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Quiproquo sur l’alternance et le changement
Publié le mercredi 29 octobre 2014  |  Sidwaya
Marche-meeting
© aOuaga.com par K.C
Marche-meeting de l`opposition : des échauffourées à la fin
Mardi 28 octobre 2014. Ouagadougou. Des échauffourées ont eu lieu après la marche-meeting de l`opposition entre des manifestants qui voulaient camper au rond-point des Nations unies non loin de l`Assemblée nationale et les forces de l`ordre




A travers cette tribune, le Mouvement des citoyens ordinaires témoins de l’Histoire politique du Faso apporte son éclairage sur les questions de l’alternance et du changement.

S’il y a bien deux mots qui ont été galvaudés dans les discussions politiques des dernières années au Burkina Faso, ce sont bien les mots alternance et changement. Les deux termes sont interdépendants. La vraie alternance requiert trois types de changements: un changement d’idéologie politique, de programme politique et d’équipe dirigeante. Ainsi définie, on pourrait dire que depuis la révolution, il n’y a pas eu d’alternance au Burkina Faso. On a assisté à un changement d’idéologie et de programme politique, mais pas de l’équipe dirigeante. Les changements partiels de dirigeants se font sans qu’il n’y ait alternance. Celle-ci a lieu toujours entre deux équipes différentes appartenant à deux partis différents avec des idéaux et programmes différents. Malheureusement, les changements au niveau des équipes dirigeantes sont souvent abusivement assimulés à l’alternance, or ce n’est pas le cas.
Les débats actuels au Burkina Faso ne concernent surtout pas l’alternance même si la demande pressante de l’alternance est réelle et légitime. Les débats en cours ne concernent pas du tout le changement de l’équipe dirigeante qui est la même depuis la révolution. Même si le débat se cristalise autour de la révision ou non de l’article 37 garant de la limitation des mandats et source de l’alternance, c’est juste pour faire diversion. En effet, les débats actuels concernent un changement de personnes et non d’une équipe partisane. Les discussions ne portent pas sur les idéologies et les projets de société proposés pour l’identification des plus pertinents. Aucune discussion idéologique de fond n’est d’ailleurs engagée pour situer sur la pertinence des changements réclamés. Or, on dit toujours qu’il n’y a pas d’alternance sans alternative.
L’abscence de propositions nouvelles de projets de société est le trait marquant de la vacuité des débats politiques qui agitent aujoud’hui la classe politique et la nation burkinabè dans son ensemble. En effet, l’orientation idéologique du MPP et du CDP sont les mêmes: la sociale-démocratie. Les deux partagent avec l’UPC, les valeurs néo-libérales. Ces idéologies sont très méconnues de la plupart des citoyens qui n’adhèrent aux partis que pour des motifs affectifs ou parce qu’ils prétendent tous oeuvrer pour le développement national. Pourquoi assiste-on alors au débat violent et discourtois qui s’éternise et qui semble aux antipodes des principes de la démocratie? En réalité, ce qui opposent, divisent et énervent actuellement les leaders politiques, c’est l’accès et le contrôle des postes décisionnels.
Une malheureuse querelle de leadership politique entre les vieux acteurs d’un même sérail. Ils ont créé des partis comme l’UPC et le MPP pour disputer le contrôle des postes de pouvoir à leurs anciens camarades du CDP. C’est donc une mise en scène du débat démocratique et citoyen qui afflige et déchire le peuple burkinabè. Cela pose un problème d’éthique politique et morale et de responsabilité sociale de la classe politique. Il faut que cela cesse immédiatement!!!Sans qu’on s’en aperçoive, une bagarre entre anciens camarades révolutionnaires devenus démocrates pour le contrôle de l’appareil d’Etat est entrain de dégénérer en conflit socio-politique majeur. Les leaders du MPP et de l’UPC visent le changement de président en 2015 tout en faisant faussement croire qu’ils se battent pour l’alternance. Ces opposants ont juste créé leurs propres partis pour s’affranchir de la discipline du CDP et pouvoir exprimer librement leurs ambitions personnelles de briguer le poste présidentiel au détriment du candidat attitré du parti. C’est pourquoi, on peut conclure que les débats actuels portent dans un premier temps sur un changement de personne à la tête de l’Etat et non un changement de l’équipe dirigeante, de projet de société ou d’idéologie.

