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Inhumation de Arba Diallo à Selbo :Une marée humaine pour l’ultime adieu
Publié le lundi 6 octobre 2014  |  Le Quotidien
Décès
© aOuaga.com par G.S
Décès de Arba Diallo : la dépouille a pris la direction de sa ville natale
Vendredi 3 octobre 2014. Ouagadougou. La dépouille mortelle du député-maire Arba Diallo a pris la direction de Dori, sa ville natale située à plus de 300 km au nord de la capitale burkinabè dans la région du Sahel, pour y être enterrée




Décédé dans la nuit du mardi 30 septembre au mercredi 1er octobre 2014, le député-maire de Dori et président du Parti pour la démocratie et le socialisme (PDS/Metba), Hama Arba Diallo, après avoir reçu les honneurs de la Nation à Ouagadougou et à Dori, a été porté à sa dernière demeure, le vendredi 3 octobre 2014, dans son village natal, Selbo. C’était en présence du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, du ministre nigérien des Affaires étrangères, du Représentant de la Convention des Nations Unies, venu d’Allemagne, du Chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré, du Représentant de la majorité, Assimi Kouanda et devant un parterre de politiques, de chefs, de représentations de missions diplomatiques au Burkina et d’un nombre impressionnant de parents, amis et anonymes.
C’est sous un énorme choc et grand-amertume que les Doriens et les Doriennes ont appris la disparition de leur député-maire émérite, Hama Arba Diallo le mercredi 1er octobre 2014. Dès lors, la ville s’apprêtait à rendre un grand hommage à celui qui, durant 2 mandatures s’est investi corps et âme à sortir Dori de son anonymat. Tous sont unanimes, « Arba Diallo a travaillé », « Arba Diallo a développé Dori », « c’est une grande perte pour Dori », voici en substance les mots qui revenaient lorsqu’il s’agissait pour les uns et les autres de parler du député-maire. Comme on pouvait se douter, la ville était en deuil. Sur les bâtiments administratifs les drapeaux étaient en berne. Sur les immeubles privés et autres gargotes, des banderoles noires et des affiches de Hama Arba Diallo étaient déployées. Annoncée autour de 12 heures, la dépouille mortelle du député-maire a fait son entrée dans la ville de Dori, aux environs de 11 heures, dans une ambiance teintée d’une grande émotion. C’est exactement à 11 heures 41 minutes que l’impressionnant cortège long de plusieurs kilomètres qui accompagnait la dépouille de Hama Arba Diallo est arrivée à l’hôtel de ville sous un silence de cathédrale. Parenté à plaisanterie oblige, à quelques minutes de l’arrivée de la dépouille, un groupe de Bobos avait pris position sur la RN 4, tam-tam et balafon en main. Ils assuraient une animation toute singulière et avec une attention particulière, ils guettaient le passage du corps. Dès qu’ils aperçurent le corbillard, pas de répit, celui-ci est pris d’assaut et intercepté : « Il n’y a pas de passage » ; « il faut payer sinon le corps ne rentrera pas à Dori » ; « il faut payer un million de F CFA », lançaient –ils sous le regard estomaqué des motards qui escortaient la dépouille. Quelques conciliabules- Un terrain d’entente est trouvé-Quelques billets de banques volèrent-La route est libérée. « Hama Arba Diallo » peut enfin entrer dans sa ville » et cela sous les battements de tam-tam de ses parents à plaisanterie. De part et d’autre, tout au long du