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Crise Nationale : « Tout le pays est suspendu aux lèvres de Blaise Compaoré », Pr Augustin Loada
Publié le lundi 6 octobre 2014  |  Le Quotidien
Pr
© Autre presse par DR
Pr Augustin Loada




« Le dialogue qui met aux prises la majorité et l’opposition semble, a priori, exclure la participation de la société civile alors que les questions en jeu engagent l’avenir de tous les Burkinabè ». Tel est le constat du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) qui a organisé, le 3 octobre dernier, un dialogue démocratique pour faire entendre sa voix.
« Quelles contributions de la société civile au dialogue engagé entre la majorité et l’opposition, en vue d’une sortie de crise politique au Burkina Faso ? ». C’est sous ce thème que le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a tenu un dialogue démocratique, le 3 octobre dernier. Lequel dialogue démocratique, animé par le directeur exécutif du CGD, Pr Augustin Loada et Pr Luc Marius Ibriga, porte-parole du Front de résistance citoyenne. D’emblée, le professeur Augustin Loada fait remarquer que « de la campagne à la ville, de la ville à la campagne, tout le monde sait que la crise actuelle est due à la volonté des partisans de Blaise Compaoré de lever le verrou limitatif des mandats présidentiels à travers le référendum ». Pourtant, constate-t-il, « jusque-là, Blaise Compaoré ne répond pas ouvertement ». « Tout le pays est suspendu à ses lèvres », regrette-t-il.
De toute façon, poursuit le professeur Augustin Loada, « c’est illusoire de penser qu’un référendum va trancher une bonne fois, pour tous, la question de l’article 37 ».

« Faire la différence entre un vrai référendum et un faux référendum »

« C’est vrai, dit-il, le référendum est un instrument de la démocratie, mais nuance-t-il, les citoyens savent faire la différence entre un vrai référendum et un faux référendum ». Selon le directeur exécutif du CGD, la modification de la Constitution doit tenir compte de certains fondamentaux. Et de poursuivre : « Il faut faire la différence entre la mise en œuvre des dispositions de la Constitution et la manipulation de la Constitution ». Pour Augustin Loada, il n’y a pas de doute : il faut protéger l’article 37, en le mettant dans la liste des articles insusceptibles d’être modifiés.

Dialogue : « Le facilitateur est celui par qui est le problème là »

Quant au dialogue entre la majorité et l’opposition initié par le chef de l’Etat, le professeur Augustin Loada est pessimiste quant à son aboutissement. D’abord, parce que le dialogue a exclu le citoyen, la société civile. « Ne sont-ils pas concernés par les sujets à débats ? », s’interroge le directeur exécutif du CGD, pour qui, la non prise en compte de cette composante constitue la première insuffisance du dialogue. La 2e insuffisance de ce dialogue est, selon Augustin Loada, que le facilitateur est celui par qui le problème est là. « Comment peut-on être arbitre et acteur ? », s’indigne-t-il. De toute façon, prévient le conférencier, « il n’est pas question de sacrifier la démocratie sur l’autel de la prétendue paix ». « S’il doit avoir compromis, ce compromis ne doit pas se faire au détriment des règles des jeux édictés le 2 juin 1991 », a laissé entendre le professeur Augustin Loada.
« Dans tous les dialogues qui ont eu lieu, le président du Faso a choisi ce qu’il veut et laissé ce qui ne l’arrange pas »

A son tour, le professeur Luc Marius Ibriga s’est tablé sur le dialogue. Pour lui, le dialogue doit être encadré juridiquement et politiquement. Juridiquement, dit-il, « parce que jusque-là, dans tous les dialogues qui ont eu lieu, le président du Faso a choisi ce qu’il veut et laisser ce qui ne l’arrange pas ». En outre, ajoute-t-il, « il faut mettre en place un Comité de suivi qui validera les propositions consensuelles et suivra leur mise en œuvre ». Cette proposition du porte-parole du Front de résistance citoyenne tient du constat que, « du Collège des sages jusqu’au Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP), la tendance est que la politique est perçue comme un lieu de roublardise ». Fort de ce passif fâcheux, Luc Marius Ibriga estime qu’il faut un dialogue inclusif et participatif. Mais de la crise actuelle, Luc Marius Ibriga pense que la solution est que le chef de l’Etat renonce à la modification de l’article 37 de la Constitution. Car, constate-t-il, « dans le dialogue, la rigidité des positions conduit à l’échec du dialogue ». Mais, le porte-parole du Front de résistance citoyenne revient sur leur proposition : « Il faut coupler la présidentielle de 2015 au référendum » .


Par Yaya Issouf MIDJA
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