Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Dialogue politique: «La société civile a été exclue»
Publié le lundi 6 octobre 2014  |  FasoZine
Augustin
© aOuaga.com par Séni Dabo
Augustin Loada, directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD




Trouver une issue à la crise qui divise la classe politique burkinabè. Telle est la volonté du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), qui a organisé une conférence publique portant sur le dialogue qui se mène actuellement entre opposition et mouvance présidentielle au Burkina Faso. C’était le vendredi 3 septembre 2014 à Ouagadougou.

Depuis le 29 septembre dernier, le président du Faso a initié un dialogue entre l’opposition et la mouvance présidentielle sur un certains nombre de sujets qui divisent le classe politique nationale. Le CGD dit être « perplexe » quant à l’issue de ce dialogue. « C’est un dialogue qui exclut la société civile », constate le Pr Augustin Loada pour qui, beaucoup d’interrogations restent en suspens. « Que pense le président Blaise Compaoré qui est le principal intéressé dans cette crise? Que pense-t-il de toute cette agitation ? Est-il intéressé par un « lenga » (un prolongement, Ndlr) à l’issu de son 4ème mandat? ».

«Autant de questions auxquelles le président du Faso n’a pas répondu clairement », estime le conférencier qui pense que « le concerné a laissé ses partisans et adversaires dans des conjectures ». «Tout le pays est donc suspendu à ses lèvres », a-t-il poursuivi. Pour lui, « de la campagne à la ville et de la ville à la campagne, tout le monde sait que la crise actuelle que vit le Burkina, prend sa source dans la volonté des partisans du président Blaise Compaoré, de supprimer la close de l’article 37 qui limite le mandat présidentiel à deux quinquennats consécutifs ».

Ce qui fâche dans cette affaire, estime le Pr Loada, « c’est la cohésion sociale et la paix qui risque d’être mises à mal ». Il a conclu d’ailleurs que « le référendum ne peut pas trancher cette problématique et mettre fin au débat », parce que selon lui, « le référendum du 2 juin 1991 a déjà réglé le problème ». « Pour moi, c’est oublier un certains nombre de fondamentaux. Il est vrai que le référendum est un instrument de démocratie, mais le vrai souverain c’est celui qui décide de l’opportunité de poser la question et non celui qui répond à une question fermé de « Oui » ou de «Non », fait-il remarquer.

Il explique d’ailleurs que la manière de formuler la question peut influencer la réponse. Pour Augustin Loada, cette question est très loin des préoccupations des burkinabè. « C’est comme si on ne pouvait pas faire la distinction entre appliquer la constitution et la tripatouiller ». Sur le dialogue qui s’est instauré le 29 septembre dernier entre l’opposition et la majorité présidentielle, il dit être perplexe quant à son issu, et martèle que « la société civile a été exclue ». « Et nous société civile dans ce dialogue qui devrait être inclusif ? Il faut recueillir toutes les opinions », conclut-il.

Pour sa part, Luc Marius Ibriga, porte-parole du Front de résistance, rappelle que « le Front avait souhaité un dialogue ouvert au Conseil consultatif pour les réformes politiques (CCRP). « Nous disons qu’on ne peut pas être juge et partie. Il faut donc trouver des personnes qui soient au dessus de tous soupçons. Le dialogue doit être encadré juridiquement. Que le dialogue ne soit pas au dessus des institutions de la république », indique-t-il.

Abel Azonhandé
Commentaires