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Autant le dire… : Quand des résultats se font désirer, la tension monte
Publié le samedi 8 decembre 2012   |  l'express du faso




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Les démembrements de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) que sont les Commissions électorales communales et provinciales indépendantes (CECI) et (CEPI) seront responsables d’une quelconque « tension sociale » liée aux résultats des élections législatives et municipales du 2 décembre dernier. La raison est toute simple : « l’embargo » ou du moins, le lourd voile qui enveloppe les résultats provisoires des élections n’est pas pour faire baisser la fièvre. Tant au niveau des partis politiques, des électeurs sympathisants et militants de ces différentes formations politiques que du citoyen lambda. L’attente est si difficile à supporter que chacun se plaint amèrement.

Quand les partis politiques prennent le relais pour diffuser des résultats provisoires ou encore des tendances, l’ambiance est encore moins sereine. Pour preuve, à Ouahigouya, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) ont diffusé chacun des chiffres.… qui sont naturellement différents. Qu’adviendra-t-il si la CENI ou son démembrement venait à publier des résultats favorables à l’un et non à l’autre ? A Bobo-Dioulasso, l’élection est devenue comme une chasse aux résultats dans laquelle chacun dit les siens, propose ses tendances en les considérant comme définitifs. Ce qui est tout à fait normal, car personne ne peut ni ne veut attendre. Surtout après avoir battu campagne pendant 14 jours et voté le 2 décembre dans un climat surchauffé. Alors que le plus simple pour la CENI ou ses démembrements aurait été de donner les résultats provisoires, ne serait-ce que par bureau de vote, par secteur ou arrondissement, ainsi de suite. Il reviendrait alors à chacun, connaissant le mode de calcul, de se faire une idée des performances de son parti. C’est bien possible ! Malheureusement, la CENI semble n’y avoir pensé ou du moins s’est enfermée dans un mutisme que certains hommes politiques considèrent bien « suspect » parce qu’il pourrait donner lieu à des « tripatouillages » de résultats.

Ce décalage disproportionné donne également lieu à toutes sortes de supputations. Déjà, à l’Union pour le changement de Zéphirin Diabré, on crie à la fraude probable. C’est de bonne guerre ! Idem au sein de certains partis politiques à Bobo tels que le CDP qui soupçonne d’autres partis en complicité avec la CENI, de « traficoter des résultats ». Pourquoi d’ailleurs les partis politiques dont les militants ne sont pas nécessairement formés à la compilation des résultats des élections sont-ils plus rapides que les éléments de la CENI qui ont reçu des formations dans ce but ?

C’est pourquoi, il faudrait imputer à la CENI toute responsabilité, en cas de tensions sociales. Elle a eu tous les moyens de publier assez rapidement les résultats provisoires des élections. Les nouvelles technologies de l’information de la communication ont tellement évolué que personne ne peut comprendre ce silence assourdissant mis pour publier les résultats des élections. Le fait qu’il s’agisse de deux élections couplées ne saurait disculper la CENI et ses démembrements. Il est vrai que les partis politiques ne sont pas habilités à publier des résultats, mais comme rien non plus ne les en empêche légalement, ils les publient avec toutes les erreurs et tous les risques que cela peut engendrer. Et comme la CENI n’a pratiquement pas de responsabilité légale dans la publication des résultats des élections (elle ne publie que des résultats provisoires), il reviendra au Conseil constitutionnel et au Conseil d’Etat de trancher le brûlot que la CENI lui aura refilé. Touchons du bois et souhaitons que les hommes politiques arrivent à dépasser leurs intérêts personnels pour préserver la paix sociale.

Dabaoué Audrianne KANI

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