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FITMO 2014: l’édition de la maturité
Publié le mercredi 22 octobre 2014  |  Sidwaya




La capitale burkinabè a abrité du 10 au 16 octobre 2014, la 8e édition du Festival international du théâtre et de marionnettes de Ouagadougou (FITMO). Cet événement qui a regroupé des participants de 13 nationalités est à sa phase de maturité au regard de l’engouement qu’il suscite au sein des acteurs du théâtre en Afrique.


Le Festival international du théâtre et de marionnettes de Ouagadougou (FITMO) est devenu une véritable école pour les acteurs de l’art de la scène du continent africain mais aussi d’ailleurs. En effet, depuis sa première édition, l’événement connaît de plus en plus d’engouement, vu l’accroissement du nombre de participants. Pour la présente, ce sont des artistes de 13 nationalités qui se sont rencontrés dans la capitale burkinabè pour partager leurs savoir-faire et lier des partenariats. Au-delà des spectacles organisés, le comité d’organisation a initié également des ateliers, des colloques et un marché des arts qui ont permis un brassage des artistes de la sous-région ouest-africaine. Selon le responsable de la commission ateliers et rencontres, Luca Fusi, le FITMO a réuni près d’une dizaine d’écoles supérieures de théâtre. «Les rencontres ont été très importantes parce que nous avons lancé les bases d’un réseau qui prévoit des échanges de professeurs et d’étudiants, des activités communes. Nous comptons aussi créer une plateforme commune dans le domaine du théâtre en Afrique de l’Ouest», a confié M. Fusi avant d’ajouter qu’elles se sont basées sur l’aspect pratique. A côté des entrevues, il y a eu des présentations de spectacles des écoles participantes.


«…Le festival a grandi»


A écouter le responsable de la commission ateliers et rencontres, des forums ont été organisés afin de permettre aux artistes de réfléchir au domaine. «Il y a eu des interventions de sensibilisation sur la maladie Ebola qui ont été appréciées par les responsables du ministère de la Santé», a-t-il ajouté non sans mentionner que des spectacles ont été présentés dans ce sens. Parmi les délégations participantes de la 8e édition du FITMO, il y a eu la compagnie Koykoyo du Niger conduite par son directeur, Cheick Amadou Kotondi. De l’avis de M. Kotondi, sa structure fait la promotion du théâtre, de la marionnette ainsi que du conte notamment les arts restés mystiques. Faisant une analyse du théâtre en Afrique, il a estimé que le secteur connaît une certaine léthargie due au manque de financement de la part des Etats. Par exemple au Niger, a-t-il étayé, il n’y a pas eu plus de deux créations pour toute l’année 2013. «Les financements sont devenus rares sur les manifestations culturelles, nos Etats n’investissent jamais dans l’art et la culture, pourtant ils l’utilisent comme une vitrine», a regretté le directeur de la compagnie Koykoyo. Cependant, il a loué l’efficacité des organisateurs du FITMO qui, malgré la disparition de son initiateur, Pr Jean-Pierre Guingané, ont su tenir haut le flambeau. Etant lui-même, fils spirituel du Pr Guingané, l’artiste nigérien a dit avoir participé à toutes les éditions du FITMO. En outre, il a estimé que les objectifs que s’était fixé la manifestation sont atteints au regard de son ampleur. Aujourd’hui, a-t-il avoué, c’est une grande satisfaction parce que le festival a grandi. Aussi, dans une dynamique d’intégration des peuples de la sous-région, M. Kotondi a estimé qu’elle doit passer d’abord l’art et la culture. Parlant de sa troupe, Cheick Amadou Kotondi a fait savoir qu’elle constitue une confrérie mystique fermée. «Nous essayons de les sacraliser pour les amener vers le public parce que ce sont des richesses qui sont en voie de disparition.
Les Gardawa que j’ai conduits ont une danse spécifique avec des pantalons bouffant et utilisant le couteau parce qu’ils sont invulnérables au fer. Nous essayons de les amener dans les milieux des arts de la rue pour qu’ils puissent montrer au public leur savoir-faire et le partager», a expliqué M. Kotondi. L’invulnérabilité de ces danseurs au fer, à l’entendre, est due à une initiation qu’ils suivent depuis le bas-âge, à travers de longs apprentissages couplés à des rites animistes et musulmans afin d’avoir des compétences de musicien, de chanteur, de danseur et de magicien. «Selon la tradition orale, la profession trouverait son origine d’une déviation de l’Islam par des élèves des écoles coraniques», a-t-il relaté. Et Ambroise Mbia, metteur en scène camerounais, de relever que le Burkina Faso s’illustre comme un exemple dans le domaine du théâtre parce que le pays fait d’énormes efforts. «Je suis venu partager les souvenirs que j’ai vécus avec le Pr Guingané et surtout me réjouir de voir que son œuvre continue bien, grâce au comité d’organisation», a renchéri M. Mbia.


Joseph HARO
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