Mea culpa à la Ponce Pilate

Avec hypocrisie, les opposants reprochent au Président COMPAORE sa longévité à la tête de l’état. Pourtant, ils ont été les artisans zélés de ce long règne. Maintenant, ils avouent eux-mêmes, faussement repentants, d’avoir cherché, trouvé et utilisé dans le passé, toutes les astuces pour violer la Constitution à maintes reprises en faveur de l’homme. Mea culpa disent-ils comme Ponce Pilate. Piteux!!Sachant que ce sont les révolutionnaires devenus démocrates qui ont géré le pays depuis les années 1980, l’alternance dont on a besoin actuellement au Faso est celle qui se fera entre deux générations. Or, les gens du MPP tentent par tous les moyens d’endormir les consciences pour jouer les prolongations. Sans vergogne ni remords, ils font croire que c’est Blaise COMPAORE et son clan qui sont les seuls qu’il faut changer. Ici au Faso, qui peut honnêtement imaginer un clan COMPAORE sans Salif, Roch et Simon? On les appelait les apparatchiks, les caciques du parti, les gourous, les leaders, les hommes forts, les pilliers du régime, les premiers responsables du parti, les môgô puissants, les ténors et que savons-nous encore? Ils étaient l’image publique du CDP et on ne peut imaginer le parti sans eux. Ils ont eu le pouvoir, les honneurs et les faveurs diverses. Maintenant, ils renient sans honte leurs liens passés avec Blaise COMPAORE pour se donner une virginité politique imaginaire. Ils refusent d’assumer avec lui les résultats de leur gestion commune. Pour paraphraser l’autre, ils se disent: "le pays a commencé devant nous, il va finir devant nous”. C’est à se demander s’il faut en rire ou en pleurer. Et voilà le problème. Ils ne supportent pas de voir leur longue usurpation de règne prendre fin car ils se croyaient forts et indéboulonables. Ils sont si longtemps restés dans les rouages du pouvoir que si ce n’est Blaise COMPAORE seul, ils ne craignent personne. Ils veulent l’éjecter à leur tour et règner à sa place par tous les moyens. Mais, ils n’ont pas la force de l’adversaire. Alors, ils rusent pour impliquer tout le peuple et l’amener à combattre à leur place dans l’espoir de vaincre sans péril. Sachant qu’ils ne peuvent l’affronter et le vaincre à la régulière, ils s’investissent depuis des lustres pour lancer une croisade nationale anti-Blaise. Ils ont trouvé la tactique implacable qui convient dans une nation pas éduquée à la consommation médiatique. Conscients de cela, ils s’acharnent à le diaboliser et le salir aux yeux de l’opinion pour qu’il soit haï et rejeté par le peuple. Ils le chargent de tous les péchés d’Israél et crient à tue-tête avec la foule qu’on le crucifie. Ils pensent pouvoir aller ensuite s’asseoir sur le fauteuil envié, sans peine. Autant dire une bagarre entre un homme et des poltrons. Ce n’est ni responsable, ni patriotique et encore moins courageux.La bagarre actuelle ne concerne donc pas toute la nation burkinabè. Elle est embarquée malgré elle dans un règlement de compte entre vieux amis, celle de la vieille garde du CDP.
Les opposants du CEFOP ont pris le peuple en otage en transformant leurs conflits d’intérêts personnels en un conflit socio-politique national. Ils y sont parvenus grâce à l’évocation inlassable de la Constitution, du long règne du Président et de l’alternance dans leurs discours. Mirage et poudre aux yeux. Laissant croire à tous les citoyens honnêtes que le Président seul est en faute parce qu’il s’accroche au pouvoir. Pourtant, ils ont partagé le long règne ensemble et eux ils ont décidé de jouer les prolongations sans lui. A bien y regarder, ce sont eux qui veulent s’éterniser dans des règnes à vie. On croit alors assister à un conflit politique, alors qu’il s’agit bel et bien d’un conflit interpersonnel lié à des divergences évidentes d’intérêts, une banale querelle de leadership. Ce conflit entre anciens membres de l’équipe dirigeante du CDP, n’autorise pas les opposants du MPP à embarquer tout le peuple et sa jeunesse dans cette honteuse bagarre d’égo et d’égoïsme, qui ne les concerne pas au premier chef. Au nom de quelle éthique, de quelle légitimité et de quelle légalité peut-on ainsi abusivement induire tout un peuple en erreur pour "manger son piment dans sa bouche” afin de sauver des intérêts individuels. Dans quelle partie de la Consitution de notre pays, les opposants sont autorisés à se jouer des sentiments patriotiques et de la bonne foi du peuple en général et de sa jeunesse en particulier, pour assouvir des ambitions politiques purement personnelles ? En démocratie, le changement d’un président obéi à des règles et conditions et ne se fait pas au hasard. Ce n’est pas au Burkina Faso, au "pays des hommes intègres”, que les opposants s’embarrassent de telles précautions. Ils veulent créer le désordre et l’insurrection. L’intention manifeste est de l’humilier et le honnir en précipitant la fin de son mandat grâce à un soulèvement populaire comme en 1966. Autant dire un coup d’Etat, un putch civil. Pour faire accepter le forfait en préparation aucune précaution n’est oubliée. Plus l’échéance de 2015 approche, plus le lynchage médiatique lancé depuis des années ne fait que s’intensifier de jour en jour. Un lynchage gratuit et impitoyable avec presque tous les plumards en action. Il faut le diaboliser, le salir, le faire haïr, le honnir, l’humilier publiquement, le dépouiller de tout le prestige lié à son rôle de président. Même avant la fin de son mandat fixé en 2015. Ce faisant, c’est la fonction présidentielle tant enviée elle-même, c’est ce poste rêvé qui est banalisé, ridiculisé, et à travers lui la nation qu’elle est censée représenter. Les opposants de la dernière heure pensent ainsi que le peuple manipulé ira cueillir le pouvoir pour eux sans que personne ne soupçonne leur machination.

