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Marche contre la revision de l’article 37 : Les femmes donnent le ton par une forte mobilisation
Publié le mardi 28 octobre 2014  |  Le Quotidien
Marche-meeting
© aOuaga.com par G.S
Marche-meeting du 28 octobre : le comité d`organisation face à la presse
Dimanche 26 octobre 2014. Ouagadougou. Le comité d`organisation de la marche-meeting de l`opposition du 28 octobre a animé une conférence de presse sur les aspects organisationnels de la manifestation. Photo : Ablassé Ouédraogo, président du comité d`organisation




En prélude à la marche d’aujourd’hui contre le projet de loi portant modification de l’article 37 de la Constitution, les femmes, militantes des partis politiques de l’opposition , de la société civile, des mouvements et associations, ont battu le pavé, le lundi 27 octobre 2014, dans la soirée, malgré les refus du maire de la ville de manifester. Les marcheuses ont été soutenues dans leur initiative par le Chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré et le président de Le Faso autrement, Ablassé Ouédraogo.

Les femmes de l’opposition politique, avec à leur tête la présidente du Parti pour la démocratie et le changement, Saran Sérémé, sont sorties en grand nombre, à la Maison du peuple, dès 15h pour manifester contre la modification de l’article 37 de la Constitution. Munies de spatules et de balais et habillées pour beaucoup en « lilou pendé », elles ont accueilli avec des clameurs les militants du Balai citoyen venus les soutenir. Malgré le refus de manifester et les barrières érigées devant la Maison du peuple, les femmes ont tenu à dire non au pouvoir de Blaise Compaoré aux sons de sifflets et de vuvuzéla. Après les consignes d’usage, les femmes se sont ébranlées de la Maison du peuple au rond-point des Nations-Unies. « Libérez Kosyam », « Trop c’est trop », « Yéii Yéii », « Non au pouvoir à vie ». Tels étaient, entre autres, les messages que les femmes scandaient sur leur passage, sous le regard des badauds. Dans la foulée, certaines personnes se sont jointes au mouvement. Et l’une d’elles de s’adresser aux badauds : « Ce sont des femmes qui marchent. Vous n’avez pas honte en tant qu’homme de rester les bras croisés ». Arrivées au rond-point des Nations-unies, les femmes se sont assises et se sont mises à pleurer comme si elles étaient en deuil. Saran Sérémé, accompagnée du Chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, du président de Le Faso autrement, Ablassé Ouédraogo, s’est adressée aux centaines de femmes. Elle a d’abord situé le sens de la manifestation. « Si nous sommes ici, c’est en tant que mères. Nous sommes des femmes de l’opposition, de la société civile, des mouvements associatifs, engagées contre le tripatouillage de la Constitution et le coup d’Etat constitutionnel. En nous fondant sur la Constitution dans ses articles 167 et 168, nous disons que nous avons des fils et filles dignes de diriger le Burkina. Nous ne voulons pas de pouvoir à vie et de pouvoir personnel. Nous ne voulons pas l’oppression d’une fraction du peuple sur une autre. Nous sommes pour la paix. Nous sommes engagées pour la cohésion sociale. Mais, nous ne pouvons pas avaler toutes les couleuvres au nom de cette paix. Quand une femme se lève, les enfants véreux tremblent », foi de Saran Sérémé qui, à chaque phrase prononcée, était applaudie. Pour elle, le message des femmes est clair et grave car elles sont sorties avec leurs instruments de travail, en l’occurrence la spatule. « Vous connaissez le sens de la spatule. Quand une femme la soulève contre son homme ou son fils, c’est que c’est grave. Nous disons à toute personne qui travaillera à saboter la paix au Burkina, juste pour ces intérêts que nous soulevons notre spatule contre lui. Nous mettons en garde le président Blaise Compaoré. Nous mettons en garde les députés qui vont se laisser corrompre. Nous mettons en garde les forces de l’ordre et de sécurité parce que nos enfants sortiront marcher aujourd’hui. Nous ne voulons pas de balles perdues », a-t-elle prévenu, tout en indiquant que la marche des femmes était un petit avertissement. « La prochaine fois, nous sortirons et nous irons là où il faut, pour déloger qui il faut », foi de Saran Sérémé. Dans sa diatribe contre le pouvoir, elle a souligné que la majorité de la population était les femmes et leurs enfants. « Le pouvoir est au peuple. Avec nos enfants, nous constituons la majorité de la population. Alors nous mettons en garde le pouvoir pour une dernière fois. Et nous demandons à Blaise Compaoré de partir pendant qu’il est temps », a-t-elle dit. Sur l’absence d’autorisation de la mairie de Ouagadougou, Saran Sérémé a laissé entendre qu’une femme n’a pas besoin de demander la permission pour dire à son enfant de respecter la Constitution. Et la présidente du PDC de demander aux femmes de rester mobilisées pour les luttes à venir. « L’heure est grave. Nous demandons que l’on se mobilise tous. Nous avons un même combat. Malgré les menaces, nous allons sortir demain. Celui qui veut tripatouiller la Constitution nous aura devant lui. Nous demandons à Blaise Compaoré de faire une introspection et de penser à la paix à son pays », a-t-elle dit.
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