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Festival de danse Foro: pour la renaissance des rythmes du terroir bwa
Publié le lundi 6 octobre 2014  |  Sidwaya




La deuxième édition du festival de danse Foro a eu lieu, du 26 au 28 septembre 2014, dans la commune de Bagassi. Moment de réjouissances populaires, l’événement a surtout donné à découvrir ou à redécouvrir des pas de danse
du terroir bwa en voie de disparition.


La commune de Bagassi a vibré au rythme de la deuxième édition du festival de danse Foro, le week-end, du 26 au 28 septembre 2014. Ce rendez-vous culturel voulu par l’association ‘’Waban’’ a tenu son pari. Celui de mobiliser l’ensemble des populations de la commune pour soutenir l’initiative de cette fête identitaire. En effet, ce deuxième rendez-vous du festival Foro a connu la participation des populations locales, des autorités communales et administratives, ainsi que des ressortissants de la commune vivant dans d’autres villes du Burkina Faso. Les festivités ont débuté le vendredi 26 septembre par un panel animé par Janvier Yé. Il a surtout décliné les objectifs visés à travers l’organisation de ce festival et présenté les perspectives qui sont entre autres, l’ouverture du festival aux villages environnants qui ont en partage la danse du Foro, l’invitation d’autres troupes de danse traditionnelle, etc. Le conférencier a aussi indiqué que l’émergence des festivals en ce moment au Burkina Faso, n’est pas un effet de mode. « C’est l’expression d’une prise de conscience et de lutte collective au niveau des communautés contre une mort certaine de leurs valeurs culturelles savamment agressées, sous toutes les formes, par le modernisme ». Pour ce faire, il a invité toutes les populations à adhérer à l’association ‘’Waban’’ et s’acquitter des droits y afférents, afin que la structure puisse mener à bien son combat. En somme, l’objectif visé à travers cette organisation, c’est de redynamiser les danses du terroir dont certaines sont en voie de disparition. « Il nous faut redynamiser cela pour que notre identité culturelle vive et perdure », a insisté Nayé Yé, membre de l’association. La danse du Foro a eu lieu véritablement le samedi 27. Pour Nayé Yé, le Foro, c’est la danse qui ne finit pas. On l’exécute jusqu’à épuisement. Il est dansé lors des mariages, à l’occasion des grands labours communautaires que les ressortissants du quartier Wongonièyio de Bagassi faisaient. C’est en effet, « la danse des grands hommes ». Le festival du Foro donne à voir toute l’authenticité de cette danse, jadis très populaire à Bagassi.
La danse du Foro n’exclut personne. Hommes, femmes, enfants, vieillards, tous se retrouvent sur la même scène. Toutefois, il existe un dispositif qui les distingue. Sur la scène, nous avons deux colonnes de danseurs, une des femmes et l’autre des hommes.

La chorégraphie

Les grands chantres eux sont réunis en un endroit et ce sont eux qui donnent le ton des chansons reprises en chœur par les femmes. Danse de grâce surtout du côté des dames, le Foro allie aussi la vigueur chez les messieurs. Les vieilles personnes paraissent sur la scène, lorsque l’on chante leurs louanges. A pas posés, ils esquissent des danses dignes de leur âge. Les instruments de musique utilisés à l’occasion de la danse du Foro sont joués, non seulement par les griots, mais aussi, par les nobles, le tout dans une symbiose parfaite.
La deuxième édition du festival Foro a été placée sous le parrainage du ministre d’Etat, ministre chargé des relations avec les institutions et des réformes politiques, le Docteur Bognessan Arsène Yé. Originaire de Bagassi, le ministre s’est dit satisfait de cette organisation. « Il était tout à fait normal que, pour une organisation de cette envergure dont l’objectif est de préserver nos coutumes, nos habitudes qui sont en train de se perdre, j’adhère à cette manifestation », a-t-il confié. Pour le Docteur Yé, le monde actuel avec son corolaire de technologies laisse peu de place à l’expression de nos valeurs ancestrales, pourtant si riches et utiles à notre existence. Du reste, il se souvient que c’est dans les années 60 que les bals dansants avec la musique moderne congolaise ont pris le pas sur la musique traditionnelle :« Nous avons l’occasion de revivre des choses que nous avons connues quand nous étions tout petits, mais que nos enfants ou nos petits frères n’ont pas connues ». Mme le maire de la commune de Bagassi, Nibatan Gnoumou, a exprimé sa joie d’accueillir une telle manifestation. Elle a surtout relevé la participation remarquable de la femme dans cette tradition. Elle a espoir que de l’initiative de la renaissance du foro, d’autres facettes de la culture de la localité retrouveront vie.


B. Léopold YE
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