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Tentative d’immolation/Mariam Ouédraogo entre la vie et la mort: SOS pour sauver la vie de la victime
Publié le jeudi 2 octobre 2014  |  Le Quotidien




Hospitalisée depuis le 12 août 2014, à l’hôpital Yalgado Ouédraogo, Mariam Ouédraogo risque de perdre la vie, faute de moyens. Sa famille ne pouvant pas croiser les bras et attendre qu’elle s’éteigne à jamais, a décidé de se confier au journal Le Quotidien, pour lui expliquer les raisons qui ont amené la fille à s’immoler. Cette famille qui ne sait à quel saint se vouer, demande l’aide de tout un chacun en vue de sauver la vie de leur fille.

Alertée le vendredi 26 septembre 2014, par une famille désemparée du fait de l’incident qu’a vécu leur fille, notre équipe s’est rendue dans l’arrondissement 9 de Ouagadougou pour comprendre les faits. En effet, il s’agit d’une fille de 23 ans qui est à un pas du trépas, faute de moyens. Renseignement pris pour comprendre ce qui s’est réellement passé, E. S qui serait le beau-frère de la fille brûlée par le feu, a bien voulu nous relater la genèse des faits. Selon lui, Mariam Ouédraogo du nom de la victime, habitait avec lui. « Mais, la cohabitation entre les deux sœurs était souvent compliquée, si bien que Mariam a préféré déménager ». Entre-temps, a-t-il dit, il a entendu dire qu’elle travaillait chez une gendarme comme aide-ménagère. Elle faisait les tâches ménagères, y compris la vente de bissap, de zom koom, etc. C’est ainsi qu’un jour, sa patronne ayant perdu ses deux portables, l’a accusée d’être à l’origine de ce vol. Selon les explications de Mariam, elle lui a fait subir un interrogatoire dans la soirée, de 20h à 21h. Et tard dans la nuit, elle l’a de nouveau réveillée pour l’auditionner, de 1h à 3h du matin. Mais Mariam dit avoir juré, pour attester son innocence. Même sur le Saint Coran. Pour témoigner sa bonne foi, elle a indiqué qu’elle a même suggéré de bien fouiller dans ses affaires parce qu’elle n’a rien pris. Malgré ses propos, sa patronne est restée sur sa position et l’a même menacée avec son arme. Son employeur lui a fait savoir que si elle ne ramenait pas les portables, elle allait la faire enfermer dans la brigade où elle travaille et lui fera subir toutes les tortures jusqu’à ce qu’elle avoue la vérité. Le lendemain matin, la gendarme a, par voie téléphonique, prévenu sa hiérarchie qu’elle avait attrapé une voleuse dans sa maison. Par conséquent, elle viendra avec un retard au travail. Après ce coup de fil, elle a fait savoir à Mariam, qu’elle ira l’enfermer et qu’il n’y aurait personne pour la faire sortir de prison. Une fois que sa patronne est sortie, elle en a profité pour aller expliquer le problème à son grand frère. Elle lui a fait savoir qu’elle préférait plutôt mourir que de subir une telle humiliation. Après cela, elle est repartie. A ce moment, elle avait déjà payé de l’essence. C’est ainsi qu’elle est allée devant la cour de sa patronne et a tenté de s’immoler. Actuellement, elle est hospitalisée à l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Pour ses soins, c’est la famille qui s’en charge. La gendarme, quant à elle, depuis l’incident, ne serait venue qu’une seule fois avec une somme de 10 000 F CFA.

