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Micro-trottoir sur la proposition de dialogue du président du Faso
Publié le jeudi 25 septembre 2014  |  L`Observateur Paalga




Un micro-trottoir ! Une conférence de presse ! Une visite à la rédaction ! Une déclaration ! Le moins que l’on puisse dire est que l’appel au dialogue lancé par le chef de l’Etat aux partis politiques a suscité nombre de réactions au lendemain du chassé-croisé politique à Kosyam. Voici pour vous l’essentiel de ces réactions à la veille de la nouvelle rencontre entre le chef de l’Etat et l’opposition, prévue pour ce matin à 10h.

Zéphirin Poda, directeur de publication de l’Hebdo du Faso

« Je salue l’initiative mais elle aurait pu intervenir plus tôt »

« De prime abord, c’est une très bonne initiative. On la sentait venir. D’aucuns diront que cela a un peu duré. Mais l’essentiel, c’est que le dialogue tant attendu ait finalement lieu. On s’est rendu compte que les manifestations de rues, le dialogue par stade interposé n’était pas productif. Il n’avait ni la légalité ni la légitimité prétendue. Aujourd’hui, il faut quelque chose de plus formel, un face-à-face où les acteurs politiques vont se dire les vérités afin de proposer aux uns et autres une piste de sortie de crise. Nous espérons qu’il n’y aura pas des positions de principe qui vont continuer à rigidifier les propositions afin d’aboutir véritablement à un consensus. Je m’attends à ce que la classe politique puisse réellement se parler parce que, jusqu’à présent, elle ne l’a pas fait. On a assisté à une superposition de monologue. Mais il faut dire que l’initiative du président à elle seule ne suffit pas. Si la classe politique ne contribue pas à donner à la démarche une fécondité, elle risque d’être stérile et le président du Faso serait obligé de faire recours au peuple, c’est-à-dire, au référendum».



(Joseph Tiendrébéogo, SG de Force ouvrière (FO) )

« On ne peut pas être juge et partie »

« Nous pensons que le chef de l’Etat aurait dû inviter aussi la société civile vu qu’il s’agit d’une question d’intérêt national, mais nous avons été ignorés. Au regard du caractère apolitique de notre syndicat, si on avait été convié à cette rencontre, on y aurait assisté sans pour autant prendre la parole. Je ne sais pas si c’est une tactique du président du Faso, mais il n’a fait aucune proposition. Lors de la médiation tentée par l’ex- président, le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, l’opposition avait exigé que la majorité soit formellement mandatée par le PF. Or nous sommes dans le même schéma dans lequel les deux camps se retrouvent devant le chef de l’Etat qui leur demande de faire des propositions. Mais quel genre de propositions peut en sortir ? On ne peut pas être juge et partie. J’ai cru que Blaise les convoquait pour dire « je ne serai pas candidat en 2015 », « retrouvez-vous et organisez- vous pour l’élection présidentielle ». Si le chef de l’Etat avait fait une telle proposition, les partis politiques seraient en train de se préparer pour 2015. Malheureusement, ce n’est pas le cas. On s’achemine vers le même scenario qu’avec le président Jean-Baptiste, des rencontres sans pour autant résoudre le problème. Ce qui est certain, c’est le point de vue du PF qui compte».



(Guy Olivier Ouédraogo), SG de la Confédération syndicale burkinabè (CSB)

« Blaise Compaoré doit être au-dessus de la mêlée »

« En tant que syndicalistes, nous ne pouvons que saluer ce dialogue, car depuis la nuit des temps, nous sommes engagés dans le dialogue. Le dialogue peut aboutir à des résultats qui vont sauvegarder la paix. Sa réussite est cependant tributaire de certaines conditions, notamment le fait que les acteurs doivent faire montre de beaucoup de courage et d’engagement. Il n’y a pas de forme figée de dialogue, il peut prendre plusieurs formes : si les deux parties n’arrivent pas à un consensus, il peut y avoir une troisième pour jouer le rôle d’arbitre. On voit une personne qui, apparemment, est partie prenante mais qui, du fait des prérogatives dont elle dispose, doit être au-dessus de la mêlée : Blaise Compaoré, en tant que président de tous les Burkinabè, joue ce rôle».



Wendlasida Sidoine Innocent Kaboré, étudiant en Allemand

« Qu’il nous dise s’il sera candidat ou pas »

« Moi, j’attendais autrement. Je pensais que le président du Faso appellerait l’opposition et la majorité pour donner réellement sa position. Ça m’étonne que Blaise Compaoré appelle les deux parties et leur propose le dialogue. Sincèrement, il a déçu les Burkinabè et moi en premier. En tant que premier magistrat et chef suprême des armées, il dispose de tous les pouvoirs donc je pense qu’il doit prendre ses responsabilités et dire que je veux faire ceci ou cela. A l’heure actuelle, comme lui-même il est médiateur, homme de paix, il devrait donner sa position claire pour que le peuple sache s’il sera candidat ou pas à l’élection présidentielle. Comme cela, les Burkinabè vont prendre en main leur destin. Je pense que sa démarche n’est rien d’autre que de baratiner comme d’habitude les partis politiques et diviser l’opposition. Mais le peuple est là, observateur. On n’a pas besoin d’organiser des rencontres pour parler de paix, non. Le Burkina Faso a besoin d’une réponse et c’est sa réponse qui pourra sauver le pays».





