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Analyse : les « institutions fortes » et les « hommes forts » d’obama
Publié le mercredi 15 octobre 2014  |  burkina24.com




Dans les lignes qui suivent, Idrissa Diarra, géographe politologue, apporte son analyse sur les propos du Président Barack Obama et du Président Blaise Compaoré, le premier ayant déclaré que l’Afrique a besoin « d’institutions fortes » et pas « d’hommes forts », le second ayant rétorqué qu’il ne peut y avoir d’institutions fortes « sans hommes forts ». Lisez donc.

Les Présidents américain Barack Obama et burkinabè Blaise Compaoré, ont prononcé deux formules chocs (1), excellents sujets de commentaire en Relations internationales et plus largement, en Science politique. La portée générale de leurs déclarations laisse le champ libre à un débat ouvert, justifiant encore l’intérêt de l’alimenter, à l’image de cette pensée en langue dioula selon laquelle, « nônnôn ti dêguê tchin… », signifiant en français que « davantage de lait, ne gâte pas le dêguê ».

I-Institutions plurielles

Les institutions peuvent s’entendre comme des cadres structurés, plus ou moins complexes et élaborés, gouvernés par des règles plus ou moins cohérentes pour assurer une mission sociale, politique, économique, culturelle (…) donnée, mission par laquelle une institution particulière tire son identité sociale ou sa spécificité. Entendues comme telles, les institutions peuvent se recenser dans différents domaines.

Dans les annales de l’économie mondiale, « Institutions de Bretton Woods » est à titre illustratif, une expression célèbre pour nommer la Banque mondiale et le Fonds monétaire internationale (FMI).

« Les plus grandes dictatures du monde ont eu recours à leurs institutions propres »

Celles-ci comptent parmi tant d’autres comme l’institution hospitalière, religieuse, coutumière, judiciaire, scolaire, démocratique, etc. Au regard de cette diversité, il devient évident que la démocratie n’est pas seule, en tant que système politique, à avoir le monopole des institutions.

Dans ces conditions, comment comprendre la confrontation faite par le Président américain entre « hommes forts » et « institutions fortes » dans notre contexte actuel, c’est-à-dire, le XXIème siècle?

En effet, les plus grandes dictatures du monde ont eu recours à leurs institutions propres, qui ont souvent été de puissantes machines aux mains des dictateurs, pour asseoir leurs ambitions totalitaires.

Nul ne contestera que l’armée est une puissante institution en Corée du Nord, sous les ordres de son leader suprême Kim Jong-un, – dans un régime qualifié de dictature par nombre d’analystes et médias occidentaux.

La différence entre institutions démocratiques et institutions dictatoriales, c’est que les premières – indexées dans le discours du Président Obama-, sont dépersonnalisées, exerçant dans l’esprit de la séparation des pouvoirs et font prévaloir l’expression libre des citoyens alors que les secondes, sont surtout des instruments au service d’un souverain, d’un homme qui leur fait de l’ombre, ou si l’on veut encore au sens d’ Obama, au service d’« hommes forts ».

Aussi, les institutions démocratiques sont au dessus des citoyens considérés à titre personnel, pendant que dans une dictature, si le mystère est entretenu auprès de la majorité des personnes ordinaires qu’elles ne doivent pas être défiées, elles demeurent en revanche, de simples instruments, soumis aux ordres du dictateur, qui décide de leurs sorts, selon son bon vouloir (…).

« Une Afrique qui a besoin d’institutions fortes au XXIème siècle comme l’affirme Obama, c’est une Afrique où les institutions de profils démocratiques sont en mesure de survivre à leurs géniteurs/concepteurs, de résister fermement aux humeurs de ceux-ci et d’assurer durablement et en toute équité les prérogatives qui sont les leurs.

« Une Afrique qui a besoin d’institutions fortes au XXIème siècle, c’est une Afrique où les institutions de profils démocratiques sont en mesure de survivre à leurs géniteurs/concepteurs »

Une telle affirmation de la part du Président américain, peut trouver sa justification dans le fait que si l’on s’en tient à la seule présence d’institutions de types démocratiques de par la dénomination, nombre de pays d’Afrique francophone n’ont rien à envier à l’Occident.
... suite de l'article sur Autre presse

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