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Crise politique au Burkina: Blaise Compaoré se propose comme médiateur
Publié le mardi 23 septembre 2014  |  FasoZine
Dialogue
© aOuaga.com par A.O
Dialogue politique : le chef de l`Etat rencontre le Front républicain
Mardi 23 septembre 2014. Ouagadougou. Palais présidentiel de Kosyam. Le chef de l`Etat, Blaise Compaoré, a rencontré une délégation du Front républicain conduite par son co-président Hermann Yaméogo dans le cadre du dialogue politique




Le président burkinabè, Blaise Compaoré, a reçu ce mardi 23 septembre 2014 au palais présidentiel de Kosyam une délégation de la majorité, du Front républicain et de l’opposition. Le chef de l’Etat a proposé à ses hôtes la mise en place d’un cadre de concertation et de dialogue dont il sera lui-même l’arbitre. Alors que le Front républicain et la majorité saluent la naissance de ce cadre qui permettra, selon eux, à l’ensemble de la classe politique d’avancer dans les débats, notamment sur la modification de l’article 37, l’organisation du référendum et la mise en place du Sénat, l’opposition elle, a martelé une fois de plus qu’elle reste intransigeante sur ses positions…

Combien étaient-ils les journalistes et autres preneurs d’images venus au palais présidentiel pour cette rencontre entre Blaise Compaoré et l’ensemble de la classe politique de son pays ? 50, 100, 150 ? Ce qui est certain, c’est que de mémoire de journaliste, jamais un évènement n’a réuni à Kosyam autant d’hommes de presse. Même le Directeur de la communication de la présidence du Faso a dit toute sa surprise de voir une telle mobilisation.

Certains sont même venus de Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays, pour disent-ils ne pas se faire conter l’évènement… Le jeu en valait la chandelle à cause de la cristallisation, voire de la radicalisation des positions aussi bien au sein de l’opposition que de la majorité. « Nous sommes venus ici pour sauver la démocratie au Burkina », dira plus tard Me Bénéwendé Sankara, l’un des opposants les plus radicaux du pays des hommes intègres…

La majorité toujours « fidèle et loyale »
10h. La délégation de la majorité, composée de Me Gilbert Noël Ouédraogo et Zakaria Tiemtoré de l’ADF/RDA, Amadou Traoré de l’UPR, Amadou Diemdoda Dicko de la CFD, Assimi Kouanda et Alain Yoda du CDP, est reçue par le président du Faso. A la sortie, c’est Assimi Kouanda qui parlera en leur nom. Il annonce aux journalistes que le président du Faso leur a proposé un cadre de concertation pour discuter entre les différentes formations politiques. Il dit qu’ils ont félicité le président du Faso pour cette initiative qui, du reste, entre en droite ligne de ce que eux ont toujours souhaité au niveau de la majorité pour que règne la paix au Faso. « Nous lui avons assuré de notre fidélité et de notre loyauté…» a ajouté en substance M. Kouanda.

L’opposition campe sur ses positions
11h, c’est au tour de l’opposition d’être reçue. La délégation est composée de Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition, Roch Marc Christian Kaboré du MPP, Arba Diallo du PDS Metba, Bénéwendé Sankara de l’UNIR/PS, Ablassé Ouédraogo de Le Faso Autrement et François Kaboré du RDS. « Une équipe de choc face à Blaise Compaoré » murmure un journaliste. « Blaise aura chaud aujourd’hui » commente un autre. Le face à face durera trois quart d’heure. A leur sortie, c’est Zéphirin Diabré qui s’adresse à la presse. Il souligne qu’ils sont venus répondre à l’invitation du chef de l’Etat qui leur propose un cadre de dialogue dans lequel il sera lui-même l’arbitre. A l’en croire, l’opposition n’est pas contre le principe du dialogue qui pourra permettre de discuter de questions importantes qui touchent à la vie de la nation.

Et le chef de file de l’opposition d’ajouter que, pour ce qui est de la question de la modification de l’article 37 de la constitution qui limite le nombre de mandats présidentiels, la mise en place du Sénat ou encore du référendum, la position de l’opposition reste inchangée. « Pas de modification de l’article 37, pas de Sénat, pas de référendum, c’est clair », a claironné Zéphirin Diabré, ajoutant même qu’ils resteront fermes. Est-ce à dire que l’opposition n’est même pas prête à un minimum de sacrifices pour sauver la stabilité du Burkina ? Questionne un journaliste.

Et M. Diabré de répondre que le simple fait d’accepter de venir écouter le président du Faso est déjà en lui-même un sacrifice. Me Bénéwendé Sankara ajoute qu’ils sont venus « défendre la démocratie ». Beaucoup plus taiseux, Roch Marc Christian Kaboré, ancien responsable du parti au pouvoir passé dans l’opposition en janvier, dira que son parti, le MPP, fera une déclaration pour dire ce qu’il pense des propositions du chef de l’Etat. En attendant précisera-t-il, « M. Diabré a parlé en notre nom à tous ».

Une « victoire » pour le Front républicain
L’opposition laisse alors la place au Front républicain dont la délégation était composée d’Hermann Yaméogo, de Maxime Kaboré, de Michel Ouédraogo, d’El Hadj Saïdou Compaoré, de Ram Ouédraogo et de Jocelyne Vokouma. A leur sortie, c’est le sourire aux lèvres qu’Hermann Yaméogo explique que la rencontre était longue mais très riche. Selon lui, le chef de l’Etat leur a exposé son souci de voir la classe politique se retrouver « pour faire des propositions afin qu’on puisse mettre la machine de la réconciliation en marche ». A en croire Me Yaméogo, c’est grâce au dialogue que Blaise Compaoré a souvent pratiqué que le pays des hommes intègres a connu cette longue période de stabilité.

En plus, dira t-il, ce cadre de concertation mis en branle par le président du Faso est un sujet de contentement pour lui car, « c’est une victoire pour le Front républicain qui n’a eu de cesse d’appeler au dialogue. Alors, d’après lui donc, « nous sommes sur la voie de conclure un dialogue de braves ». Me Yaméogo croit aussi que « nous assistons à un grand moment dans l’histoire politique du Burkina ». C’est donc avec sérénité que le fils du premier président du Burkina Faso, dit aborder ce cadre d’échanges.

Mais pour lui, une chose doit être claire : « dès lors qu’on accepte d’aller à un dialogue, on accepte d’avancer. C’est antinomique et incompréhensible d’accepter un dialogue et de rester campé sur des positions. Ça serait un dialogue de sourds… ». A l’en croire, toute la classe politique doit « positiver et se surmonter, tout comme l’on fait leurs devanciers en politique » afin de préserver la paix.

Dans les jours à venir donc, le Président du Faso va situer chacune des parties sur les modalités de ce cadre de concertation, les dates et les lieux auxquels auront lieu la médiation du médiateur Blaise Compaoré. L’opposition devrait être de nouveau reçue le jeudi 25 septembre prochain.

Inoussa Ouédraogo
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