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Maroc / Burkina Faso : b to b pour que le courant passe
Publié le mercredi 24 septembre 2014  |  L`Observateur Paalga
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© Autre presse par DR
Programme ‘’action lumière’’ : le Maroc à la conquête de partenaires au sud du Sahara




Que ce soit dans l’ingénierie du transport, de la transformation et de la distribution de l’électricité ; que ce soit dans la fabrication des outils électriques (transformateurs, câbleries, poteaux, matériel d’éclairage, etc.), les entreprises marocaines ont acquis un savoir-faire bien éprouvé et reconnu au plan international. Aujourd’hui, elles veulent mettre tous ces produits à la disposition des entreprises burkinabè pour accompagner la bataille de l’électrification que mène le Pays des hommes intègres ces dernières années. C’est la raison de la mission de prospection «Action lumière» qui a eu lieu hier, 22 septembre 2014, à l’hôtel Laïco de Ouagadougou à l’initiative de Maroc Export et de la Fédération nationale de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables (FENELEC) du Maroc. Une plate-forme B to B qui a connu la participation de plus de 260 entreprises des deux pays.

Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays de l’Afrique, connaît une crise énergétique profonde marquée par un déficit important dans le domaine électrique où l’offre est régulièrement inférieure à la demande. Du coup, ce sont les délestages, ces fameuses longues coupures de courant programmées, surtout en période de canicule, par les sociétés de distribution d’électricité.

Ces délestages, tout en étant désagréables pour le confort des populations, nuisent à la productivité des entreprises industrielles (impossibilité de travailler sans le courant) et des commerces (rupture de la chaîne de froid des denrées périssables). Il y a évidemment d’autres répercussions néfastes sur les domaines de l’éducation et de la santé. Et la liste n’est pas exhaustive vu qu’aujourd’hui, l’électricité est pratiquement indispensable dans toutes les activités de l’homme. C’est ce qui confère à cette énergie un statut de puissant facteur de développement.

Après avoir mené sa révolution électrique en moins de 20 ans, en réussissant la prouesse de porter de 18 à 98, 73% le taux d’électrification du royaume entre 1995 et 2014, le Maroc a su développer toute une puissante industrie électrique couvrant tous les segments du domaine, à savoir l’ingénierie, le déploiement de réseaux électriques, la fabrication des composants électriques (câbles, transformateurs, poteaux, etc.) et le tout conforme aux standards internationaux.

On comprend la fierté bien placée de Zahra Maafiri, la directrice générale de Maroc Export (Centre marocain de promotion des exportations du Maroc) lorsqu’elle a déclaré que «les entreprises marocaines jouissent d’une crédibilité, d’une expertise et d’un savoir-faire reconnus dans l’industrie électrique et d’un réseau de professionnels et des compétences fiables». C’était hier, lundi le 22 septembre 2014 à Ouagadougou lors de la cérémonie solennelle d’ouverture de la mission d’affaires dénommée «Action lumière».

Initiée par Maroc Export en collaboration avec la FENELEC, cette mission a pour objet, à travers des rencontres B to B, de favoriser la conclusion de partenariat gagnant-gagnant entre les entreprises du royaume chérifien et celles du Burkina Faso dans le domaine de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables.

«Action lumière» a mobilisé plus de 260 entreprises des deux pays dont 85 marocaines. Il y avait, en effet, dans la salle de conférences de l’hôtel Laïco Ouaga 2000, tout le gotha du monde de l’énergie électrique des deux pays.

Une opération «Action lumière» qui vient à point nommé dans un Burkina Faso lequel a ouvert de grands chantiers d’électrification qui sont en cours d’exécution. C’est le cas, par exemple, du PRIELER (Projet de renforcement des infrastructures électriques et d’électrification rurale) qui permettra de donner le courant à plus de 160 localités. L’électrification de tous les chefs-lieux de commune est également une priorité du gouvernement.

Avec tous ces travaux, visiblement, il faut suivre Arthur Kafando, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat du Burkina Faso qui a soutenu, en s’adressant aux Marocains, qu’en matière électrique, «des opportunités existent pour que vous puissiez faire de bonnes affaires». Il a invité les entreprises burkinabè à «saisir l’opportunité de cette riche expérience marocaine» pour se développer.

