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Insécurité au Burkina: le MBDHP invite l’Etat à prendre des mesures fortes
Publié le vendredi 24 octobre 2014  |  Sidwaya
Chrysogone
© Autre presse par DR
Chrysogone Zougmoré, président du MBDHP




Le Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP), via la déclaration qui suit, dénonce le grand banditisme, les braquages à main armée, les cambriolages devenus le quotidien des Burkinabè. La structure exhorte l'Etat à prendre à bras-le-corps le phénomène de l'insécurité afin de protéger les droits des citoyens.


HALTE A L'INSECURITE, SOURCE DE VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS

C'est avec une vive inquiétude doublée d'un sentiment de révolte que le MBDHP relève ces derniers temps le développement sans précédent de l'insécurité dans notre PAYS. En effet, le phénomène du grand banditisme est devenu récurrent au point de troubler la quiétude des populations sur toute l'étendue du territoire national. Ainsi, les braquages, attaques à main armée, cambriolages et autres actes de grand banditisme sont devenus légion dans le pays. En l'espace d'un mois et de façon non exhaustive, le MBDHP a relevé divers actes d'attaques à main armée à Ouagadougou et sur plusieurs routes du pays:
- Braquage le 18 septembre 2014 d'une entreprise de distribution de boissons à Ouagadougou, une femme tuée et plusieurs millions emportés;
- Attaque à main armée le 24 septembre 2014 au bureau de poste de la COMMUNE rurale de Saaba causant un mort et un policier blessé;
- Attaque à main armée d'au moins quatre (4) véhicules de transport le 24 septembre 2014 à 5 km de la COMMUNE rurale de Niou sur l'axe Ouagadougou - Ouahigouya, plus de treize (13) millions de francs CFA emportés;
- Braquage d'un véhicule de transport de personnes le 25 septembre 2014 sur l'axe Koudougou - Dédougou causant un mort et deux (2) blessés;
- Meurtre d'une jeune fille à Ouagadougou dans la nuit du 05 au 06 octobre 2014 ;
- Braquage d'un comptoir d'or au quartier Hamdalaye de Ouagadougou le 11 octobre 2014 faisant un mort, deux (02) blessés graves et près de vingt-sept (27) millions de francs CFA emportés (dont plus de 20 millions en lingots d'or et 6 millions en liquide).
La multiplication de ces actes de banditisme constitue une grave atteinte aux droits humains. De nombreuses vies sont ainsi perdues et des séquelles parfois irréversibles sont infligées aux victimes sans compter la perte de fonds et de biens matériels quelquefois durement acquis.

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L'insécurité, en elle-même, n'est pas nouvelle. Mais ces derniers temps, elle prend des proportions jamais égalées dans notre PAYS. Des braquages dignes du far-west sont devenus quasi-quotidiens et gagnent des zones jusque-là considérées COMME paisibles. Apparu depuis plusieurs années déjà, le phénomène n'a pas connu un traitement adéquat. En lieu et place d'une véritable politique de lutte contre le grand banditisme, ce sont des stratégies tout aussi savantes qu'inefficaces, attentatoires aux droits humains telles que les arrestations et les détentions arbitraires, les exécutions extrajudiciaires ainsi que les disparitions forcées de citoyens qui ont été mises en place. Celles-ci montrent aujourd'hui toutes leurs limites.
En outre, l'une des causes de cette situation réside dans l'insuffisance des moyens mis à la disposition des forces de sécurité. Ces dernières, bien souvent sous-équipées, doivent faire face à des bandits de plus en plus lourdement armés, disposant quelquefois même d'armes de guerre. La situation sécuritaire dans la sous-région combinée à la porosité des frontières ainsi qu'aux récentes mutineries militaires dans notre PAYS expliquent cette prolifération des armes. Par ailleurs, l'insuffisance de moyens roulants et de carburant réduit la mobilité des forces de sécurité ainsi que leurs capacités d'intervention lors des braquages.

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Le plus souvent, le manque de ressources financières est évoqué pour justifier cette situation. Pourtant, à la faveur de la crise actuelle que traverse notre pays caractérisée par la multiplication des mouvements de protestation contre la vie chère, l'impunité, la révision de l'article 37 et la mise en place du Sénat, l'opinion publique a constaté l'équipement des forces de l'ordre en matériels de répression sophistiqué (véhicules de jets d'eau) ainsi que la multiplication des caméras de surveillance dans divers artères de la ville de Ouagadougou. Dans ces circonstances, l'argument du manque de moyens ne saurait prospérer plus longtemps. A l'évidence, le pouvoir semble plus préoccupé par sa propre sécurité que par celle des citoyens.
Le MBDHP tient à rappeler que la sécurité est un droit garanti par les instruments juridiques pertinents de protection des droits humains. L'Etat doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la jouissance de ce droit à ses citoyens y compris l'équipement des forces de sécurité en moyens adéquats.
Toutefois, la lutte contre l'insécurité ne doit pas être, elle-même, source d'insécurité pour les citoyens en servant de prétextes à la violation des droits de l'Homme. C'est pourquoi, les politiques de lutte contre le grand banditisme doivent obligatoirement s'inscrire dans le cadre des règles de l'Etat de droit.
En tout état de cause et au regard de ce qui précède, le MBDHP appelle:
1. les populations à apporter leur concours aux forces de sécurité dans le cadre de la lutte contre le grand banditisme, à s'abstenir de tout acte de justice privée et à se référer aux instances judiciaires pour le traitement des questions relatives au grand banditisme;
2. le Gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des citoyens en veillant à :
équiper les forces de sécurité en moyens nécessaires pour l'accomplissement de leurs missions;
former les éléments des forces de sécurité aux droits humains en vue de prévenir les bavures et autres dérives;
la stricte APPLICATION des normes relatives aux droits humains dans la lutte contre le grand banditisme.
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