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Quand Blaise invite au dialogue
Publié le jeudi 25 septembre 2014  |  L`Observateur Paalga
Le
© Présidence par DR
Le Président du Faso, Blaise Compaoré, a reçu en audience, le ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian, le vendredi 15 août 2014, dans son hôtel à Paris




Ballet politique à Kosyam hier mardi 23 septembre 2014 : tour à tour, la majorité présidentielle, conduite par Assimi Kouanda du CDP ; l’opposition avec à sa tête Zéphirin Diabré, et le Front républicain avec à la manœuvre Me Hermann Yaméogo ont été reçus par le président du Faso. Une occasion pour Blaise Compaoré de proposer à tous et à chacun l’instauration d’un cadre de dialogue pour dénouer le nœud de la crise qui couve au Burkina depuis de longs mois. Faute de l’hôte du jour himself, ce sont les porte-parole de ses invités qui se sont entretenus avec la presse sur le menu de leurs huis clos respectifs. Voici les séquences de ce chassé-croisé politique d’une matinée à Kosyam.

«Nous sommes toujours disponibles et ouverts au dialogue»

(Assimi Kouanda, porte-parole de la majorité présidentielle)

La ponctualité est la politesse des rois, dit-on. Le moins que l’on puisse dire est que Blaise Compaoré a fait sien cet adage, hier mardi 23 septembre pour sa rencontre avec les forces politiques : en effet, à 10h tapantes, il serrait la main d’Assimi Kouanda et d’Alain Yoda (tous deux du CDP), de Gilbert Ouédraogo et de Zakaria Tiemtoré (ADF-RDA), de Diemdioda Dicko (CFD/B) et d’Amadou Touré (CPR), marquant le début de son entrevue avec la majorité présidentielle.

Puis c’est parti pour près d’une heure de huis clos. A leur sortie, c’est Assimi Kouanda qui fait le porte-parole : «Nous sommes venus répondre à l’invitation du président du Faso. Il a souhaité qu’il y ait un cadre d’échanges et de concertations entre les partis politiques afin de trouver une solution par le dialogue aux questions politiques de l’heure.

La majorité présidentielle salue cette initiative, et nous sommes toujours disponibles et ouverts pour dialoguer et soutenir tout cadre de dialogue. Nous avons également assuré le chef de l’Etat de notre fidélité et de notre loyauté. Le lieu, la date et l’ordre du jour de ce cadre de concertations et de rencontres entre les partis politiques seront la somme de toutes les propositions.»

«Sur le principe, l’opposition ne refuse pas»

(Zéphirin Diabré, CFOP-BF)

Il est 10h50 ce mardi 23 septembre lorsque l’opposition débarque à Kosyam. La majorité n’a même pas encore fini son entretien avec le président du Faso que le chef de file de l’opposition politique, Zéphyrin Diabré, arrive. Dans sa suite, Roch Marc Christian Kaboré (MPP), Arba Diallo (PDS-Metba), Me Bénéwendé Sankara (UNIR-PS), Ablassé Ouédraogo (Le Faso Autrement) et François Ouindelassida Ouédraogo (RDS).

Le même message semble leur avoir été passé par le président du Faso : instaurer un cadre de dialogue entre partis politiques. «Sur le principe, l’opposition ne refuse pas de rencontrer la majorité pour dialoguer d’autant plus que ce type de dialogue opposition/majorité fait partie du jeu démocratique.

Mais nous avons tenu à saisir l’occasion pour rappeler au chef de l’Etat notre position sur les points qui divisent, à savoir le Sénat et la modification de l’article 37 auxquels nous demeurons fermement opposés. Nous sommes dans l’attente d’être situés sur le lieu et la date de la rencontre», a affirmé Zéphirin Diabré à leur sortie d’audience.

Un tel cadre de dialogue n’est-il pas qu’un CCRP bis en plus des assises nationales ?

Réponse de Zeph : «Déjà, l’opposition n’était pas au CCRP. Et cette fois-ci justement, ce n’est pas le même cadre préétabli que le CCRP.»

Mais n’est-ce pas là une nouvelle tactique pour obtenir une prolongation ?

«Prolongation de qui ? De quoi ? Est-ce que l’article 37 a été prolongé ? C’est ça, le point du débat, et c’est sur cela que va porter le dialogue.»

Est-ce que l’opposition est prête à faire des sacrifices pour faire avancer les positions ?

«C’est déjà un sacrifice que d’être venu ici.»

C’est donc un dialogue sans concession auquel il faut s’attendre ?

«Non, c’est un dialogue ferme sur nos positions.»

«Notre appel de Gaoua a été entendu»

(Hermann Yaméogo, coprésident Front républicain)

Vous souvenez-vous, lors de sa tournée de 48 heures, les 18 et 19 juillet dernier, le Front républicain avait lancé depuis Gaoua un appel au dialogue à la classe politique dans son ensemble. Eh bien, deux mois plus tard, Me Hermann Yaméogo ne manque pas de rafraîchir la mémoire à ceux qui auraient oublié que l’initiative d’un dialogue entre partis politiques tel que proposé par le président du Faso, Blaise Compaoré, est venue du Front républicain.

Après avoir été reçue entre… et…, la délégation, qui comprenait, en plus du président de l’UNDD, Michel Ouédraogo et Joceline Vokouma (CDP), Ram Ouédraogo (RDE-BF), Maxime Kaboré (PIB) et Seydou Compaoré (RDB) s’est au micro des journalistes réjouie d’avoir été entendue.

