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Marché des fruits de Bobo : Un véritable centre d’affaires
Publié le mercredi 1 octobre 2014  |  Sidwaya
Des
© Autre presse par DR
Des mangues




L’occupation du marché de fruits et légumes de Bobo-Dioulasso a fait grincer les dents pendant longtemps. Mais aujourd’hui, l’infrastructure constitue un véritable centre d’affaires pour les populations de l’Ouest du Burkina Faso. Du planteur au commerçant de fruits et légumes, en passant par les transporteurs, chacun y tire sa pitance quotidienne.


«Madame, monsieur, qu’est-ce que vous voulez ? Il y a de bonnes mangues ici et des oranges également. Je vais vous faire ça à un bon prix ». Tel est l’accueil réservé aux visiteurs ou clients qui franchissent chacune des quatre entrées du marché des fruits et légumes de Bobo-Dioulasso. Il s’agit de l’un des principaux centres d’affaires de Bobo-Dioulasso. A l’intérieur de l’infrastructure, c’est toute une chaîne de business qui est mise en place. Car, les planteurs d’arbres fruitiers et autres producteurs de légumes de l’Ouest du Burkina Faso disposent d’un lieu sûr pour écouler leurs produits agricoles. De plus, les commerçants et les transporteurs y gagnent leur pain quotidien. En cette matinée du vendredi 25 juillet 2014, des camions se garent et sont déchargés de leurs marchandises. Les visiteurs et clients font leur entrée dans le marché pour l’achat des produits et en ressortent le plus souvent avec des cartons entre les mains ou sur les épaules, parfois accompagnés de jeunes garçons. C’est dans cette ambiance particulière et indescriptible que nous parvenons à nous frayer un chemin pour nous présenter à un planteur d’arbres fruitiers. Assis sur un banc, les jambes croisées, Karim Traoré, planteur à Samogoyiri, un village de la province du Kénédougou, discute avec des commerçants sur le prix de sa production. Interrogé, il a laissé entendre qu’il est propriétaire d’un champ de 3 hectares de manguiers et de 2,5 hectares d’orangers. Pour lui, le marché lui permet d’écouler sa production agricole. Ses revenus annuels, indique-t-il, varient entre 100 000 et 300 000 F CFA d’une saison à une autre. Comme lui, nombreux sont les planteurs qui écoulent leur production sur le marché de fruits et légumes de la cité de Sya. Un marché dont l’approvisionnement passe nécessairement par le transport des différents produits.

Le Kénédougou et les Cascades approvisionnent le marché

Selon le chauffeur Gaoussou Barro, le coût du chargement varie entre 130 000 F CFA et 150 000 F CFA, en fonction de la distance. « Avec mon véhicule de 7 tonnes, je peux faire 7 voyages par semaine. Mais il y a des moments où nous faisons 2 ou 3 voyages par semaine », a-t-il expliqué. Et de déclarer que leurs zones de déplacement sont généralement Koloko, Wéléni, Sokoroni, Kankala pour transporter des mangues, des oranges et parfois de la patate douce. L’activité, selon ses dires, lui permet de gagner sa vie et d’être à l’abri du besoin. Que dire des commerçants installés au marché ? Sur les lieux, Yaya Traoré, vendeur de mangues et d’oranges indique que les fruits proviennent des provinces du Kénédougou et des Cascades. Les clients qui l’approvisionnent en fruits, sont de deux catégories : « Ceux à qui nous donnons de l’argent pour nous acheter les fruits et en retour nous leur donnons quelque chose ainsi que ceux qui viennent avec leur produit directement sur le marché », a-t-il fait savoir. A l’entendre, les prix d’achat des fruits dans les champs varient d’un moment à un autre. Par exemple, dit-il : «pendant le mois d’avril, nous pouvons avoir trois mangues à 25 F ou 5 à 50 F ». Concernant la vente des produits, il souligne que le prix est également tributaire du coût du transport, de la période et de la qualité des fruits. Malgré quelques changements dans la manière de vente, il dit ne pas se plaindre.

