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Cinquantenaire de l’école de Koin : Souvenirs d’une première élève
Publié le jeudi 13 decembre 2012   |  Autre presse




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Le village de Koin a jubilé en or le samedi 8 décembre dernier. Leur école a 50 ans. De 1962 sous un hangar à 2012 avec deux écoles à six classes et bientôt une troisième, Koin n’a jamais lésiné sur les moyens et les efforts pour l’éducation de ses filles et fils. Mme Ky née Paré Koyo Edwige était du premier bataillon de 1962. Aujourd’hui inspectrice de l’enseignement du premier degré en service à l’ENEP de Bobo- Dioulasso, elle partage avec nous ses secrets souvenirs.

Retracez- nous l’historique de votre école

Mme Ky : Jusque dans les années 58, le village de Koin n’avait pas d’école. Nous avons eu un fils du village qui a fait la Côte d’Ivoire et certainement il a été édifié par le comportement de ceux qui ont été alphabétisés. Quand il est revenu il a tenté de faire l’alphabétisation ici à Koin. Un an après, un autre fils qui a été instituteur au Mali, pour des raisons de santé est revenu au village. Après guérison il a emboité le pas du premier. Il a enseigné les premiers élèves pendant trois ans c’est- à- dire jusqu’en 1961.

C’est à la rentrée scolaire 62 – 63 que quelques parents, ayant constaté que les villages qui ont des écoles avaient certains avantages, ils ont alors approché certaines personnes ressources pour savoir comment procéder pour que l’école soit ouverte dans leur village. C’est le parti MLN de Joseph Ki-Zerbo en son temps qui a conseillé nos parents sur les démarches à suivre. C’est ainsi que mon père qui était président du MLN à Koin a approché monsieur Zamané Vincent pour lui poser le besoin d’ouvrir une école à Koin.

Etant donné que la majorité des enseignants était dans ce parti, il était heureux qu’on ait recours à lui. M. Zamané a demandé aux parents de construire une classe de fortune et il va venir. Ils ont donc réhabilité la salle d’alphabétisation en la couvrant de paille et c’est cette salle qui nous a accueillis en 1962. Nous sommes restés sous ce hangar jusqu’en classe de CE2. Le premier bâtiment en dur a été construit à la rentrée 66 – 67.

Comment une fille en 1962 a- t- elle eu la chance d’être inscrite à l’école ?

Mon père était en avance sur son temps. Il savait le bien-fondé de l’école, il savait que tout savoir pouvait promouvoir le développement socio- économique et que cela était en grande partie dépendant de l’instruction. Aussi, grâce aux curés qui se sont installés plus tôt à Toma, les gens n’avaient pas de distinction à faire entre filles et garçons. Nous étions quatre filles et deux garçons et notre père nous a tous inscrits à l’école.

Dites- nous, quels sont ces faits et gestes qui vous ont marqués durant votre scolarité à l’école de Koin ?

Ce que je retiens, les maîtres aimaient les enfants, ils aimaient le métier. Ils nous enseignaient avec dévouement, ils donnaient aussi de l’éducation morale et religieuse. Cette éducation religieuse m’a beaucoup édifié. Le dévouement des maîtres m’a orienté vers l’enseignement parce que je voyais que les maîtres étaient de vrais éducateurs. Souvent ils nous demandaient : « quand vous serez grands, quel métier aimerez- vous faire ? » J’ai toujours pensé à l’enseignement parce que les premiers enseignants étaient des modèles pour moi. L’autre chose qui m’a marqué ce sont les prestations de services.

Pendant la culture ou les récoltes, les maîtres envoyaient les élèves aider les parents qui n’avaient pas de garçons, moyennant 1000 ou 1500F. Ils aidaient donc le village à se développer même sur le plan de l’agriculture, ils venaient avec nous pour récolter.

Aujourd’hui comment jugez- vous l’engagement de vos parents pour votre instruction à une époque où ce n’était pas évident ?

Je trouve que Koin est un village très courageux, engagé sur la voie du développement économique et social. Pour l’organisation du cinquantenaire de l’école par exemple, chaque quartier devait donner 10 tines de riz et 10 moutons. Chaque quartier s’est exécuté. Par rapport à la pose de la première pierre de l’école C de Koin, jusque là ce sont les villageois qui rassemblent les agrégats. C’est un village qui a vraiment de l’avenir parce qu’ils sont convaincus que le développement aujourd’hui tient à l’école parce qu’il y a beaucoup de choses si tu es analphabète tu ne comprends pas. Ce village a de l’avenir et j’y crois fermement.

Témoignage recueilli à Koin par Koundjoro Gabriel Kambou

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