Alizéta Ouédraogo, la présidente de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) a salué l’initiative «Action lumière» parce qu’elle va «approfondir les relations d’affaires existantes entre les entreprises de nos deux pays». Pour elle, cette mission est importante et les entreprises vont se connaître et faire ensemble des affaires. Il ne peut en être autrement eu égard à «la qualité des participants et à la notoriété des entreprises ». La présidente de la communauté des affaires du Burkina Faso a déclaré que cela présageait «le succès de cette opération de réseautage».

Pour le président de la FENELEC, Youssef Tagmouti, l’énergie est au cœur de la problématique du développement. Il a noté que malheureusement, plus d’un milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’électricité bien qu’elle soit «un enjeu majeur, un pilier du développement humain».

Partant de l’exemple de son pays qui a pu, à travers le PERG (Programme d’électrification rurale globale), relevé le défi de l’électrification rurale en l’espace 20 ans seulement, Youssef Tagmouti a affirmé que les 650 entreprises de la FENELEC ont les compétences requises pour aider au développement de l’électricité dans les pays africains, car si «nous sommes là aujourd’hui, c’est parce que nous savons qu’on peut relever le défi».

Dans son allocution, Mohamed Abbou, le ministre délégué en charge du Commerce du Maroc a précisé que cette mission à Ouaga témoigne de la qualité des relations d’amitié entre les deux pays et est une occasion de renforcer ce partenariat existant. Au Burkina Faso, le royaume chérifien est déjà très actif dans les télécoms, les banques et les assurances, les transports, les médias, les cimenteries, les énergies (électricité), etc.

Pour lui, la conjoncture internationale «nous pousse à fournir des efforts pour développer le partenariat maroco-burkinabè et le rendre plus solide» surtout que le niveau des échanges entre Ouaga et Rabat reste inférieur à 30 millions de dollars américains. Le ministre a alors plaidé pour la mise en place «d’une nouvelle génération d’Accords qui s’inscrivent dans un cadre gagnant-gagnant».

Le ministre marocain du Commerce a aussi sollicité l’appui du Burkina pour faire aboutir l’Accord de partenariat que le royaume chérifien négocie par l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Un accord qui lui permettra d’avoir un désarmement fiscal (notamment au niveau des taxes douanières) avec les huit Etats de cette organisation d’intégration ouest africaine. Un tel accord permettra d’avoir, dans l’espace UEMOA, des produits marocains à moindre coût.

Arthur Kafando, le ministre burkinabè du Commerce a tenu à assurer la partie marocaine : «le Burkina Faso suit le dossier auprès de l’UEMOA». Revenant à l’objet de la présente cérémonie, le ministre a rappelé son objectif, à savoir «offrir une opportunité d’affaires entre les entreprises de nos deux pays. Les politiques ouvrent la voie, mais il appartient aux hommes d’affaires de faire le travail».

Arthur Kafando a tenu à préciser que le Burkina est engagé dans un processus d’électrification qui comprend l’électrification de 620 localités, le développement des interconnexions électriques avec les pays ouest-africains (Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, etc.), la construction de centrales thermiques et solaires, l’exonération fiscale des outils photovoltaïques. Ces différents efforts porteront, à terme, le taux de couverture du territoire à 28% celui des populations à 16%.

Des signatures de conventions entre les parties marocaine et burkinabè, ainsi que des échanges de cadeaux ont mis fin à cette cérémonie. Au titre des conventions signées, on peut citer celles entre Maroc Export et l’APEX Burkina (Agence pour la promotion des exportations du Burkina) ; entre Maroc Export et la CCI-BF ; entre FENELEC et SEEA/B (Syndicat des entreprises de l’électricité et assimilés du Burkina) ; entre LPEE (Laboratoire public d’essais et d’études) du Maroc et la SONABEL.

Tout le reste de la matinée et de l’après-midi a été consacré aux rencontres B to B, et à des ateliers de la SONABEL (Société nationale d’électricité du Burkina) et du Fonds de développement de l’électrification.

Soulignons qu’après Ouaga, Maroc Export et la FENELEC seront à Libreville au Gabon et à Brazzaville au Congo respectivement les 24 et 26 septembre 2014 pour la poursuite de la caravane «Action lumière» dans ces deux pays.

San Evariste Barro
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