Quatre jours après, elle a envoyé un monsieur avec la moitié du salaire de la fille pour remettre à la famille. Toute chose que la famille a refusée. Depuis lors, personne n’a plus entendu parler d’elle. La famille a introduit une plainte auprès de la justice contre la gendarme et attend le jugement. Même son de cloche avec M.O, le grand frère de la victime, qui a, en plus, affirmé que c’est le 12 août 2014, que Mariam est venue lui raconter les faits. Selon lui, après le départ de sa sœur de chez lui, il l’a recherchée vainement dans le quartier. C’est en empruntant une ruelle, qu’il a vu un petit attroupement devant une maison. Dès qu’il s’est approché, il dit avoir vu que c’était sa sœur qui était envahie par les flammes. « J’ai essayé d’appeler les sapeurs-pompiers, mais le numéro ne passait pas. Un collègue de la femme, présent sur le lieu, est allé chercher un taxi qui est venu l’amener à l’hôpital. De Paul VI, on nous a transférés à l’hôpital Yalgado. C’est ainsi que son ex-patronne a affirmé qu’elle ne pourra pas suivre jusque là-bas. C’est pratiquement dans la soirée qu’elle est venue, mais elle ne s’est même pas arrêtée parce qu’elle disait vouloir aller retirer sa puce. Après avoir donné 10 000 F CFA, elle est repartie », a relaté M. O. A en croire ses dires, quand l’état de santé de sa sœur s’est un peu amélioré, la famille lui a demandé les raisons exactes qui l’ont poussée à poser un tel acte. C’est ainsi qu’elle a de nouveau expliqué les faits. Selon lui, depuis que l’incident s’est produit, c’est la famille seule qui prend en charge les dépenses jusque-là. « Nos moyens sont épuisés. Nous avons vendu pratiquement tous nos biens pour la soigner et actuellement nous n’avons plus rien pour poursuivre les soins. Seuls les infirmiers nous aident souvent avec quelques produits. Depuis lundi passé, son état s’est détérioré. Elle ne mange pratiquement plus. Notre souhait, c’est de demander à toute personne de bonne volonté de nous venir en aide pour qu’on sauve notre sœur ». Tel est le cri du cœur du frère de la victime1

La version de la patronne de la victime
« Elle a commencé à travailler avec moi depuis le 13 février 2014. L’incident s’est passé le 11 août 2014, dans la soirée. Elle dormait chez ses parents et elle venait travailler avec moi. Entre-temps, elle est venue me dire, que ça n’allait pas en famille surtout avec ses demi-frères. Elle est orpheline de mère. Quand elle m’a expliqué son problème, je lui ai suggéré de venir rester avec moi le temps de trouver une solution. Je lui ai même dit que même étant avec moi, il faudrait qu’elle parte voir de temps en temps sa famille. Après cela, elle m’a dit qu’elle était enceinte d’un orpailleur et que celui-ci a pris ses jambes au cou après avoir eu l’information. Elle m’a fait savoir que dans la colère, elle a effacé le numéro du monsieur. Je lui ai dit que dans ce cas, c’est mieux qu’elle reparte chez elle. Elle m’a fait savoir que chez les Mossis, il est interdit à une fille d’accoucher chez ses parents sous peine de voir son père mourir. Après ses explications, je lui ai dit qu’elle pouvait rester encore quelque temps chez moi en attendant de trouver une solution. Néanmoins, je lui ai fait savoir qu’elle devrait tout faire pour avoir le numéro de l’orpailleur pour que je puisse l’aider à le retrouver. Elle m’a fait savoir qu’elle préférait que je lui donne de l’argent afin qu’elle puisse se faire avorter. Chose que j’ai refusée. Elle a décidé d’aller passer une semaine chez une de ses tantes. Elle m’a demandé trois mois de salaire pour pouvoir faire son avortement. Je n’ai pas cherché à savoir si son histoire de grossesse était fondée. Après son séjour chez sa tante, elle est revenue travailler comme si de rien n’était. On n’a plus parlé de cette histoire.

Je lui ai juste demandé si son séjour s’est bien passé et elle m’a répondu par l’affirmative.

