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Sidwaya N° 7314 du 12/12/2012

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Editoral : Vive l’indépendance, la lutte continue
Publié le mercredi 12 decembre 2012   |  Sidwaya




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Indépendance, indépendance. Ce mot de douze lettres a été le plus employé dans les discours politiques des années 60. Le Burkina Faso, ex-Haute-Volta, célèbre ce 11 décembre, sa fête nationale sous le thème : « Citoyenneté, dialogue et paix : socles d’une nation solidaire et prospère ». Un thème qui interpelle chacun sur son devoir de se comporter en bon citoyen, de dialoguer et de faire la paix avec son entourage.
Au-delà de ses fleuves Volta, d’où il tire son premier nom, la Haute-Volta, ce sont ses hommes, réputés travailleurs et honnêtes. La fête de l’indépendance, loin d’être une simple occasion de réjouissance ou de bombance, est celle de l’introspection des filles et fils du Burkina Faso et surtout de l’évaluation de l’héritage légué par nos devanciers. Chaque Burkinabè est appelé à assumer le passé, le présent et l’avenir de ce pays. Des femmes et des hommes se sont battus avec des moyens multiformes pour que la Haute-Volta démantelée en 1932 pour fournir de la main-d’œuvre aux colonies voisines, soit reconstituée en 1947. L’une des conséquences encore d’actualité du morcèlement de la Haute-Volta est le litige frontalier encore pendant dont la résolution est confiée à la Cour internationale de Justice.
Après la reconstitution, d’autres Voltaïques ont poursuivi le combat pour l’acquisition de l’indépendance nationale. Hommage donc à ces vaillants combattants pour la liberté, la justice et l’égalité en Haute-Volta. Personne ne pariait sur l’avenir de cette colonie pauvre, démunie, délaissée presque par le colon et où la Métropole investit peu. La Haute –Volta devenue Burkina Faso n’a survécu que grâce à ses propres forces, son capital humain. Nous ne devons toutefois pas nous voiler la face afin de ne pas voir les urgences. Malgré le grand bon en avant ces dernières années, nous ne devons pas nous laisser embarquer dans le train de l’autosatisfaction. Non. Il nous faut plutôt imaginer un futur plus grand et plus beau que le présent. Chaque Burkinabè peut et doit se poser plutôt un certain nombre de questions : un regard rétrospectif des 52 ans d’indépendance nous donne-t-il satisfaction ? Avons-nous pu ajouter de la terre à la terre pour consolider l’édifice national ou avons-nous simplement sapé cet héritage ? A chacun d’y apporter sa réponse. La seule certitude est que nous avons hérité d’une colonie de l’Afrique occidentale française (AOF) établie le 1er mars 1919 à partir des territoires qui formaient auparavant le Haut-Sénégal, le Niger et la Côte d’Ivoire. C’est le 4 septembre 1947, que la Haute-Volta devint à nouveau un territoire ouest-africain après la parenthèse malheureuse de 1932. De tractations en tractations, le territoire devint par la suite une République autonome au sein de la Communauté française le 11 décembre 1958 : la République de Haute-Volta. Et le 5 août 1960, elle accéda finalement à l’indépendance avec Maurice Yaméogo comme premier président.
Nous devons aujourd’hui préserver ce que Daniel Ouézzin Coulibaly, Nazi Boni, Philippe Zinda Kaboré, Maurice Yaméogo… nous ont légué. Les Burkinabè doivent faire en sorte que le peuple reste uni, qu’il reste un peuple de dialogue et d’une hospitalité légendaire. Cela passe par la tolérance mutuelle, « car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents », pour reprendre les sages conseils de Gandhi. Il nous faut garder à l’esprit que l’indépendance, n’est pas une récompense, mais plutôt une responsabilité. Chaque Burkinabè, du bas de l’échelle jusqu’au sommet, doit assumer sa responsabilité afin que notre nation soit citée parmi les grands pays du monde. Pas forcément un pays où culminent les gratte-ciel où les avions atterrissent et décollent à chaque minute. Notre responsabilité c’est d’assurer la paix, la quiétude, le progrès, le développement. Sans paix, rien ne se construit. La préservation de la paix est un combat quotidien de chaque Burkinabè, dans sa façon de se comporter avec sa famille, ses voisins, ses collègues, bref ses semblables. La haine, l’arrogance et le mépris mettent toujours à rude épreuve la paix et la stabilité. Evitons-les.
Assumer notre responsabilité, exige de nous que nous fassions en sorte que chaque Burkinabè se sente fier d’appartenir à cette nation. Nous devons faire en sorte que chaque citoyen puisse se soigner, recevoir une éducation, manger à sa faim…
Le Burkina Faso n’est pas un pays qui est à l’abri de la violence. Sa stabilité dépend de ses hommes. Les pères de l’indépendance de notre nation attendent de leurs successeurs des actions de sauvegarde de la paix et de l’unité nationale. Ils attendent de leurs héritiers beaucoup plus d’écoute, de dialogue et de tolérance, qui sont des fondamentaux d’une paix durable.
Au-delà des divergences d’opinion, la célébration des 52 ans de notre indépendance doit nous unir et non nous diviser. Notre ennemi commun a pour noms : maladie, pauvreté, analphabétisme, insécurité, famine…Et la bataille contre cet ennemi commun doit être celle de tous les Burkinabè. Il nous faut construire plus d’écoles, d’universités, plus de centres de santé, de retenues d’eau. Il faut par ailleurs trouver de l’emploi à ces milliers de jeunes diplômés chômeurs pour qu’ils ne se sentent pas exclus du système et se transforment en fer de lance de la violence, de la désobéissance. Comme on l’a vu sous d’autres tropiques, cette frange de la société n’hésite pas, à exprimer de quelque manière que ça soit, son désarroi. Désamorcer cette bombe sociale est l’une des conditions de la stabilité nationale. Il suffit de voir le nombre de candidats aux différents avis de recrutement pour se rendre compte du besoin d’emploi qu’exprime la jeunesse. Le Programme spécial de création d’emplois à lui seul n’absorbera pas la forte demande. D’autres initiatives du genre doivent être trouvées. Prévenir, c’est anticiper. Gouverner, c’est prévoir.
Au moment où la ferveur de la célébration de la fête nationale gagne tout le pays, la vigilance doit rester de mise. Ne jamais perdre de vue le chemin parcouru, l’étendue des priorités, le nombre et la variété des défis à relever.
Vive l’indépendance.
La lutte continue.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA

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