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Burkina : l’opposition appelle à un blocus de l’Assemblée contre un changement de Constitution
Publié le samedi 25 octobre 2014  |  AFP
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© aOuaga.com par Séni Dabo
Projet de révision de la Constitution : les députés de l`opposition tirent la sonnette d`alarme
Vendredi 24 octobre 2014. Ouagadougou. Les députés des groupes parlementaires de l`opposition, ADJ (Alliance, démocratie, justice) et UPC (Union pour le progrès et le changement), ont animé une conférence de presse sur le projet de loi portant révision de la Constitution introduit à l`Assemblée nationale par le gouvernement. Photo : Me Bénéwendé Sankara, membre du groupe parlementaire ADJ




L'opposition bukinabè a appelé vendredi la population à bloquer l'Assemblée nationale le 30 octobre, afin d'empêcher les députés d'examiner un projet de loi visant à modifier la Constitution pour permettre au président Blaise Compaoré d'être à nouveau candidat en novembre 2015.

Les ténors de l'opposition ont également dénoncé un "vote contrôlé" au Parlement, qualifié de "vassal" du pouvoir par Bénéwendé Sankara, député et président de l'Union pour la renaissance/parti sankariste (UNIR/PS).

Les parlementaires ont voté jeudi à une écrasante majorité (98 voix pour, 28 contre, 1 absent) l'inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée le 30 octobre du très controversé projet de loi gouvernemental portant sur la révision de la Constitution.

Ce projet a pour objectif de modifier l'article 37 de la Loi fondamentale, qui interdit au chef de l'Etat, au pouvoir depuis 27 ans, de briguer un nouveau mandat. Dans sa nouvelle mouture, le président serait "rééligible deux fois", au lieu d'une aujourd'hui.

Blaise Compaoré achèvera en 2015 son deuxième quinquennat (2005-2015) après avoir effectué deux septennats (1992-2005).

"Face à ce qui n'est pas acceptable, nous interpellons le peuple (et l'invitons) à prendre ses responsabilités", a déclaré Me Sankara, qui "encourage" l'idée d'un "blocus" du Parlement le jour du vote.

"S'il y a un blocus pour empêcher les députés d'entrer à l'hémicycle et éviter l'adoption de ce projet, je vais applaudir, tout simplement parce qu'à l'intérieur de cet hémicycle ma voix ne compte pas. A l'intérieur je suis bâillonné", a-t-il harangué, appelant "le peuple" à "libérer" les députés sans "violence" ni "haine".

Bénéwendé Sankara a aussi dénoncé le "forcing" du pouvoir pour "réunir les trois- quart de députés en faveur de la révision constitutionnelle" et s'imposer par "K.O", dénonçant des cas de corruption ou le contrôle des votes des députés proches du régime.

Si le projet de loi est voté à la majorité simple (64 voix sur 127), un référendum sera organisé. Si trois quarts des députés, soit 96 d'entre eux, se prononcent pour, la Loi fondamentale sera automatiquement modifiée, sans consultation populaire.

"Chaque député du CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès, le parti du président) doit montrer son bulletin à son voisin avant d'aller le mettre dans l'urne", a expliqué Roch Marc Christian Kaboré, ex-président de l'Assemblée nationale passé dans l'opposition.

"Le vote n'a aucun secret au CDP. Le vote est contrôlé", a estimé mardi cet ancien très proche de M. Compaoré.
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