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Francis Reboka à propos de la situation nationale : « Si le président modifie l’article 37 par n’importe quelle voie, il installerait définitivement un pouvoir à vie au Burkina »
Publié le samedi 18 octobre 2014  |  Le Quotidien
Situation
© aOuaga.com par A.O
Situation nationale : le chef de l`Etat rencontre à nouveau la classe politique
Jeudi 25 septembre 2014. Ouagadougou. Palais présidentiel de Kosyam. Le chef de l`Etat Blaise Compaoré a rencontré à nouveau la majorité présidentielle et l`opposition dans le cadre du dialogue politique en vue d`une sortie de crise




Ceci est une lettre ouverte d’un citoyen du nom Francis Réboka adressée à l’opposition, à la majorité et à la société civile. Après une analyse de la situation nationale actuelle, l’auteur propose qu’ « on accorde un lenga d’un an au président du Faso et la mise en place, dès maintenant, d’un gouvernement d’union nationale de transition dont le Premier ministre sera confié à l’opposition politique ».


Mesdames et messieurs les responsables de l’Opposition politique, la majorité et la société civile. La médiation « auto saisie » du président Jean Baptiste Ouédraogo a échoué faute de mandat. Le dialogue inclusif initié par le Président du Faso a échoué faute d’accord sur
le traitement à réserver aux points non consensuels. Le Président du Faso en initiant le dialogue inclusif a donné à sa majorité un mandat pour dialoguer avec l’opposition
politique. Pourquoi avoir refusé ce mandat lors du processus initié par le président Ouédraogo et accepter de donner, dans le cadre de son initiative, un mandat à sa majorité pour dialoguer avec l’Opposition ? Après l’échec de son initiative le Président du Faso s’est limité à dire
que le dialogue se poursuivra sous d’autres formes. Les petites phrases, les suppositions du Président loin de rassurer la population ne font que faire monter la tension sociale. Tous les regards sont désormais tournés vers le Président Blaise Compaoré. Il reconnait qu’il doit faire un choix. Mais pour des raisons objectives, le Président du Faso rencontre des difficultés
énormes pour décider. Il l’a dit durant le dialogue qu’il a initié, le référendum n’est pas le moyen
idéal pour trancher la question sur la modification de l’article 37, car quel que soit le résultat obtenu le référendum aurait divisé le peuple burkinabè. Il en est de même de la modification de l’article 37 par voie parlementaire. Non seulement la voie parlementaire va coûter cher mais elle va aussi mettre en évidence la charogne des hommes burkinabè (vendre ses convictions
politiques et trahir son peuple). Des solutions pacifiques pour sortir de la crise ont déjà été proposées au Président du Faso par des personnalités désireuses de préserver la
paix et la cohésion sociale dans notre pays. Ces solutions dans la grande majorité se sont fondées sur les qualités connues ou supposées du Président Blaise Compaoré (sentiments
de soldat, de médiateur international, de patriote et d’homme de bon sens).
Depuis plus d’un an le Président du Faso fait l’objet d’une très forte pression de la part de son entourage afin qu’il crée toutes les conditions nécessaires pour sa participation aux élections présidentielles de 2015. Sans être à la place du Président on peut comprendre l’intensité de la pression qui s’exerce sur lui. Depuis plus d’un an l’Opposition politique reste intransigeante sur la modification de l’article 37 non pas pour des raisons légales mais surtout pour instaurer au Burkina Faso, une fois pour toute, les conditions durables d’une alternance démocratique paisible. En effet, si le président modifie l’article 37 par n’importe quelle voie et se présente en 2015 aux élections présidentielles, il installerait définitivement un pouvoir à vie au Burkina Faso. Ce pouvoir à vie est contraire aux dispositions de la constitution notamment en son article
168 qui stipule que « le peuple burkinabè proscrit toute idée de pouvoir personnel ». Les deux initiatives avortées et le silence du Président du Faso soulignent malgré tout, que le Président est conscient de la situation dans laquelle il mettrait son pays s’il venait à décider de modifier l’article 37 de la Constitution. Cette modification, quel que soit le moyen utilisé, va poser deux préoccupations majeures : (i) la réaction de l’Opposition et (ii) la gestion du pouvoir après une
éventuelle modification de l’article 37. Un choc entre les deux camps ne pourrait qu’engendrer
une situation difficile pour toute la population. Par ailleurs, le Président du Faso sait très bien
que la gestion du pouvoir après une division de son pays en deux blocs ne va pas le grandir ni à l’intérieur ni à l’extérieur de son pays. Le Président Blaise Compaoré s’est laissé user par le pouvoir ! Notre président est probablement atteint du syndrome des longs règnes. Il est difficile d’accepter être un ex-président après 27 ans de pouvoir presque sans partage. Je constate cependant avec beaucoup de respect pour le Président, que ce mal n’a pas encore détruit son amour pour le Burkina Faso sinon il aurait cédé depuis belle lurette aux pressions exercées par
ses proches. Au risque donc de me faire lapider par des personnes à réaction épidermique, je voudrais soumettre à l’appréciation de l’Opposition politique, du camp de la majorité et de la société civile une proposition de sortie de crise un peu osée. Au nom de la paix et de la cohésion sociale, je demande aux uns et aux autres de prendre leur temps pour analyser
sans état d’âme cette proposition réaliste et sincère. Le premier souci de cette proposition est
d’éviter une explosion sociale dont les conséquences seront néfastes
pour le peuple burkinabè. Ma proposition s’articule comme suit : 1) Accordons un « lenga » de 2 ans maximum au Président Blaise Compaoré pour compter de novembre
2015 ; 2) Acceptons de réviser la Constitution pour (a) rendre l’article 37 non modifiable, (b) introduire un régime semi présidentiel et (c) supprimer le Sénat dans la Constitution…; 3) Mettons en place dès maintenant, un gouvernement d’union nationale de transition dont le PM
sera confié à l’Opposition politique. Ce PM devrait être inamovible durant la période de transition ; 4) Mettons en place un collège de sages dont le rôle serait de veiller sur la Constitution. Je répète que cette proposition s’adresse aux états major de l’Opposition politique, de la majorité et de la société civile. Au nom de la paix qu’ils défendent, je leur demande de bien vouloir réagir par voie de presse pour justifier leur accord ou leur désaccord. Si les parties adhèrent à la proposition, je demande au Président du Faso d’accepter de re-convoquer un deuxième round du dialogue inclusif avec la facilitation de deux personnes externes pour examiner les modalités de mise en oeuvre de cette proposition et de définir un chronogramme pour la mise en application de la proposition.


REBOKA Francis
02 BP 6152
OUAgADOUgOU
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