«Le dialogue qui s’amorce est une victoire du Front républicain qui n’a cessé d’appeler au dialogue. C’est aussi celle des leaders coutumiers et religieux, qui ont affirmé leur désir de dialogue», a en effet déclaré le leader de l’UNDD, pour qui cette rencontre est le lieu pour les responsables politiques de faire des propositions afin que la machine de la réconciliation soit en marche.

Selon Me Hermann, si les responsables politiques daignent s’asseoir autour d’une table pour discuter, c’est qu’ils acceptent d’avancer : «Nous sommes sur la voie de conclure un dialogue des braves. Le chef de l’Etat a raison de dire qu’il faut prendre du recul afin de laisser les uns et les autres s’exprimer».

Le Front républicain n’est-il pas une majorité présidentielle bis, laquelle avait auparavant été reçue par le maître des lieux ? Que nenni, soutient Hermann Yaméogo, qui ajoute que rien ne peut être au-dessus de la volonté du peuple souverain mais reconnaît qu’avant d’en arriver à ce stade, il faut user des voies de dialogue.

Hyacinthe Sanou &

Joseph Bambara (stagiaire)

Encadré : Les à-côtés

Roch/Blaise, les retrouvailles entre «citoyens»
C’était, à n’en pas douter, l’évènement dans l’événement, et ils sont nombreux à avoir joué des coudes et des mains pour obtenir la photo que nous vous proposons ci-dessous : la poignée de main entre le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Roch Marc Christian Kaboré, et son ancien mentor, le président du Faso, Blaise Compaoré. Pour savoir quels étaient les sentiments qui animaient le démissionnaire du CDP, il a fallu pour ainsi dire lui tirer les vers du nez.

Quel est votre état d’esprit ?

«Quel état d’esprit ?»

Celui que vous avez après les retrouvailles.

«Retrouvailles ? Où ?»

Entre vous et votre ancien ami Blaise Compaoré.

« (Rires) Mais il n’y a pas de problèmes, on est tous des citoyens de ce pays.
En êtes-vous venus aux accolades ?

«(Rires) le Président n’est pas là pour faire des accolades aux gens quand même.»

Que pensez-vous de sa proposition ?

«Tout le monde l’a saluée, c’est pour ça que nous sommes là. Le Chef de file a parlé pour nous tous. Après nous ferons nos déclarations, parti par parti»

L’Amiral change de cap

Il fait partie de ceux qu’on appelle dans le jargon journalistique : «de bons clients». Le président du Parti indépendant du Burkina (PIB), Maxime Kaboré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’est pas avare de bons mots à l’endroit des hommes et femmes de médias, qui le lui rendent bien. Hier à son arrivée à Kosyam, des journalistes n’ont pas manqué de le taquiner justement en lui servant du «sénateur !» (en référence au poste de sénateur que celui que l’on surnomme L’Amiral semblait viser selon certains organes de presse).

- «Sénateur ? Quel sénateur ? Président oui !» a répondu Maxime Kaboré, déclenchant l’hilarité générale.

Ainsi donc, l’Amiral a changé de cap et ne vise plus le Sénat mais le palais présidentiel comme il l’a déclaré hier lors de sa visite à la présidence. Qui avait dit qu’il fallait être fou pour lorgner sur Kosyam ?

Le MOPA persona non grata

365 km de parcourus pour rien. Enfin presque. C’est le moins que l’on puisse dire de la mésaventure des envoyés spéciaux du Mouvement patriotique pour l’alternance (MOPA) hier au Palais de Kosyam. Venus de Bobo-Dioulasso «pour répondre à l’appel», ils se sont en effet vu refuser tout accès à l’audience par la sécurité présidentielle, leur nom ne figurant ni sur le carton d’invitation de l’opposition ni sur celui du Front républicain encore moins de la majorité présidentielle. Chaque délégation était en effet composée de 6 personnes. Pas plus pas moins.

Cela n’a pas refroidi pour autant les ardeurs des missi dominici, qui ont flâné pour avoir la primeur du message du président du Faso. «Nous nous réjouissons de l’appel au dialogue, car le peuple en a ras-le-bol. Nous sommes de l’opposition, mais nous avons demandé une audience pour donner notre avis personnel au président. Nous souhaitons le rencontrer pour l’exhorter à la recherche de la paix comme le désire le peuple», a expliqué l’un d’entre eux, Me Seydou Traoré.

Qui a parlé de gouvernement d’union nationale ?

Le propre du journaliste, c’est d’être dans le secret des dieux. Mais de quels dieux, le contingent (plus d’une soixantaine) de journalistes qui a tenu à être témoin de la rencontre d’hier à Kosyam était-il dans le secret ? Leur nombre a contraint à délocaliser leur rencontre avec les responsables politiques dans le hall de la présidence, et il s’en est trouvé pour demander si l’opposition était prête à faire partie d’un gouvernement d’union nationale. «Qui a parlé de gouvernement d’union nationale ? La formation d’un gouvernement d’union nationale n’a pas été évoquée au cours de nos échanges, et la question ne se pose même pas», a tranché le chef de file de l’opposition, Zéphyrin Diabré.

Rassemblés par H.S. et J.B.
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