

Plus tard, Mme Sérémé, il dira qu’elle a été « contrainte par la foule qui scandait son nom à se rendre à la RTB pour se déclarer présidente.» Et qu’elle n’a jamais voulu se désolidariser de la lutte qu’elle mène avec tous. Elle aurait y aurait été amenée dans sa voiture éteinte et poussée par les manifestants.

Dans la soirée, le chef de l’Etat, le Lt-colonel Zida a rencontré les membres de l’opposition, pour définir le contenu et les contours de la transition politique. Il n’y a pas eu de déclaration à la sortie des échanges. Mais d’après une confidence d’Ablassé Ouédraogo « la rencontre a été satisfaisante » et l’on pourrait évoluer vers une transition civile.
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