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RCA : "Je suis Cathérine 1er, reine de la transition, le consensus c’est moi !"
Publié le dimanche 2 novembre 2014  |  Les Plumes de RCA
La
© Autre presse par DR
La présidente centrafricaine de transition, Catherine Samba Panza




Actualité oblige, c’est au Burkina Faso en Afrique de l’Ouest, que ma réflexion de ce jour s’en ira puiser la substantifique moelle nécessaire à l’éveil de la conscience du peuple centrafricain.

Ainsi donc, c’est comme un lièvre poursuivi par des chasseurs qui ont mis le feu aux steppes incultes du climat sec burkinabè, que Blaise Compaoré, après plus de 27 ans de pouvoir sans partage, vient de fuir son pays sous la forte pression des populations, notamment de la jeunesse qui a décidé de la plus belle manière, d’en finir avec le tout puissant Président, lequel a cru jusqu’aux dernières heures de son pouvoir chancelant, à son invincibilité quasi légendaire. Mal lui en a pris. Les populations burkinabés ont démontré à la face du monde, qu’elles étaient capables d’aller jusqu’au bout de leur révolte. Elles ont obtenu gain de cause.

Alors par ces temps qui courent, faille-t-il au Centrafricain, regretter de n’être pas burkinabè ? Peut-être. Mais un Centrafricain est un Centrafricain. Un Centrafricain n’est pas Burkinabé. Les Centrafricains, s’ils eurent été aussi intrépides que les Burkinabés, il y’a bien longtemps que la face de l’Afrique Centrale aurait changé ! Car les Burkinabés ont décidé et ils l’ont fait. Ils y sont allés fermement et Compaoré s’est méconnu. Vanité des vanités, tout est vanité !

Aussi, pour le Centrafricain que je suis, une question mérite d’être posée : Comment le peuple burkinabé s’en est-il pris, pour parvenir à cet exploit ?

Une première réponse s’impose avant tout : les burkinabés ont su compter sur des leaders déterminés, conscients et surtout solidairement portés vers des objectifs précis. En Centrafrique, l’on a affaire à une engeance d’émasculés qui se prennent pour des hommes politiques, alors que l’ensemble de leurs projets dépourvus d’ambitions, se résume ni plus ni moins qu’à être candidat à la présidentielle point barre ! Du coup, le peuple centrafricain se retrouve privé de tout leadership visionnaire.

Ensuite, nos mâles incirconcis qui se découvrent bien souvent sur le tard une vocation soit disant de politique, se révèlent généralement et très rapidement, n’être en réalité que de vils funambules aussi lamentables que redoutables. A l’œuvre la plupart du temps, on remarque assez vite que la seule chose que ces margoulins maîtrisent le mieux et au-delà de tout, reste la danse du ventre. Aussi, sont-ils toujours prêts à tout, pour s’approcher et s’accrocher à la mangeoire du pouvoir, pour laquelle ils font preuve d’une souplesse de contorsionniste professionnel. Comment dès lors, le peuple peut-il faire confiance, prendre au sérieux et suivre ce genre de petits plaisantins, quoiqu’il leur arrive de dire et de faire ?

Enfin, dans bien des circonstances, le peuple Centrafricain en fait de leaders politiques, s’est surpris de se retrouver en face de falots eunuques, politiquement castrés et donc incapables de prendre des risques et des initiatives. Et quand il leur arrive d’oser l‘ouvrir, c’est pour aussitôt la boucler, car ce qui sort de leur bouche ne vaut jamais mieux qu’un silence de mort.

Tenez ! Depuis dix mois, Catherine 1er Reine de la transition, régente toute seule la Centrafrique. Sa volonté a force de loi et son bon vouloir supplée le droit. Au demeurant, comme jadis le roi Louis XIV prononçant sa fameuse formule « L’État, c’est moi » devant les parlementaires parisiens, Catherine 1er Reine de la transition, peut tout aussi bien dire « En RCA le consensus, c’est moi ! ». Car à tout prendre en dernier ressort, la transition centrafricaine ne fonctionne pas, n’a jamais fonctionné sur la base du consensus mais plutôt suivant l’unique désir de la Reine.

Or, comme le reprécisait encore le 20 septembre dernier au micro de RFI Alexandre Ferdinand Nguendet le Président du Parlement provisoire de Centrafrique,« Le principe de la transition, c’est la concertation et le consensus. Et ce consensus doit être fait en commun accord avec toutes les forces vives de la nation et de la communauté internationale ».

Cependant, au nez et à la barbe de tous, Catherine 1er Reine de la transition, se comporte en grande championne de jeu de dame. Elle place ses pions, trace son plan, cède parfois aux Centrafricains quelques pions, mais c’est pour toujours en engranger plus. Le temps passe, elle mène son jeu au rythme qu’elle entend imposer et quel que soit les écueils, elle maintient son cap à elle. Elle est sûre de gagner au final et même au change !