Yacouba Kouraogo, étudiant en Linguistique

« C’est l’occasion pour le président de prendre connaissance des problèmes sur le terrain »

« Je pense que le dialogue proposé par le président du Faso est une bonne idée. Peut-être que ça sera l’occasion pour lui de prendre concrètement connaissance des problèmes sur le terrain. Je ne suis pas sûr qu’il soit au courant des difficultés réelles que rencontre la population. Les différents chefs de partis politiques qui vivent tout le temps avec le peuple comprennent concrètement ce qui se passe. Au cours du dialogue, ils vont peut-être pouvoir exposer les faits réels et le président pourra prendre connaissance de certaines choses qui ne lui étaient pas encore parvenues. Le président qui est préoccupé par d’autres affaires et qui n’effectue pas des sorties périodiques pour rencontrer la population à la base afin de s’imprégner de leurs problèmes peut ignorer certaines réalités. C’est l’occasion également pour lui de comprendre l’idée préconisée par les leaders politiques pour la paix au Burkina. Je pense que c’est une bonne initiative. Je souhaite que ce dialogue parvienne à quelque chose de positif pour le Burkina».



Jeanne-d’Arc Bassolé, étudiante en Linguistique

« Le président doit écouter le peuple »

« Franchement, je conseillerai au président du Faso d’écouter au moins la proposition de la population burkinabè, qui, je pense bien, est contre la révision de l’article 37, contre la mise en place du sénat et contre le référendum. Pour moi, il n’est pas nécessaire d’aller au dialogue puisque la population a déjà donné son point de vue. Donc, il serait préférable qu’il respecte ce point de vue».



Yssifou Tarnagda, gestionnaire de bibliothèque

« 28 ans, ce n’est pas 28 jours »

« Par rapport à la proposition de dialogue, je pense que c’est une très bonne chose. Quoiqu’on dise, les conflits et les guerres se terminent par le dialogue afin de se comprendre. Et s’il y a déjà une proposition de dialogue, il ne faut pas hésiter à y aller. Il faut y aller, s’écouter, se comprendre et on aura la paix. A l’issue de ce dialogue, je souhaiterai que le chef de l’Etat écoute son peuple parce que, quoi qu’on dise, 28 ans, ce n’est pas 28 jours ni 28 mois. Le peuple désire le changement. Je pense que le président doit le savoir, l’écouter et accepter cela».



Barry Alimatou Sadia, étudiante en SEG

« C’est du temps perdu »

« Pour moi, c’est du gâchis, c’est du temps perdu parce que je me demande bien ce qu’ils peuvent se dire. Je crois que ce n’est pas le moment de dialoguer. C’est peut-être le moment de nous appeler pour dire : ‘’Plus de Sénat, plus de référendum’’. Franchement, je n’attends rien de ce dialogue. Rien de bon ne va en sortir. J’espère que je me trompe, mais je n’attends aucune issue positive de ce dialogue ».



Jean-Luc Kaboré, commerçant

« Un dialogue ne doit pas se faire au profit d’une seule personne »

« Je pense que depuis des années, le président du Faso devait toujours dialoguer avec l’opposition. Nous avons constaté qu’en 27 ans de règne, il n’a jamais rencontré l’opposition, sauf s’il a le dos au mur. Mais comme l’opposition et toute la population ont compris le jeu du président, on ne peut plus se laisser embobiner. A chaque fois que le président invite la classe politique ou la société civile au dialogue, c’est pour pouvoir tirer quelque chose à son propre profit et non pour l’intérêt national. Je pense qu’il est temps qu’il parte et laisse l’article 37 en l’état. Après, si toutefois il y a un dialogue, ce sera pour amener les gens à discuter pour le bien des populations du Burkina Faso et non au profit d’une seule personne».



Ablassé Kologho, commerçant

« Nous souhaitons que l’issue soit heureuse »

« Si ce dialogue, c’est pour le bien du Burkina, je pense qu’il est le bienvenu. Nous souhaitons que l’issue soit heureuse, car si le pays est en paix nous sommes tous gagnants. Quant au MPP, je n’ai pas confiance en ces gens-là. Vous ne pouvez pas manger avec quelqu’un durant une trentaine d’années et brusquement vous changez votre fusil d’épaule. Zéphirin Diabré, lui, je peux dire que c’est un opposant, car il a quitté le navire du pouvoir il y a longtemps. L’idée du Sénat, c’est Roch et ses hommes qui l’ont soutenue. S’il n’avait pas défendu cela et donné son accord pour la mise en place du Sénat quand il était président de l’Assemblée nationale, on ne serait pas là aujourd’hui en train d’en parler. Cela dit, nous souhaitons l’alternance, car on espère qu’un jour un proche sera aux affaires».





Propos recueillis parHyacinthe Sanou
Joseph Bambara (stagiaire)
Théodore Zoubga (stagiaire)
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