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Burkina Faso : l’armée prend le pouvoir, dissout le gouvernement et l’Assemblée nationale, et instaure un couvre-feu national
Publié le vendredi 31 octobre 2014  |  AIP
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© AFP par DR
Vote sur la révision constitutionnelle: violences à Ouagadougou




L’armée a pris le pouvoir jeudi soir au Burkina Faso, annoncé la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale, et instauré un couvre-feu, après une journée de protestation contre le régime de Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans.

Les pouvoirs exécutifs et législatifs seront assumés par un organe de transition, avec l’objectif d’un retour à l’ordre constitutionnel dans un délai de 12 mois, selon un communiqué du chef d’état-major des armées, Nabéré Honoré Traoré, lu par un officier lors d’une conférence de presse. En outre, un couvre-feu est imposé sur l’ensemble du territoire de 19H à 6H, pour préserver la sécurité des personnes et des biens.

M. Compaoré ne s’est pas exprimé sur ces mesures prises par l’armée et l’on ne sait toujours pas où il se trouve.
Dans la journée, le régime avait tenté de calmer les esprits en annonçant l’annulation du vote du projet de révision constitutionnelle qui devait se tenir ce jeudi à l’Assemblée nationale.

L’Union africaine a fait part de sa "profonde préoccupation" et appelé "toutes les parties concernées à faire preuve de la plus grande retenue".

L’Union européenne a lancé un appel à "engager rapidement un dialogue" et à mettre fin aux violences.

Paris a plaidé pour un "retour au calme" et les Etats-Unis ont exprimé leur "vive inquiétude". Mohamed Ibn Chambas, l’émissaire de l’ONU, est attendu au Burkina Faso vendredi, au sein d’une mission de paix conjointe avec l’Union africaine et à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Dans l’après-midi, le général en retraite Kouamé Lougué, à qui des dizaines de milliers de manifestants ont demandé de prendre le pouvoir, a rencontré le chef d’état-major Nabéré Honoré Traoré, ainsi que les plus hauts gradés du pays.

Très apprécié des troupes et de la population, Kouamé Lougué, ancien chef d’état-major et ministre de la Défense jusqu’à son limogeage en 2003, s’est aussi entretenu avec une autorité coutumière très respectée dans le pays, le Mogho Naba, le "roi" des Mossi, l’ethnie la plus nombreuse au Burkina.

"L’armée est soudée avec le peuple", avait affirmé Bénéwendé Sankara, l’un des ténors de l’opposition, demandant "la démission pure et simple du président Blaise Compaoré".

Les violences ont fait au moins un mort. La Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB) a été attaquée, le matériel pillé. Ce qui a entraîné l’arrêt des transmissions. La diffusion des programmes de Radio France Internationale (RFI) a également été interrompue à Ouagadougou.

Des troubles ont également été signalés à Bobo Dioulasso, deuxième ville du pays (sud-ouest). La mairie et le siège du parti présidentiel y ont été incendiés. Les vols en direction de Ouagadougou ont été annulés.

Le pouvoir avait annoncé le 21 octobre, un projet de révision constitutionnelle portant de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels. Arrivé aux affaires en 1987 suite à un coup d’Etat, Compaoré devait achever l’an prochain son dernier mandat, après deux septennats (1992-2005) et deux quinquennats (2005-2015).

Il avait déjà modifié deux fois l’article 37 de la Loi fondamentale, en 1997 puis en 2000, pour se maintenir au pouvoir, défendant mercredi sur son compte Twitter, la stricte légalité de sa démarche pour cette troisième retouche. Mardi, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue à Ouagadougou ainsi que dans plusieurs provinces, pour dénoncer un "coup d’Etat constitutionnel".


cmas
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