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Dialogue politique : le FRC propose une alternative
Publié le mardi 7 octobre 2014  |  Sidwaya
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© aOuaga.com par Séni Dabo
Partis politiques et OSC : le CGD débat des différences et des nuances
Jeudi 20 mars 2014. Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a organisé un dialogue démocratique sur le thème "Les agendas de la société civile et des partis politiques dans un régime constitutionnel en crise : rôles respectifs, problèmes prioritaires et limites de l`engagement citoyen". Photo : Pr Augustin Loada, directeur exécutif fu CGD




Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a animé une conférence de presse, le vendredi 3 octobre 2014 à Ouagadougou. Face aux journalistes les organisateurs ont donné leur avis sur le dialogue initié par le président du Faso, Blaise Compaoré, et fait une proposition de sortie de crise

Depuis le 23 septembre dernier, un dialogue politique s’est engagé entre la majorité présidentielle et l’opposition politique au Burkina Faso, à l’initiative du président du Faso. Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a, lui, convié la classe politique, les médias et la société civile, le vendredi 3 octobre 2014, à un dialogue démocratique lors d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou. A l'occasion, il a apprécié l’initiative du président du Faso, tout en affichant sa perplexité. D’entrée en matière, le CGD a appelé tous les citoyens et surtout la société civile à continuer de défendre l’essentiel, la démocratie, car les politiques ne sont pas seuls dépositaires de la gestion de la paix sociale. Il a relevé que «personne n’a la science infuse » pour résoudre cette « vraie fausse crise ». Le centre se défend toutefois de revendiquer la participation au dialogue en cours. « La société civile n’est pas demandeuse de strapontins au dialogue », ont soutenu les conférenciers.
Selon le directeur du CGD, le professeur Augustin Loada, le dialogue entre la majorité et l’opposition est une initiative louable à soutenir et à encourager : «Soucieux de préserver la paix et la cohésion sociales menacées par les appétits du pouvoir, nous pensons que le dialogue entre l’opposition et le parti au pouvoir est une bonne chose », a-t-il souligné. Toutefois les organisateurs précisent le type de dialogue qu’il faut instaurer pour éviter qu’il soit biaisé. Ils souhaitent un dialogue authentique, sincère, inclusif, participatif et ouvert entre les partis politiques dans le respect mutuel. Aussi et toujours de l’avis de M. Loada, le dialogue doit être juridiquement et politiquement encadré. « Si nous aimons le Burkina Faso, nous devons tous cultiver la paix », a-t-il insisté, à l’adresse des politiques, les appelant à s’engager publiquement, à respecter les clauses juridiques dans la conduite du dialogue. Le Pr Luc Marius Ibriga pense qu’« il faut clore le chapitre de l’article 37 pour ensuite se consacrer à la résolution des problèmes récurrents des Burkinabè, à savoir l’eau, la santé, l’éducation ».

Dépersonnaliser et dépassionner le débat

Le point de presse a également été l'occasion pour les acteurs de la société civile de recueillir toute proposition pouvant aider à préserver la stabilité de la patrie des "Hommes intègres". Dans ce sens, le professeur Luc Marius Ibriga a, au nom du Front de résistance citoyenne (FRC), qui regroupe 24 organisations de la société civile, partagé le sien : à savoir l’organisation d’élections couplées, référendum-présidentielle en 2015. Et, a ajouté M. Ibriga, à brûle-pourpoint : « Dans le cas de figure, le président Blaise Compaoré ne serait pas candidat ».
Pr Luc Marius Ibriga a ensuite expliqué que cette proposition est faite « pour contenter toutes les parties prenantes à ce dialogue démocratique ». Il propose de couper donc la poire en deux. L’organisation d’un référendum, couplé à la présidentielle de 2015, permettrait au peuple, tout en réalisant l’alternance, de décider s’il le souhaite, pour la suite de son cheminement démocratique. L’avantage en serait, selon lui, que ce choix serait dépersonnalisé et ne sera pas à l’avantage de quelqu’un en particulier.
A ceux qui, dans la salle ont essayé de dénoncer cette proposition, M. Ibriga a relevé que non seulement elle respecte l’esprit et la lettre de la loi, mais aussi elle a l’avantage de susciter la clarification des positions des uns et des autres. Est-on foncièrement et de façon principielle anti-référendum ? Ce ne serait pas démocratique ! « Le référendum est par essence, une bonne chose. Cela permet de revenir à la démocratie directe», a-t-il décliné. Tient-on tant à cet exercice démocratique ? "Oui mais, on devrait pouvoir en éviter l’utilisation opportuniste et prouver que ce n’est pas pour défendre un pouvoir personnel", (proscrit par l’article 168 de la Constitution qui dit) : « Le peuple burkinabè proscrit tout pouvoir personnel ») », a expliqué le responsable du FRC. Selon lui, la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance stipule à son article 23 alinéa 5: «Les amendements à la Constitution visant à empêcher la survenue de l’alternance doivent être considérés comme des changements anticonstitutionnels. » En acceptant d’abord l’alternance avant de sauter le verrou de la limitation de l’article 37 de la Constitution burkinabè, on dépersonnalisera et dépassionnera le débat en ayant toujours en ligne de mire « la fierté de nous en sortir de façon honorable».


Thomas Dakin POUYA
pouyemtiim@yahoo.fr
Céline ZONGO
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