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Dialogue politique : vont-ils ressortir l’ordonnance du Dr JBO ?
Publié le jeudi 25 septembre 2014  |  L`Observateur Paalga
Dialogue
© Autre presse par DR
Dialogue politique : vont-ils ressortir l’ordonnance du Dr JBO ?




Pour être attendues, ces auditions l’étaient particulièrement, même si nombre d’éditorialistes n’en attendaient pas des miracles. Mardi dernier donc, tous les regards étaient braqués sur le palais de Kosyam, où le maître des lieux, le président Blaise Compaoré, a reçu successivement la Majorité présidentielle, l’Opposition et le Front républicain. Résultat de ce chassé-croisé politique d’une matinée, un appel au dialogue qui sonne comme la concrétisation du vœu émis par le Front républicain il y a quelques deux mois à Gaoua.

On se rappelle en effet que les 18 et 19 juillet dernier, une délégation du Front républicain (composé de la majorité et des regroupements politiques favorables au référendum et à la révision de l’article 37) avait effectué une tournée dans la région du Sud-Ouest, faisant à Gaoua la déclaration suivante : «Nous, membres du Front républicain, réitérons notre appel à la classe politique et aux forces vives au-delà des différences, à s’associer au Front républicain pour une relance du dialogue démocratique au Burkina Faso, à privilégier l’intérêt national par la promotion d’actions de tolérance et d’acceptation mutuelle et à consolider les valeurs et les acquis républicains».

Mardi dernier, lors de leurs rencontres successives avec l’hôte de Kosyam, Majorité, Opposition et Front républicain se sont déclarés favorables au principe du dialogue, même si dans le fond les positions, autant dire les divergences, n’ont pas varié. Ainsi, côté majorité, Assimi Kouanda a renouvelé les vœux de loyauté et de fidélité du CDP à Blaise Compaoré à qui, on le sait, il a demandé de rempiler pour la nième fois. Quant à Zéphirin Diabré, parlant au nom de l’opposition, ce fut l’occasion de rappeler leur opposition formelle à toute velléité de modification de l’article 37. Quid du Front républicain ? Le fait que ces rencontres aient eu lieu passe pour ce regroupement comme pain bénit, puisqu’il n’a pas manqué d’y voir la concrétisation de son appel. On était donc mardi aux préliminaires. On se demandait sous quelle forme allait se poursuivre ce dialogue. Peut-être en saurons-nous davantage ce jeudi, puisqu’au moment où nous mettions sous presse, nous apprenions que le chef de l’Etat et l’opposition devraient se rencontrer ce matin même à la Présidence. Cependant, on peut déjà s’interroger sur ce qui en sortira, surtout si chacune des parties campe sur sa chaise de fer.

Certains analystes pourraient être tentés de voir dans cette nouvelle initiative présidentielle une manière pour le chef de l’Etat de mettre un peu d’eau dans son vin, lui qui est quand même le principal garant de la paix. Mais d’autres objecteraient que les opposants auraient tort d’y croire trop vite, car ce pourrait tout aussi être pour l’énigmatique Blaise une façon de jouer la montre et gagner du temps pour l’estocade finale. Dans son ouvrage qui a pour titre «Ma part de bilan », le président du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF), Ram Ouédraogo, qui l’a bien côtoyé, fait de lui le portrait suivant : «Pour le côté officiel et protocolaire, l’homme Compaoré cultive le mystère, voire le mythe. Dès lors, il est difficile de statuer sur son état d’âme. Par ailleurs, Blaise Compaoré cultive parfois le paradoxe dans ses attitudes et comportements, s’agissant par exemple de trancher sur certaines questions embarrassantes et brûlantes. Dans ces cas, il va alterner silence et tergiversations, histoire de se donner le temps pour se ménager une issue favorable. ».

Mais s’il y a déjà un point positif à retenir c’est que pour ce coup-ci, le grand Sachem, c'est-à-dire Blaise himself, semble aujourd’hui vouloir payer de sa personne au lieu de déléguer ses seconds couteaux. Même si ce dialogue interpartis projeté sonne comme un CCRP-bis, avec, cette fois-ci, toutes les tendances, puisque la «vraie opposition» avait refusé de participer à la première formule. Mais à supposer que ces trois composantes qui ont été reçues mardi dernier au palais présidentiel s’asseyent autour de la même table ; on a bien peur justement qu’il y ait un déséquilibre défavorable à l’opposition : quelle différence fondamentale y a-t-il, en effet, entre la majorité présidentielle et le Front républicain, si ce n’est que certains frontistes, tel l’UNDD, prétendent être contre la modification de l’article 37, mais paradoxalement pour le référendum ou vice-versa ? Et où classer l’ADF-RDA qui fait figure de cheveu dans la soupe majoritaire ? En tout état de cause et quel que soit le format envisagé, il faudra bien que chacune des parties soit disposée à faire des concessions douloureuses, si on veut qu’en sortent des solutions consensuelles. Un exemple : concéder à Blaise et aux siens leur ruineux gadget de Sénat contre l’engagement de ne pas toucher à l’article 37. De cette façon, il ne perdrait pas totalement la face et chacune des parties aurait le sentiment d’avoir remporté une partie de la victoire.

En attendant, s’il y a quelqu’un qui doit boire du petit lait quelque part, c’est bien l’ancien chef de l’Etat Jean-Baptiste Ouédraogo. Que n’a-t-on en effet, pas dit, en son temps, de sa fameuse médiation interne ? Une initiative qu’on a brocardée à souhait et dont tout le monde a prédit la mort dans l’œuf, laquelle eût effectivement lieu à cause de l’irrédentisme des deux parties sur la question de la représentation du parti majoritaire. Voilà qu’aujourd’hui, on semble vouloir ressortir l’ordonnance prescrite en février dernier par le docteur JBO : s’asseoir pour discuter. Si tel était le cas, on l’aurait quelque part réhabilité. Mais on aurait en plus perdu beaucoup de temps pour revenir à la case départ. A moins de penser que la médiation à la JBO a eu lieu trop tôt et que le bon moment, c’est aujourd’hui, chacun des deux camps ayant eu le temps de soupeser ses forces et ses faiblesses.



Issa K. Barry
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