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Journée nationale de la liberté de la presse au Burkina Faso
Publié le mardi 21 octobre 2014  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
Journée internationale de la liberté de la presse 2014




Dans le cadre de la commémoration de la Journée nationale de la liberté de la presse, le comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) a organisé, le lundi 20 octobre 2014, à Ouagadougou,un panel-débat sur le thème : « la Liberté de la presse dans un contexte d’effervescence politique: cas du Burkina Faso».

«La 16e édition de la Journée nationale de la liberté de la presse se déroule dans un environnement médiatique marqué par une crise sociopolitique profonde et un débat controversé sur la mise en place d’un Sénat et la modification de l’article 37 qui limite le mandat présidentiel à deux». C’est à travers ces mots que le président du comité de pilotage du Centre national de presse Nobert Zongo (CNP-NZ), Justin Coulibaly, a introduit le panel-débat marquant la célébration de la Journée nationale de la liberté de la presse, le 20 octobre 2014, à Ouagadougou. Pour lui, le CNP-NZ a enregistré, au cours de cette année, une série de menaces et de pressions à l’endroit des journalistes de la presse privée et publique. De l’avis de Justin Coulibaly, le thème de la 16e commémoration de la liberté de la presse est pertinent dans la mesure où il a permis à des personnalités de médias, de partager leurs points de vue sur les questions d’actualité.
Trois panélistes à savoir, le directeur de l’Institut panafricain d’études et de recherches sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC), Pr. Serge Théophile Balima, le directeur de publication de L’Observateur Paalga, Edouard Ouédraogo, Dr Lassina Kaboré du Conseil supérieur de la communication (CSC) et le modérateur, Me Prosper Farama ont chacun, à sa manière, émis ses opinions sur le thème. Le modérateur, Me Prosper Farama, a lancé les débats, en soutenant que partout ailleurs dans le monde, la presse a toujours été dans la quête de sa liberté. M. Serge Théophile Balima a organisé sa communication autour de trois principaux points : les avancées, les menaces et les reculs relatifs à la liberté de la presse au Burkina. M. Balima a affirmé que les journalistes sont des acteurs sociaux de type particulier qui sont différemment appréciés. Pour lui, d’aucuns pensent que le journaliste doit être un répétiteur révérencieux qui dit ou écrit ce qui arrange les « puissants ». Pour d’autres, il doit être un diseur de vérité qui doit rapporter les faits dans leur exactitude. S’agissant des avancées, le communicateur a soutenu qu’elles sont à rapporter à l’évolution de la définition de la notion même de liberté de presse. Elle a, selon lui, été perçue au Burkina Faso comme un monopole des puissants, avant d’être vue comme un pouvoir entre les mains de tous les citoyens qui désirent s’exprimer. Il a relevé que la conception léniniste de la liberté de presse voit les moyens d’information comme appartenant au peuple. Cette conception léniniste de cette liberté va être utilisée de façon abusive par bon nombre d’Etats africains, a-t-il constaté. Il a ajouté que c’est la doctrine libérale de l’information qui va militer en faveur de l’affirmation d’un droit du public à l’information. Pour le panéliste, cette conception libérale repose sur deux piliers essentiels que sont : l’affirmation des libertés des individus et du produit de leurs actions et de leurs opinions et la forme de gouvernement. Et l’exercice de la liberté de la presse, dans un contexte de bonne gouvernance, permet le jeu d’équilibre entre le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire. Pour le Pr Balima, c’est l’influence de la doctrine libérale qui a conféré le quatrième pouvoir à la presse.
Pour ce qui concerne les menaces, le conférencier a soutenu que toute action journalistique est déterminée par les conditions d’exercice de la liberté, et aussi par les contraintes structurelles, économiques, culturelles, de l’environnement étatique. Selon lui, le journaliste burkinabè est pris en tenailles entre la société parce qu’il utilise un espace public et l’entreprise de presse qui exerce des pressions sur lui. « Il y a des contraintes internes qui pèsent sur la production journalistique. Il en résulte des conséquences regrettables pour le journaliste de plus en plus menacé par le verdict de l’opinion, souvent contraint de réciter des leçons d’allégeance et de révérence dans sa production. Il y a des menaces qui pèsent sur sa liberté, sa conscience et son intégrité physique », a-t-il martelé.

Reculs en matière de liberté de la presse

Aux dires du Pr Serge Théophile Balima, des reculs inhérents à la liberté de la presse sont constatés à travers un accroissement du culte de la personnalité, des affectations arbitraires, des changements d’émissions et des évictions sournoises. Pour le professeur, la hiérarchisation de l’information sur des bases protocolaires est un recul, car, a-t-il dit, il n’est plus question de sacraliser des personnalités.
Quant au deuxième panéliste, le directeur de publication du quotidien L’Observateur Paalga, Edouard Ouédraogo, il a laissé entendre que la responsabilité sociale des journalistes burkinabè est recommandée au regard de la situation sociopolitique du pays. Il les a invités à faire des textes règlementaires et statutaires, leurs références dans l’exercice de leur métier. M. Ouédraogo est revenu sur des points importants de l’aide-mémoire de traitement de l’information en période électorale qui avait été mise à la disposition des journalistes lors de la présidentielle de 1998. Il a évoqué les principes de l’exactitude des faits, de l’équité et de l’équilibre dans les analyses et les commentaires. Concernant le principe d’équité, le doyen a suggéré qu’il peut être observé dans le cas de l’article 37 de la Constitution qui a fractionné la classe politique en deux camps. «Dans un tel contexte, le journaliste doit savoir garder la tête froide pour exercer son métier. Il doit le pratiquer dans le respect équitable des opinions des uns et des autres», a-t-il conclu. Toutefois, il a déploré le fait que les conférences de presse des partis politiques prennent des allures de meetings.

Apport du CSC

Le troisième intervenant, Dr Lassina Kaboré, qui a remplacé l’ex-présidente du CSC, Béatrice Damiba à ce panel, s’est appesanti sur la notion d’effervescence politique. Pour lui, cette notion peut renvoyer à une période électorale, ou à une célébration de dates importantes comme les vingt ans du 15-Octobre en 2007. Pour Dr Kaboré, dans un tel contexte, le journaliste doit être un arbitre impartial dans son traitement de l’information et faire preuve de professionnalisme. Il a ajouté que pendant les périodes électorales, le CSC envoie des représentants dans les médias publics pour réguler le passage des partis politiques et faire respecter le principe d’égal accès aux organes de presse. Pour lui, le pacte de bonne conduite initié par le CSC est un outil intéressant qui permet de policer les relations entre les partis politiques.
Réagissant aux préoccupations soulevées par le public, le Pr Balima a souhaité que le CSC organise des sessions de formations au profit des partis politiques sur la portée réelle d’une conférence de presse. A la question de savoir quels sont les indicateurs d’une presse dynamique, il a énuméré la pluralité des opinions, l'équilibre dans le traitement de l’information et la transparence du financement des organes de presse.


Karim BADOLO
Débora OUEDRAOGO
(Stagiaire)
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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