Vivement 2015

Aussi longtemps que Blaise COMPAORE ne s’était pas exprimé sur la question de l’alternance et de la révision de l’article 37, ce sont les suppositions et les mensonges délibérés qui ont été colportés pour alimenter les titres des médias et les injures des fora. A force de lui prêter de fausses intentions, de le menacer, de l’acculer et de tenter de dresser le peuple contre lui, il a fini par réagir en soldat. Pour l’honneur de la grande muette et la patrie!! Poussé à bout, dans ses derniers retranchements en tentant encore de privilégier le dialogue pacifique, il a fini par réagir pour montrer à ses détracteurs qu’ils peut assumer sans perdre le soutien populaire. Ce n’est certes pas par amour du pouvoir qu’il endure ce calvaire. Pour qui se souvient de son premier discours après le 15 Octobre 1987, il disait "jamais il ne m’est jamais venu à l’idée d’assouvir une quelconque ambition politique et encore moins de l’assouvir dans le sang de ceux qui, hier encore, étaient des amis, et bien plus des frères,”. Salif, Roch, et Simon et tous les vieux camarades, compagnons et amis ne pourront pas dire autant. Ils ont manifestement prémédité de l’éliminer par tous les moyens pour assouvir leur vengeance et leurs ambitions politiques; assouvir leur boulimie du pouvoir. Ils pensent que le moment est venu de porter l’estocade (pour reprendre les termes de Zéphirin). Ce qui signifie achever, mettre à mort l’ennemi qui est déjà gravement atteint. C’était sans compter avec la clairvoyance et la prise de conscience des populations et la capacité extraordinaire de résistance de l’homme.Plusieurs acteurs du MPP étaient là au moment du dénouement mortel des divergences post-révolutionnaires. Ils ont pu accéder au pouvoir en laissant porter par Blaise COMPAORE seul la lourde responsabilité de ce drame. Il n’a jamais ouvert la bouche pour accuser qui que ce soit. Aujourd’hui encore, il porte seul le poids des erreurs de gestion de ces hommes de confiance d’hier. Bonne nouvelle, il est enfin entrain de se libérer de son entourage vorace et oppressant dont on lui disait prisonnier et otage. Maintenant, il peut exprimer son rêve de partir en laissant un pays stable et dans la paix. En tant que citoyens consciencieux, aidons-le à réussir son passage de témoin avec une nouvelle génération de leaders responsables, en l’accompagnant dans une transition apaisée. N’aidons pas les ennemis du peuple à détruire notre pays et les biens collectifs que nous avons construit ensemble avec peines et privations pendant trois décennies. Pour ceux qui demandent un changement de Chef d’Etat, nous leur suggérons d’apprendre à connaitre, écouter et faire confiance au Président du Faso. Quand il dit que rien ne prouve qu’il va se présenter en 2015, personne ne l’écoute. D’autres même mettent en doute sa parole sans retenue (n’est-ce pas Cynthia Benao?). Et pourtant, il nous revient qu’il disait déjà en début 2012, "vivement 2015, pour que j’aille enfin me reposer”. Wait and see!! Devant l’histoire, des millions de citoyens ordinaires, témoins de l’histoire politique du Burkina Faso le regardent.

Mouvement des Citoyens Ordinaires Témoins de l’Histoire Politique du Faso
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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