parcours, les Doriens et les Doriennes se sont amassés pour dire leurs adieux au député-maire. A la mairie, c’est une foule innombrable qui attendait le cercueil paré des couleurs nationales. Après les honneurs militaires, le cercueil est placé dans la cour de la mairie sous le regard déconfit du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, du ministre nigérien des Affaires étrangères, du Chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré, du représentant de la majorité, Assimi Kouanda, des chefs des missions diplomatiques au Burkina et de nombreux anonymes. Sous un silence où l’on pouvait entendre voler les mouches et qui parfois était entrecoupé par des cris et des sanglots. Les différentes personnalités, tour à tour se sont inclinées sur le cercueil. A la suite de ce cérémonial, l’évêque de Dori a lu son oraison funèbre sous forme de prière. Puis vint l’heure de la grande prière du vendredi, pendant que les autorités religieuses se retirèrent pour la prière, les inconditionnels du député-maire s’adonnaient à une séance photo avec le cercueil. Après la prière, la dépouille mortelle a été conduite à la mosquée où, une prière a été dite. Après la mosquée, cap sur Selbo, le village natal de Hama Arba Diallo, situé à quelques 9 kilomètres de Dori. Nonobstant le soleil ardent, la chaleur étouffante et la poussière aveuglante qui se dégageait, les Doriens à moto ont tenu à accompagner leur député-maire à sa dernière demeure, en suivant le long cortège. A Selbo, c’est la cour familiale qui a été aménagée pour le repos éternel de celui que Dori tout entier pleure. Juste avant qu’on ne porte le député-maire de Dori en terre, s’est succédé un bal d’oraisons funèbres. Ainsi, tour à tour, Ablassé Ouédraogo, Ibrahim Koné, président du groupe parlementaire ADJ et secrétaire général du PDS-Metba, Moïse Traoré, le chef de la diplomatie nigérien et le Premier ministre ont rendu un dernier hommage à l’illustre disparu. Dans leurs allocutions, tous ont reconnu que Hama Arba Diallo a été un grand bâtisseur qui a œuvré au développement de son pays, notamment la région du Sahel et plus particulièrement sa ville, Dori. «Je traduis à sa famille politique toute notre compassion et lui demande de porter son idéal, cet idéal qui nous permet de nous rassembler ici, de nous parler au-delà de nos différences », s’est exprimé le Premier ministre. Reconnaissant en lui, son sens de l’engagement et du combat, ses camarades de lutte de l’opposition ont fait le serment de continuer la lutte jusqu’à la victoire finale. Dans son adresse, le Chef de file de l’opposition politique a fait comprendre que le meilleur hommage qu’ils puissent rendre à Arba Diallo, c’est «d’imiter son bel exemple de patriotisme, de démocratie, de simplicité et d’amour du prochain ». « Arba, le meilleur hommage que l’opposition te rendra, c’est de te faire vivre en chacun de ses membres, en poursuivant unie et déterminée le noble combat que tu as mené jusqu’au soir de ta vie », a indiqué le Chef de file de l’opposition politique dans son adresse lue par Abalassé Ouédraogo. En rappel, il faut dire que très tôt, dans la matinée du vendredi 3 octobre 2014, le député-maire de Dori a reçu l’hommage de ses pairs. De mémoire de député, l’hémicycle n’a jamais vécu pareil cérémonie où l’émotion était à son comble. Hama Arba Diallo laisse derrière lui, une femme et 7 enfants inconsolables.