Depuis ce jour, nous n’avons plus parlé de grossesse jusqu’au 11 août dernier. Ce jour-là, on était ensemble dans la maison. Lorsque je lui ai fait savoir qu’elle allait cesser de travailler avec moi, elle était découragée. Elle m’a dit qu’elle n’a pas où aller vu que ça n’allait pas en famille. Elle m’a demandé ce jour, la permission d’aller rendre visite à sa famille. Donc, je lui ai dit qu’elle peut y aller, mais qu’à son retour on allait en parler. Après mes propos, elle était toujours assise. J’ai compris qu’elle était découragée. Je suis rentrée dans ma chambre, je n’ai même pas fait 5 mn et je suis ressortie. A ma grande surprise, elle n’y était plus et de surcroit, mes deux portables avaient disparu. On est deux dans la maison. Vers 19h30. J’ai fait 5 mn seulement dans sa chambre et je ressors trouver que mes portables ne sont plus là. Pourtant nous ne sommes que deux dans la maison. Mon premier suspect, selon vous, c’est qui ? J’avais même décidé d’aller voir ses parents, mais je me suis dit que comme elle avait déjà des problèmes avec eux, ce ne serait pas intéressant que j’en rajoute. Donc, j’ai décidé d’attendre son retour. Quand elle est revenue, je lui ai demandé maintes fois si c’est elle qui avait pris mes portables et elle m’a fait savoir que ce n’était pas elle. Je lui ai dit que si c’était elle qui les avait pris, c’était mieux de me les ramener, sinon j’allais l’amener au commissariat. Que si elle me remettait les portables, je n’allais même pas en faire un problème. Que cela allait rester entre nous et qu’elle allait continuer de travailler chez moi.

Nous avons passé la nuit tranquillement sans évoquer le sujet. Le lendemain matin, elle s’est levée et a nettoyé la maison. J’ai demandé 2 heures au service pour chercher mes portables. Comme c’était très matinal, j’attendais le réveil des voisins pour leur demander s’ils n’avaient pas vu quelqu’un de suspect rentrer dans ma maison, étant donné que nous sommes dans un célibatérium. N’empêche qu’elle demeure toujours ma première suspecte.

Vers 7h30, j’ai entendu des cris derrière la maison. Je suis sortie trouver que tout son corps était du feu. Je l’ai aidé à éteindre le feu. Il y avait un pagne à côté, donc à l’aide de ce pagne, j’ai pu éteindre le feu. Un de ses frères est venu et lui a dit : « Mariam, donc tu t’es fait réellement ça ». Je ne comprenais rien, je ne savais pas pourquoi elle avait tenté de s’immoler. Je me suis renseignée auprès de son frère et il m’a fait savoir qu’elle était venue lui dire que je l’ai accusée de vol et qu’en ce moment elle tenait un bidon contenant un liquide, mais qu’il ne savait pas que c’était de l’essence. Après cela, nous avons fait appel à un taxi pour l’amener au centre médical Paul VI. De là-bas, la famille a commencé à se manifester bizarrement. Elle disait que son souhait est que la fille se rétablisse d’abord et le reste c’est la justice qui s’en chargera. De Paul VI, elle a été transférée à l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Donc, je suis rentrée chez moi pour me préparer et les rejoindre après. Une fois à Yalgado, les commentaires allaient bon train, je ne comprenais absolument rien. Pourtant personne n’avait la vraie version. Il y avait un vieux là-bas, je me suis approchée de lui pour lui expliquer ce qui s’est passé. Les sœurs de la fille qui étaient à côté ont commencé à mal me parler. J’ai compris qu’elles ne voulaient rien comprendre, donc je suis repartie. Ce jour-là, j’ai donné 10 000 F. C’était le 12 août. Le 14, je suis repartie les voir, de même que le 16. C’était le même accueil. Mes voisins sont aussi allés, c’était pareil. Ils ont posé une plainte en justice contre moi. Je n’en savais rien, le 19 août, je suis allée là-bas avec un de mes voisins. Le 23 je ne pouvais pas y aller, donc j’ai demandé à deux de mes voisins d’aller leur rendre visite à l’hôpital. Dans leur plainte, ils ont dit, menace de mort, séquestration et non-assistance de personne en danger. »

Par Franceline KABRE
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