Et si présentement, il existe parmi nous de petits politiques merdeux pour faire semblant de ne pas comprendre ce que je suis en train de dire, je mets quiconque au défi de me dire le seul point sur lequel Catherine 1er Reine de la transition, a fondamentalement reculé, du moins changé de décision dans un esprit de consensus, depuis dix mois qu’elle est au pouvoir. Moi par contre je peux déjà citer presque tout ce qu’elle a pu et réussi à imposer quelquefois insidieusement aux Centrafricains :

Première volonté de Catherine 1er Reine de la transition : Nomination du Premier Ministre

Au fond, la charte constitutionnelle avait été conçue et rédigée à l’époque pour gérer une situation bien définie, avec des acteurs bien déterminés. Aussi, à côté ou en face du Président Bozizé devait toujours se positionner un Premier Ministre de « l’opposition ». A entendre par là, une personnalité qui ne soit pas issue du même bord ou de l’unique pouvoir « discrétionnaire » – inexistant en cette période de transition – du chef de l’Etat. C’est d’ailleurs pour cette raison et en ce sens qu’existent toutes les dispositions relatives au contreseing du PM. Or au lendemain de la double démission de Djotodia et de Tiangaye, et suite à l’élection de Catherine 1er Reine de la transition, le CNT, s’il n’entendait pas suivre les revendications de l’AFDT, devait cependant prendre toutes les dispositions pour que le PM ne soit pas l’émanation du seul Chef de l’exécutif. Plus est, suivant les dispositions de la charte, le PM ne devait pas être révocable par Catherine 1erReine de la transition. Dès l’instant où pour on ne sait quelles basses raisons, l’on a laissé Samba-Panza en faire à sa tête en nommant Nzapayéké, on a immédiatement ouvert la voie à toutes les dérives que nous n’avons pas encore cessé de connaître.

Deuxième volonté de Catherine 1er Reine de la transition : La formation du premier gouvernement

Une fois élue, Catherine 1er Reine de la transition, avait annoncé la formation d’un gouvernement d’environ 15 membres. L’on se retrouva au final avec un gouvernement régionaliste de 20 ministres. Malgré cela, elle poursuivit sa politique de « gbanzirisation » des postes de haute responsabilité. Après plusieurs mois passés, dans son discours des 100 jours, l’on pouvait entendre :

« Des critiques légitimes nous ont parfois été adressées sur nos actions durant ces trois premiers mois de gestion de la transition. Les premières critiques ont été formulées à la suite de la nomination des 20 personnalités civiles et militaires du gouvernement et des 25 membres du Cabinet Présidentiel : la majorité de ces membres sont issus de la même région (Est) que celle de la Présidente et du Premier Ministre. Certains analystes doutent sur la capacité réelle de ces personnalités à redresser les défis. Les antibalakas sont peu ou pas représentés au sein du gouvernement. La deuxième critique a porté sur un déficit de communication sur la vision et les actions des autorités de la transition. Il est tout à la fois urgent et impératif de procéder à une refonte du Cabinet de la Présidence de la République, afin de se donner les moyens d’améliorer la gestion des affaires de l’Etat.
Le gouvernement sera réaménagé pour être plus inclusif et plus représentatif et devra comprendre des hommes et des femmes capables de relever par des actions concrètes les grands défis de l’heure. » (Samba-Panza extraits discours du 6 mai 2014). »

Je laisse à chacun le soin de se faire son opinion au regard des réalités actuelles..

Troisième volonté de Catherine 1er Reine de la transition : Le forum de Brazza

Malgré les différentes prises de position que l’on a cru fermes, surtout de la part de la plupart des regroupements politiques et associations de la société civile, force est de reconnaître que là encore, ce fut le consensus selon Catherine 1er Reine de la transition qui l’aura emporté. Tout le monde se souvient certainement des pressions qui ont été exercées.

Quatrième volonté de Catherine 1er Reine de la transition : La nomination de Mahamat Kamoun

C’est ici que l’on atteint le summun de l’impuissance et de l’incapacité de mobilisation des leaders politiques. Depuis que Catherine 1er Reine de la transition a bravé à la fois tous les autres acteurs de la transition et la communauté internationale en imposant le second PM de son unique choix, l’on peut être sûr, que plus rien ne peut l’arrêter. C’est vraiment le nec plus ultra de sa démonstration de force. Comme d’habitude, les Centrafricains et l’ensemble de leurs leaders de m…, après quelques timides gesticulations, s’accoutument à la nouvelle donne.

Ave Catherine 1er Reine de la transition morituri te salutant !

Cinquième volonté de Catherine 1er Reine de la transition : Jamais il n’y aura de suite à l’affaire du don angolais.

Ni commission parlementaire, ni cour des comptes, ni démission, ni limogeage…On prend les mêmes et l’on recommence ! Après tout, « je suis Catherine 1er Reine de la transition, le consensus c’est moi ! je décide tout, gère tout, circulez y’a rien à voir ! »

Bravo Majesté Catherine 1er!

Quant à vous chère lectrice ou ami lecteur, voulez-vous vraiment connaître la suite du feuilleton ?

Catherine 1er Reine de la transition va bientôt se faire la peau de Nguendet
Catherine 1er Reine de la transition fera tout pour prolonger au maximum la durée de la transition et à n’importe quel prix
Catherine 1er Reine de la transition entretiendra l’insécurité
Catherine 1er Reine de la transition ne tiendra jamais parole
Catherine 1er Reine de la transition tentera le tout pour le tout afin d’être candidate à la présidentielle et gagner !

J’ai écrit plus haut « les Centrafricains, s’ils eurent été aussi intrépides que les Burkinabés, il y’a bien longtemps que la face de l’Afrique Centrale aurait changé ! »

Mais les Burkinabés ont la chance d’avoir de vrais leaders circoncis !
Face à Catherine 1er Reine de la transition, qui voyez-vous ?
Moi en tout cas, je ne vois rien que des champs de maïs…

Décidément, la Centrafrique rend fou !

Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social
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