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Interpellation de «policiers espions» : Simon n’avait vraiment pas besoin de ça
Publié le mardi 30 septembre 2014  |  L`Observateur Paalga
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© Le Quotidien par Bénéwendé Bidima
Politique : premier face-à-face du MPP avec la presse
Mardi 28 janvier 2014. Ouagadougou. Les premiers responsables du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ont animé une conférence de presse pour présenter leur parti et se prononcer sur la situation socio-politique nationale. Photo : Simon Compaoré, 2e vice-président chargé des relations extérieures du MPP




Ça fait le buzz de la semaine. L’ancien maire de la capitale aujourd’hui 2e vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a, samedi dernier, débusqué deux policiers en civil qui le filaient, a-t-il affirmé. Oui, comme dans une parfaite trame de l’écrivain britannique John le Carré.

Après leur interpellation, s’est ensuivie la présentation des deux agents (un homme et une dame) au service de contre-espionnage, pardon, à l’école primaire privée apostolique de Gounghin. Sans oublier le show médiatique au domicile de l’inénarrable ex-bourgmestre de Ouaga, juste derrière, où ont été exhibés les deux précieux trophées.

Dur, dur d’être dans le renseignement ! «J'aurais voulu être espion, mais il fallait avaler des microfilms, et mon médecin me l'a interdit », disait fort plaisamment l’acteur américain Woody Allen. Si la Police a dans un communiqué reconnu qu’il s’agissait bien de deux flics des RG, leur mission serait tout autre : la feuille de route de ses éléments alpagués entrerait dans le cadre du renforcement du dispositif de lutte contre l’insécurité, caractérisée ces derniers temps par la recrudescence des actes de grand banditisme.

Et du côté de Gounghin, ces espions étaient là pour collecter des renseignements opérationnels. Pour Simon Compaoré par contre, il n’y a aucun doute : ces deux individus le filaient, et ce, depuis le début de la matinée du samedi et tout au long de ses courses. Du reste, il précisera à la presse que les deux poulets sont… passés à table et qu’ils avaient bel et bien pour mission de suivre ses mouvements.

Qui croire ? Des deux versions en effet, on ne sait pas laquelle est plus proche de la vérité. Seulement, l’on se demande comment des éléments des renseignements généraux, connus pour leur discrétion légendaire, ont pu être d’un tel amateurisme pour se faire prendre comme des poussins du dernier hivernage.

Il est vrai que le 2e vice-président du MPP était du système et y a fait ses armes. Mais il n’empêche que sa gestion de l’affaire est quelque rocambolesque. Pour avoir participé à la gestion du pouvoir, en matière de filature, le Zorro de Mankoudougou est bien payé pour savoir qu’il faut des gens pour faire le sale boulot dont peut dépendre la sécurité de l’Etat.

Il est vrai que personne ne souhaite être dans leur collimateur, quand bien même leur mission serait souvent d’intérêt public et même vitale pour celui qui est souvent suivi sans le savoir. Dieu seul sait combien de fois pareille activité a sauvé des vies. Le hic, c’est souvent l’utilisation abusive, voire à des fins privées et partisanes, de ces «éboueurs de la République», qui est sujette à caution.

Mais qu’à cela ne tienne. Simon avait-il vraiment besoin de transformer une école privée et son domicile en commissariats et de jeter les pauvres poulets à la curiosité populaire ? Et s’ils avaient été occis ? C’était à tout le moins risquant. La foule étant ce qu’elle est, ça pouvait virer au lynchage. Dans ce cas, ç’aurait été sa parole contre celle de la police.

Ne devait-il pas tout simplement en référer à la hiérarchie policière immédiatement, quitte à prendre l’opinion publique à témoin plus tard ? A notre avis, ce ramdam politico-médiatique n’était pas nécessaire. Non, Simon n’avait vraiment pas besoin de ça.

C’est vrai que l’événement intervient dans un contexte politique assez mouvementé, rendu encore plus délétère par la dégradation du niveau sécuritaire, avec ces nombreuses agressions avec mort d’hommes. Et la disparition, jusque-là non élucidée, du juge constitutionnel Salifou Nébié peut ajouter à la suspicion ambiante.

On peut donc comprendre l’exaspération de notre bibeega national. Mais de là à adopter des attitudes dignes de l’époque des CDR (Comités de défense de la Révolution), donc aux antipodes d’un Etat de droit, il y a un pas qu’il n’aurait pas dû franchir. Le propre du responsable politique n’est-il pas d’avoir du recul, une certaine hauteur d’esprit, un certain sang- froid pour être maître de ses émotions ?

Issa K. Barry
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