Par G. Maurice BELEMNABA

Réactions de quelques personnalités après l’inhumation

Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao
« Nous gardons de lui une image de rassemblement et de lutte pour la justice et la liberté »
Nous l’avons connu patriote, quelqu’un qui aime beaucoup son pays. Et quand on aime son pays, on travaille pour son développement et pour l’unité. Cela a été son combat, il a été toujours de l’opposition, mais tout en étant dans l’opposition, il a toujours eu une vision de rassemblement et de construction. C’est pourquoi nous avons tenu à être là au nom du président du Faso, qui du reste a beaucoup d’admiration et de sympathie pour lui. Nous voulons aussi par notre présence traduire ce sentiment de fierté de tout le peuple burkinabè. Aujourd’hui, c’est un jour de tristesse mais, nous gardons vraiment une image très forte de cet homme politique qui, on l’espère, léguera à la postérité, cette image de rassemblement, de lutte pour la justice et la liberté.

Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président de l’UNIR/PS
« Il nous a appris le courage et la ténacité pour continuer son combat »
C’est d’abord un sentiment de tristesse qui nous anime. Mais nous avons eu le temps d’aller à son école. Nous avons côtoyé l’homme depuis 2002, quand il a été élu député à l’Assemblée nationale. En 2007, quand il a été réélu, j’ai été porté à la tête du groupe parlementaire justice et démocratie. Nous sommes véritablement affligés et éplorés par la disparition de Hama Arba Diallo. Nous sentons vraiment le vide. Mais, nous allons reprendre du courage. D’ailleurs, il nous a appris le courage et la ténacité pour continuer son combat. C’est ce que je peux dire parce que c’est difficile d’avoir des mots en cette circonstance.

Koumba Boly, ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation
« Tonton Arba Diallo a légué au peuple burkinabè un grand héritage »
Il a une carrière bien remplie. Au plan international, il a été secrétaire général adjoint des Nations unies en ce qui concerne la lutte contre la désertification. Je crois que le Burkina a perdu un grand fils. Ce qui est important, c’est de dire à sa famille biologique et africaine, ce que l’on pourrait faire de mieux, c’est de perpétuer les valeurs fondamentales de Arba Diallo. Ce sont, entre autres, des valeurs d’humanisme, de solidarité. Tonton Arba Diallo a légué au peuple burkinabè un grand héritage.

Saran Sérémé, présidente du PDC
« Je suis sûre, les générations à venir sauront puiser de lui et implémenter sa vision »
Nous avons été atterrés par la disparition de l’homme. Nous sommes des croyants. C’est Dieu qui a donné et c’est lui qui a repris. Nous savons évidemment qu’il n’a laissé aucun vide derrière lui, parce qu’il a bien rempli sa vie. Il a laissé une expertise à la nation et toute une génération qui pourra s’en servir. Il a en tout cas cultivé, à travers la relève, une autre façon de faire la politique. J’ai beaucoup appris de lui parce qu’il sait concilier la défense de ses convictions, l’abnégation, le combat pour les intérêts locaux. Il a implémenté des visions à travers le monde entier. Mais dommage que le Burkina ne sache parfois élever et mettre à la place qu’il faut des fils qu’il faut. Nous ne savons pas valoriser l’expertise et c’est dommage. Il aurait pu beaucoup apporter. On a vu ce qu’il a fait à Dori. En tant qu’opposant, il a su être ferme et ne pas être arrogant. On a perdu un grand homme et je suis sûre que les générations à venir, sauront puiser de lui et implémenter sa vision. Nous prions Dieu pour que la terre lui soit légère. Nous travaillerons dans le sens qu’il aura voulu.

Ibrahim Koné, président du groupe parlementaire ADJ et secrétaire général de PDS-Metba
« C’est dommage qu’il parte à un moment où l’opposition est en train de négocier avec la majorité »
Hama Arba Diallo ne faisait pas de distinction entre le petit peuple et lui-même. Il était très simple et soucieux des problèmes des autres. C’est beaucoup plus cela qu’il faut voir en lui. C’est dommage qu’il parte à un moment où l’opposition est en train de négocier avec la majorité. Je me demande si on pourra combler le vide qu’il a laissé dans ce cadre. Nous sommes une pléthore de compétences et je pense que nous pourrons nous accrocher.

Boureima Sawadogo, Secrétaire général de la mairie de Dori

« J’ai beaucoup appris avec lui »
Je suis très triste puisque particulièrement le maire est mon collaborateur direct. Quand il est là, on peut se voir au minimum 5 fois par jour. Nos relations étaient franches. Il s’en est allé et présentement je ne sais pas ce qu’il faut dire. Seulement, je demande que Dieu l’accepte et que la terre lui soit légère. Arba Diallo a été un grand homme que j’ai toujours apprécié. Il m’a donné beaucoup de conseils et j’ai beaucoup appris avec lui. Nous nous sommes mobilisés pour que les obsèques se déroulent comme il a souhaitées. Il me disait qu’il avait un petit malaise et c’était déjà le dimanche. Et lundi on a communiqué puisqu’il était à Ouagadougou. Il m’a envoyé même des documents que j’ai signés et on a communiqué jusqu’à 18 heures. On m’a appelé à 2h pour me dire qu’il est mort. Je suis vraiment triste. Que son âme se repose en paix.

Propos recueilli par GMB
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