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Le Pays N° 5155 du 10/12/2012

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Elections couplées au Burkina : Le CDP résiste, l’UPC émerge
Publié le lundi 10 decembre 2012   |  Le Pays


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© Autre presse par DR
Activités des partis politiques : Les candidats du CDP


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Les élections couplées législatives/municipales du 2 décembre 2012 ont livré tous leurs résultats officiels provisoires. Sur un total de 4 365 202 inscrits pour les deux scrutins, 3 315 795 votants ont répondu présents pour le choix des députés, et 3 287 290 sont allés mettre leur bulletin dans l’urne pour choisir leurs conseillers municipaux. Si l’on se fie, par ailleurs, aux taux de participation qui sont de 75,96% pour les législatives, et de 75,3% pour les municipales, l’on peut en principe espérer avoir des élus nationaux et locaux légitimes pour le prochain quinquennat. Le hic qu’il faut néanmoins relever dans ces élections qui ont tout de même été caractérisées par des contestations venant de l’opposition, c’est l’importance du nombre de bulletins nuls. Les législatives en ont enregistré 299 416, et les municipales 238 258. Un nombre non négligeable qui peut revêtir plusieurs significations. Ces voix non validées peuvent traduire une certaine hésitation ou l’expression d’un ras-le-bol de certains citoyens devant le comportement parfois confus de certains politiciens, d’où leur choix somme toute légitime de ne choisir personne. Ce serait alors le moindre mal si les choses pouvaient être vues sous cet angle. Le pire cependant, et qui semble malheureusement le plus envisageable, c’est que ces bulletins nuls traduisent aussi un certain analphabétisme électoral dû à l’insuffisance du travail de sensibilisation au vote correct que sont censés abattre les partis politiques. Cette éducation au vote est d’autant plus importante que ces voix « perdues » auraient pu impacter certains résultats et contribuer ainsi à améliorer la légitimité des élus et, partant, la couleur de la démocratie. Inutile cependant d’en faire toute une montagne au point de ne voir que le verre à moitié vide dans ces consultations qui ont sûrement produit le nombre d’inscrits et le taux de votants parmi les plus appréciables dans l’histoire électorale burkinabè. C’est le signe que les choses évoluent positivement, et les résultats provisoires ont de quoi le prouver relativement. Certes, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti au pouvoir, conserve sa large majorité à l’Assemblée nationale, en remportant 70 des 127 sièges à pourvoir. Il est encore largement en tête aux municipales, avec 12 340 conseillers dans 366 communes, sur les 18 645 sièges pour les 370 communes. Le CDP a peut-être fait du sur-place ou même régressé au Parlement si l’on analyse les résultats sous le prisme de la révision à la hausse du nombre total de députés qui est passé de 111 à 127, le méga parti ayant gagné moins de représentants nationaux que lors de la précédente législature. Mais au total, il aura su résister en démentant les pronostics pessimistes qui ne lui prédestinaient pas un tel score. Le vote sanction contre le pouvoir auquel beaucoup s’attendaient après la récente crise sociopolitique se fera de toute évidence encore attendre. Il n’y a donc pas de quoi satisfaire sa curiosité, le CDP étant presque bien parti pour diriger la majorité des mairies du pays. Le grand chamboulement vient plutôt du côté de l’opposition où la carte a été redessinée. L’on assiste à une fulgurante percée de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), parti d’opposition, qui a à peine deux ans d’existence. Ce parti qui est à sa toute première participation à une élection se présente comme un jeune lion aux crocs acerbes, qui bouscule de vieux et autrefois redoutables mammifères comme le parti de l’Eléphant, et de vieux routiers de la politique comme l’UNIR/PS ou le PDS/Metba. Le parti de Zéphirin Diabré se positionne désormais comme la deuxième force politique au Faso, après avoir obtenu 19 députés contre 18 pour l’ADF/RDA et seulement 4 pour le futur ex-chef de file de l’opposition. A l’émergence de l’UPC correspond donc le triste plongeon de l’UNIR/PS ou le PDS/METBA. Ce qui crée de fait un chamboulement de l’échiquier politique, porteur de message pour les partis politiques, toutes tendances confondues. Pour le parti au pouvoir et ses « mouvanciers », une frange de la population, notamment celle la plus jeune, exprime par un acte on ne peut plus clair, sa soif du changement. Aux opposants, les militants et autres sympathisants du parti émergent signifient leur désir de voir la recherche de l’alternance se mener autrement. Le discours aux relents indépendantistes et révolutionnaires auquel s’accrochent les partis passéistes et sankaristes ne semblent plus opérants à une époque où la tendance est plutôt à la transparence et au pragmatisme. En attendant les résultats définitifs qui seront proclamés par le Conseil d’Etat, les municipales semblent cependant contredire cette tendance, le parti au pouvoir ayant réussi un véritable raz-de-marée, nonobstant les nombreuses malversations qui ont été relevées dans la gestion de bien des mairies sous la coupe du CDP. Peut-être cette situation, aussi surprenante qu’incompréhensible, est-elle aussi la preuve que l’éveil des consciences ne se fait ni en un seul scrutin, ni brusquement. Ou alors, l’électorat estime-t-il que, globalement, les élus locaux du CDP ont un bilan satisfaisant. Les prochaines consultations dont la plus proche est la présidentielle de 2015, en dira peut-être davantage.

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