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Burkina : grève générale peu suivie à Ouagadougou, au lendemain d’une violente manifestation historique
Publié le mercredi 29 octobre 2014  |  AFP
Manifestations
© Autre presse par DR
Manifestations dans les rues de Ouagadougou
Vendredi 24 octobre 2014. Ouagadougou. La capitale burkinabè est le théâtre de manifestations de rue dues à la colère de manifestants opposés à la tenue d’un référendum constitutionnel qui permettrait à Blaise Compaoré de rester toujours au pouvoir




Ouagadougou - L’appel à la grève générale était peu suivi mercredi matin à Ouagadougou, au lendemain d’une manifestation historique assortie de violences contre un projet de révision constitutionnelle permettant le maintien du pouvoir du président Compaoré.

A 9h30 (locales et GMT), seulement quelques centaines de personnes, dont beaucoup tenaient des drapeaux rouges - la couleur des syndicats -, s’étaient regroupées dans le centre-ville pour répondre à l’appel des syndicats et de la
société civile, regroupés au sein de la Coalition nationale contre la vie chère.

Le mouvement de grève générale doit être ponctué de sit-in et de meetings. Mais à la différence de mardi, où toutes les devantures étaient closes alors que des centaines de milliers de personnes - un million selon l’opposition - défilaient dans les rues, banques et magasins ont rouvert.

Les marchés se remplissaient, à l’instar de celui de Roodo Wooko, le marché central. Le trafic a repris et les piétons ont reparu, même si chaussées et trottoirs sont moins bondés qu’à l’ordinaire.

La crainte restait vive cependant que les violences reprennent. Mardi après-midi, plusieurs centaines de manifestants, dont certains équipés des barres de fer, se sont opposés durant plus de trois heures aux forces de l’ordre. Aux jets de cailloux des premiers ont répondu les gaz lacrymogènes des seconds, avant que la police et la gendarmerie ne fassent évacuer les lieux. De premières échauffourées s’étaient déjà produites dans la nuit de lundi à mardi.

Les affrontements ont fait au total cinq blessés, selon Ablassé Ouédraogo, ancien ministre de Blaise Compaoré devenu opposant.

L’opposition avait appelé à manifester dans tout le pays contre ce qu’elle appelle le "coup d’Etat constitutionnel" du président Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans. La mobilisation populaire de mardi a frappé les esprits par son ampleur, rare en Afrique subsaharienne.

L’Assemblée nationale examinera jeudi un projet de loi gouvernemental visant à modifier la Loi fondamentale pour faire passer de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels.

Ce changement permettrait à M. Compaoré, arrivé aux affaires par un putsch et qui devait achever en 2015 son dernier mandat, après deux septennats (1992-2005) et deux quinquennats (2005-2015), de concourir à nouveau à la présidentielle.

- Situation sécuritaire tendue -

De plus l’opposition craint que ce changement constitutionnel, qui ne devrait pas être rétroactif, conduise le chef de l’Etat, déjà élu quatre fois avec des scores soviétiques, à accomplir non pas un mais trois mandats supplémentaires, lui garantissant 15 années de plus au pouvoir.

Avec le ralliement samedi de la troisième force politique à l’Assemblée, la majorité pourrait en outre disposer du nombre de députés nécessaire - trois quarts de l’hémicycle, soit 96 parlementaires sur 127 - pour entériner directement la loi, sans passer par un référendum comme annoncé initialement.

De l’ampleur de la victoire dépend vraisemblablement le tableau sécuritaire du Burkina Faso pour les jours à venir.

Une révision par voie parlementaire serait difficilement acceptée par les jeunes Burkinabè. Quelque 60% des 17 millions d’habitants ont moins de 25 ans et n’ont jamais connu d’autre dirigeant que M. Compaoré.

L’opposition a appelé la population à "marcher sur le Parlement" pour empêcher le vote... tout en prônant la non-violence et le respect des lois.

Le Burkina Faso sera très suivi par le continent africain dans les jours à venir, alors qu’au moins quatre chefs d’Etat, en froid avec leur Constitution, préparent ou envisagent des révisions similaires pour se maintenir au pouvoir, au Congo Brazzaville, au Burundi, en République démocratique du Congo et au Bénin.

roh-jf/de
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