Entre 2 500 et 5 000 F CFA le carton

«Autrefois on comptait les mangues pour vendre. Maintenant les choses ont changé ; la vente se fait dans les cartons. On s’entend avec les clients sur le prix et les cartons sont remplis par rapport à cela. Le prix du carton varie de 2 500 F à 5 000 F, en fonction des périodes. En ce mois de juillet où il n’y a pas assez de mangues, les demandes sont fortes et le carton est vendu à 5 000 F CFA », a-t-il affirmé. M. Traoré peut vendre deux à trois camions de mangues par jour. En d’autres périodes, « c’est le contraire et il y a même un risque de pourrissement des mangues », a-t-il précisé. Selon Yaya Traoré, sur un chargement de camion, il peut réaliser un bénéfice allant de 25 000 à 50 000 F CFA. Aux côtés des commerçants installés sur le marché, il y a d’autres qui viennent s’approvisionner pour aller revendre sur d’autres marchés, notamment à Ouagadougou, Dori, Ouahigouya ou Dédougou. Moïse S. Traoré en fait partie. A l’entendre, cela fait des années qu’il exerce le métier. Il vient se ravitailler au marché des fruits pour aller à Dédougou où il revend ses produits sur les marchés des petits villages. A Bobo-Dioulasso, Moise S. Traoré achète 5 mangues à 50 F CFA pour les revendre 5 à 100 F CFA. Ce jour du 25 juillet 2014, il a fait savoir qu’il allait acheter 60 sacs au coût de 2 500 F CFA l’unité mais il lui arrive d’acheter jusqu’à 100 sacs ou cartons. Des sacs qu’il revend à Dédougou au prix de 5 000 F CFA. « Après la vente, je peux réaliser un bénéfice de 1 250 F CFA sur un carton et 1 500 F CFA sur un sac », a-t-il confié. Cependant, il peut également enregistrer des pertes en cas de panne du véhicule. A cette catégorie de commerçants, s’ajoutent les revendeuses de fruits dans la cité de Sya. Elles s’approvisionnent au marché pour arpenter les rues de la ville ou s’installer à un endroit fixe. Awa Sako mène cette activité : « Je suis vendeuse de mangues et d’oranges à travers le grand marché et les rues de Bobo-Dioulasso ». Quand les prix sont abordables, elle achète 4 fruits à 50 F CFA et quand c’est cher, elle achète 5 ou 6 à 200, ou 4 à 100 F CFA. Les mangues et les oranges s’achètent au même prix, en fonction du marché. Et elle revend une mangue ou orange à 50 F CFA. Elle affirme réaliser souvent des bénéfices, même si la fatigue est plus grande que le bénéfice. « Sur un achat de 2 500 F CFA, je peux obtenir un bénéfice variant entre 1 000 et 1 500 F CFA », a-t-elle souligné.

De bonnes affaires hors du territoire national

Les fruits produits dans l’Ouest du Burkina Faso s’exportent aussi dans les pays voisins, aux dires de Moumouni Traoré, rencontré au marché de fruits et légumes. « J’exporte mes produits au Mali. Là-bas, le marché est meilleur par rapport à celui de Bobo-Dioulasso, car la vente se fait par pesage au kilogramme ». Pour lui, en achetant les marchandises ici (ndlr : Bobo-Dioulasso), vous avez une idée sur votre gain là-bas. Ses produits sont acheminés au Mali par un camion de 15 tonnes dont le coût de chargement s’élève à 600 000 F CFA à Bobo-Dioulasso, soit le kilogramme à 50 F CFA. Le bénéfice, a-t-il noté, est important, car le kilogramme chargé à Bobo-Dioulasso à 50 F CFA se revend au Mali à 400 F CFA. Cependant, selon les commerçants, des difficultés existent dans leur secteur d’activités. Il s’agit notamment du problème de la conservation des fruits. A cet effet, ils disent enregistrer des pertes au cas où les affaires ralentissent. Car, le manque de moyens pour la conservation pendant une longue durée peut parfois les pousser à vendre moins cher les produits, sans oublier le pourrissement des fruits. Le mauvais état des routes constitue, en outre, une difficulté pour l’approvisionnement des marchés.


Boubié Gérard BAYALA

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Aujourd’hui, le marché de fruits et légumes constitue un grand centre d’affaires pour les populations de la cité de Sya, voire de tout l’Ouest du Burkina Faso. Cependant, l’occupation de l’infrastructure n’a pas été facile en son temps, en décembre 2011. Elle a nécessité le déguerpissement des femmes de « Léguema lôgô », situé derrière le Stade Wobi. Un marché jugé encombrant, insalubre et illégal. Ainsi, après des grincements de dents, certaines femmes de « Léguema lôgô » se sont de gré ou de force, retrouvées dans le marché de fruits et légumes. Une infrastructure qui a été construite pour déloger les vendeuses du marché « Léguéma logo ». Mais, il est également temps pour les premiers responsables de ce marché de faire mieux. La pourriture, les eaux stagnantes et la boue sont les premières à accueillir les clients et visiteurs du site des fruits et légumes, en cette saison pluvieuse. Pour des produits destinés à la consommation, il convient d’assainir le local marchand. L’insalubrité ne devrait pas y trouver de la place.

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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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