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Manifestation contre la révision de la constitution : Le monument de Blaise Compaoré terrassé
Publié le mercredi 29 octobre 2014  |  Le Quotidien
Marche-meeting
© aOuaga.com par G.S
Marche-meeting de l`opposition : des échauffourées à la fin
Mardi 28 octobre 2014. Ouagadougou. Des échauffourées ont eu lieu après la marche-meeting de l`opposition entre des manifestants qui voulaient camper au rond-point des Nations unies non loin de l`Assemblée nationale et les forces de l`ordre




En réponse à l’appel du Chef de file de l’opposition politique du Burkina (CFOP) pour protester contre la révision de la Constitution en son article 37 pour permettre à Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans de se présenter en 2015, les Bobolais, à l’instar des autres anti-référendum du pays, sont sortis nombreux pour dire « NON » à la révision de la Constitution. Inestimable en nombre, les organisateurs ont eu du mal à cadrer la foule. Toute chose qui a conduit à une marche en forme de boucle infinie.
Dire « NON » à la modification de l’article 37 de la Constitution qui permettrait à Blaise Compaoré de briguer un autre mandat en 2015 ; c’est dans cette dynamique que les partis politiques regroupés au sein du Chef de file de l’opposition politique (CFOP) ont décrété la journée du mardi 28 octobre, comme journée de protestation et de désobéissance civile. Une fois de plus, les Bobolais n’ont pas manqué le rendez-vous de la lutte contre la volonté du régime de Blaise Compaoré de modifier la loi fondamentale « à sa guise ». A 7 heures du matin, le lieu de rassemblement (Place Tiéfo Amoro) était presque vide. A 7h30, les manifestants venaient à compte goutte. Toute chose qui suscitait la joie chez ceux-là qui, présageaient la faillite de la manifestation. Mais, grande a été leur surprise quand, à 8h30, les manifestants venus par toutes les artères de la ville, ont rapidement constitué une foule opaque. Il est 9h15mn, le porte-char du Balai citoyen et du Mouvement en rouge faisait son apparition, drainant une foule derrière lui. Avant de donner le top départ de la marche, c’est Moussa Zerbo, coordonnateur du rassemblement des partis de l’opposition du Houet (RPOH) qui a eu droit à la parole pour donner les consignes de la manifestation. « Nous sommes sortis pour dire non à la modification de la Constitution. On ne casse pas. Soyons républicains » s’est-il adressé à la foule avant de définir la manière dont la marche devrait de faire. Mais, sans même finir sa phrase, la « tête » du peloton était presqu’à un kilomètre environs du lieu de rassemblement alors que l’on suivait les consignes.


Une foule incontrôlable
Majoritairement des jeunes, les manifestants étaient inestimables en nombre. « Blaise dégage », « touche pas à mon article 37 », « touche pas à ma Constitution », « trop c’est trop », « le Burkina Faso n’est pas un pays monarchique », « la patrie ou la mort nous vaincrons », tels étaient, entre autres, les slogans scandés par les manifestants tout le long de la marche. Initialement prévue pour démarrer à la Place Tiéfo Amoro pour passer par l’avenue de l’unité au boulevard de l’indépendance, puis l’avenue de la république pour rejoindre l’avenue de la liberté et repartir au point de départ ; la marche a finalement pris une autre itinéraire. Une fois sur le Boulevard, les marcheurs ont continué pour se retrouver à la place du paysan et continuer vers le commissariat central de la ville. Là, devant les policiers assis en nombre, les manifestants ont marqué une escale pour chanter l’hymne national avant de rejoindre la Place de la Nation pour repartir encore à la Place Tiéfo Amoro. Là encore, sous le soleil aux rayons brûlants, malgré « la soif », les protestataires ont emprunté de nouveau l’avenue de l’unité pour se diriger au Boulevard où devrait se tenir le meeting. Alors que les responsables du RPOH et de certaines OSC étaient sur le dispositif attendant les marcheurs pour le meeting, ceux-ci n’ont pas voulu s’arrêter. « L’heure n’est plus aux discours » lance un manifestant, visiblement fatigué au regard de la sueur sur son visage. Le meeting s’est donc tenu avec un lot de manifestants pendant que la grande majorité des protestataire continuait de battre le pavé. Brandissant la Constitution en main, ce marcheur semble lui-aussi être fatigué des discours. « Pour la défense de la Constitution, en avant » a-t-il lancé.

« Des députés CDP contre la modification de l’article 37 »
Sur le dispositif dressé pour le meeting, sont plusieurs leaders d’OSC et du RPOH. Les représentants des jeunes, des femmes, des anciens, tous sont passés au parloir pour exprimer leur engagement à lutter contre le « tripatouillage » de la Constitution. Amadou Sanon, député UPC du Houet, quant à lui, a indiqué que des députés CDP seraient contre la modification de l’article 37 de la Constitution. «Nous nous connaissons avec les députés du CDP. On cause ensemble. Nombreux sont, ceux parmi eux qui sont contre la révision de la Constitution. Mais, ils ont peur » a-t-il indiqué avant d’appeler ceux-ci à voter « utile ». « Il faut regarder le peuple pour voter et non le mot d’ordre du parti » les a-t-il exhortés. Pour Moussa Zerbo, coordonnateur du RPOH, cette mobilisation n’est pas fortuite. « La mobilisation de ce matin est la preuve matérielle que le peuple ne veut pas de la modification de l’article 37. La Constitution est comme la bible chez le chrétien et le coran chez le musulman. Tout fidèle qui ne les respecte pas, mérite châtiment. La Constitution n’est pas un boubou qu’il faut tailler à sa mesure» a-t-il expliqué en langue local Dioula aux manifestants. Sans leur dire de rentrer chez eux, il les a invités à rester mobilisés jusqu’à ce que le Président retire la loi ou que les députés votent contre le projet. A l’issue du meeting, des manifestants continuaient la marche. Au moment où nous bouclions cet article, la majeure partie des marcheurs étaient rentrés chez eux et aucun incident n’avait été signalé1


Par Mady BAZIE
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