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Des oiseaux granivores détruisent des champs dans le Soum
Publié le jeudi 23 octobre 2014  |  Sidwaya
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© aOuaga.com par A.O
Conseil des ministres : la séance du 30 avril délocalisée à Bagré
Mercredi 30 avril 2014. Bagré (région du Centre-Est). Le Conseil des ministres s`est tenu sous la présidence du chef de l`Etat, Blaise Compaoré. Photo : Mahama Zoungrana, ministre de l`Agriculture et de la Sécurité alimentaire




Le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, en compagnie de son collègue en charge de l’environnement, Salif Ouédraogo, s’est rendu le mardi 21 octobre 2014 dans la COMMUNE de Nassoumbou, province du Soum, pour constater de visu des champs de mil dévastés par des oiseaux granivores. Il se dit rassuré du dispositif de lutte mis en place pour minimiser les dégats.

Djibril Ousséni Dicko est un agriculteur dans le village de Damba, dans la COMMUNE rurale de Nassoumbou, à une trentaine de kilomètres au nord de Djibo. Il espérait cette année faire de bonnes récoltes. Mais, ses espoirs se sont envolés avec l’arrivée des oiseaux granivores dans le village en mi-octobre. «C’est un matin que je suis venu constater que mon champs est envahi d’oiseaux. J’ai mobilisé mes enfants pour que nous les chassions. Mais nos efforts sont restés vains. Ils ont tout détruit. Je ne ramenerai rien à la maison COMME mil», relate-t-il d’un air triste. Comme M. Dicko, ils sont nombreux dans la commune, les cultivateurs, qui ont été victimes de ces bêtes ravageurs. Vu l’ampleur des dégats, le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, en compagnie de son collègue en charge de l’environnement, Salif Ouédraogo, s’est rendu le mardi 21 octobre 2014, sur le site. C’est à 14h21mn que la mission gouvernementale a foulé le sol de Bouro, village où l’équipe technique de lutte contre les oiseaux s’est positionnée.
Le chef d’équipe de Nassoumbou, Adama Son, rassure la délégation que l’opération se déroule bien malgré quelques difficultés du terrain relatives à l’inaccessibilté de certains sites. L’équipe est organisée en plusieurs groupes. Il y a l’équipe des prospecteurs, ceux qui vont à la recherche des dortoirs d’oiseaux, le groupe de traitement qui est composé en fonction des 2 types d’appareils c'est-à-dire ceux montés sur véhicules et ceux portés à dos. Au niveau des stands, là où ils dorment, il y a une équipe qui s’occupe de la cuisine. « Nous arrivons à atteindre nos cibles avec le traitement chimique si la configuration du terrain le permet parce qu’il y a des endroits où les véhicules ne peuvent pas accéder. Dans ce cas, nous utilisons les ‘’fantassins’’, ceux qui combattent à pied, ceux qui portent les appareils au dos. Il existe des sites beaucoup plus compliqués, au dessus de l’eau, là nous souhaitons avoir un appui aérien», explique le chef d’équipe. Selon lui, l’idée n’est pas de les exterminer, mais de réduire le niveau de la population jusqu’à un seuil qui ne puisse pas être aussi nuisible comme l’on constate actuellement. L’équipe de Adama Son est aidée par la population dans le déblayage des passages pour les véhicules.
Le ministre Zoungrana s’est dit confiant du dispositif. « C’est depuis le 24 septembre que j’ai appris la nouvelle qu’il y a des oiseaux dévastateurs dans la zone. Automatiquement, des équipes se sont mises en branle. Malgré la technique déployée c'est-à-dire la destruction manuelle des nids, il y avait toujours une recrudescence. C’est pourquoi, nous avons initié une autre lutte, celle chimique. Nous étions obligés d’utiliser ce moyen, sinon la progression était tout de même inquiétante », souligne-t-il. Il pense que si les équipes restent mobilisées et les moyens de lutte disponibles, l’on pourra contenir le fléau. A l’heure actuelle, les oiseaux ont touché 7 COMMUNES à savoir Nassoumbo, Kelbo, Pobé Mengao, Djibo, Tongomayel, Baraboulé et Arbinda.

Environ 10 000 ha touchés

C’est environ 10 000 hectares (ha) qui sont touchés, selon les estimations du ministre. «Lorsque ces bêtes tombent dans un champ, c’est vraiment la désolation parce que la destuction va de 80 à 100%. Tous les spécialistes dans la lutte aviaire sont actuellement à Djibo. Nous avons pu disponibiliser 18 véhicules tout-terrain et 2 camions. Au-delà, le dispositif de lutte anti-acridienne a été rechaauffé pour pouvoir prendre en charge cette problématique aviaire », soutient-il. Au niveau du ministère en charge de l’agriculture, un comité de crise a été créé. Le ministre Mahama Zoungrana a aussi rappelé aux populations leur responsabilité dans cette lutte. « Il faudrait qu’elles s’impliquent vraiment dans la lutte en signalant les dortoirs d’oiseaux à l’équipe technique, en détruisant les nids. Nous les conseillons de procéder à des récoltes précoces pour ne pas tout perdre, puisque si les essaims de ces bestioles descendent dans un champ, ils le détruisent en 5 mn», recommande-t-il. Par ailleurs, le ministre attire l’attention des populations sur les mesures sanitaires. C’est un produit chimique (appelé Fenthion), signale-t-il, qui est actuellement utilisé pour les traitements à des doses qui restent uniquement nocives pour les oiseaux. A ces doses, à son avis, il n’a aucun effet sur les bœufs, ni sur les chèvres… Tout de même, prévient-il, il faut les manipuler avec beaucoup de précaution. « A l’endroit des populations, nous insistons que ces oiseaux morts ne peuvent pas être consommés. Ils doivent être enterrés, vu l’épidemie du virus à fièvre Ebola », insiste le ministre. Est-ce que les populations victimes pourront s’attendre à une aide du gouvernement ? Il répond : «Pour le moment, nous sommes préoccupés par la lutte c'est-à-dire empêcher que ces animaux ne se propagent. Après, nous allons revenir dans la zone avec d’autres spécialistes et partenaires pour évaluer l’impact des dégats. Le dispostif de gestion de crise alimentaire est déjà à pied- d’œuvre. Nous avons déjà mobilisé des vivres pour les populations impliquées dans la lutte sous forme de ‘’Food for word’’ ». Concernant la provenance de ces oiseaux, M. Zoungrana estime qu’ils viennent, soit de la vallée du fleuve Niger, soit du Mali. Sinon, pour lui, chaque année, il y a des attaques de ce genre dans le Sahel, mais pour cette année, l’ampleur est assez importante, d’où la mobilisation du dispositif exeptionnel.


Kowoma Marc DOH
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