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Grand marché de Fada N’Gourma: 17 boutiques cambriolées Plus de 5 millions de F CFA emportés
Publié le jeudi 18 septembre 2014  |  Le Quotidien




Le grand marché de Fada a été l’objet de cambriolage, dans la nuit du 13 au 14 septembre 2014. Deux jours après ce qui constitue une première, dans la capitale de la région de l’Est, nous sommes allés à la rencontre des commerçants qui souhaitent être rétablis dans leurs droits. Au passage, ils ont égrené un certain nombre de griefs à l’endroit des autorités communales et surtout de l’Etablissement public communal de développement chargé de la gestion du marché.

Après la pluie matinale du 16 septembre 2014 qui s’est abattue sur la ville de Fada, le grand marché avait ouvert ses portes. Les commerçants s’affairaient à classer leurs marchandises, tandis que des clients marchandaient avec les vendeuses de légumes.

L’engouement était faible. C’est dans cette ambiance que nous nous sommes rendus au poste de la police municipale du grand marché pour avoir des informations sur le cambriolage survenu, dans la nuit du 13 au 14 septembre 2014. Les 3 agents en service, en l’absence de leur chef, nous ont référé au commandant de la police municipale de Fada. Le commissariat de la police municipale est situé à quelques encablures du grand marché.

Aussi, il nous a été facile de rallier le quartier général du contrôleur de police, IssakaToguyeni, commandant de la police municipale. Il s’est montré très affable à notre endroit. D’emblée, il a rejeté en bloc les allégations d’une certaine presse qui accusait la police municipale d’être responsable du cambriolage. « La sécurité du marché est assurée par la police municipale. Mais, nous faisons seulement la permanence, c’est-à-dire de 6h à 18h. Le soir, nous procédons à la fermeture, en présence des gardiens. Nous nous assurons que les boutiques sont effectivement fermées. Si ce n’est pas le cas, à l’aide de cadenas que nous avons, nous les fermons. Notre responsabilité n’est pas engagée parce qu’avant de quitter le marché la nuit du cambriolage, nous nous sommes assurés que toutes les boutiques étaient fermées. Nous le faisons, conformément à un cahier de charges et ce cahier ne nous autorise pas à y rester la nuit », a-t-il dit. Quant au cambriolage proprement dit, le commandant de la police municipale a laissé entendre que c’est dans la nuit du 13 au 14 septembre 2014 qu’il a été saisi par un des gardiens du grand marché l’informant d’un cas de vol au sein dudit marché. « Rapidement, j’ai joint par téléphone, le sous-brigadier de police municipale, Issa Béogo qui est détaché au marché pour la sécurité des personnes et des biens. J’ai rapidement saisi ma hiérarchie qui m’a instruit d’informer la police judiciaire pour un constat. C’était le commissaire de police, Rodrigue Compaoré », a ajouté le contrôleur de police Issa Toguyeni. Après les constats d’usage, a précisé le commandant de police, il y a eu l’évaluation des marchandises volées par la police judiciaire.

« Tous les commerçants victimes de cambriolage ont été invités à faire des déclarations. A notre niveau, nous avons constaté que 17 boutiques et un restaurant, la Couronne, ont été cambriolés. 5 boutiques ont été seulement forcées », a souligné Issa Togueyeni. En attendant des investigations poussées pour connaître les tenants et les aboutissants du cambriolage, le commandant de la police municipale estime que les cambrioleurs ont utilisé de grands moyens. Selon lui, les bandits ont surtout profité de la pluie survenue, aux environs de 1h, pour accomplir leur sale besogne. « L’enquête judiciaire, en cours, pourra nous situer davantage sur les circonstances du cambriolage », a-t-il conclu.

Après avoir pris congé du commandant de police municipale, nous avons tenté en vain de rencontrer le directeur de l’Etablissement public communal pour le développement, Casimir Lompo, par ailleurs gestionnaire du grand marché. Qu’à cela ne tienne, nous sommes repartis sur nos pas pour rencontrer cette fois-ci les commerçants victimes du cambriolage. Il y a de la boue partout dans le marché et il faut slalomer sur la pointe des pieds. Ibrahim Pouya, vendeur d’objets de culte, nous a montré les traces de la porte qui a été défoncée par les braqueurs. Son coffre de fortune, fait en bois, a, en outre, été présenté en guise de preuve du cambriolage. Plus de 500 000 F CFA se sont volatilisés après le passage des braqueurs. « A cause de la confiance que nous avons de la sécurité du marché, nous gardons même de l’argent dans nos boutiques. Je vis, par exemple, dans une cour commune où j’ai moins confiance. Quand nous avons appris que le marché a été cambriolé, nous sommes venus tout de suite,dans l’espoir que notre boutique ne fût pas victime.

Malheureusement, ce fut le cas. Des tapis originaux que je venais de commander ont été emportés », a-t-il confié. Yaya Balima, une autre victime, assis dans sa quincaillerie avoue avoir perdu plus de 100 000 FCA. Vendant les marchandises en détail, il a laissé entendre qu’il n’a pas pu faire un inventaire exhaustif de ce que les bandits ont emportés. « Après l’inventaire, j’ai constaté que d’autres marchandises avaient disparu », a-t-il dit. Maha Dahani, à qui les voleurs ont rendu visite, n’a heureusement rien perdu. Lazare Naba, vendeur de sacs de voyage et d’écoliers, est une autre victime. RasmataBatianaa ,elle, tout perdu dans le braquage. Ses pertes sont évaluées à plus de deux millions de F CFA. « Je vis à crédit. Je fais le petit commerce pour subvenir aux besoins de ma famille. Je ne sais plus à quels saints me vouer. Ce sont les encouragements des uns et des autres qui me permettent de vivre », RasmataBatiana.

Les commerçants exigent le remboursement de leurs marchandises

Pour BenjaminIllo alias Ben, les responsabilités doivent être situées. Mais en attendant, il trouve que les commerçants sont en partie responsables de la situation dans laquelle ils sont. « On ne peut pas rejeter la faute sur l’équipe dirigeante du marché. Nous sommes plus responsables parce que propriétaires de boutiques. Nous étions au courant qu’il n’y avait que 3 gardiens pour ce grand marché. Nous étions conscients de l’intensité du banditisme dans la région de l’Est. La luminosité au sein du marché est quasi nulle. C’est vrai que nous avons alerté les autorités compétentes à ce sujet, mais si elles n’ont rien fait, nous devrions faire la pression pour les amener à changer parce qu’il y va de notre intérêt.

C’est pourquoi, je soutiens que les responsabilités sont partagées », a-t-il dit. Pour El hadj Idrissa Kina, c’est la mairie et l’Etablissement public communal de développement qui sont responsables. « Dans la situation actuelle des commerçants, c’est l’EPCD et la mairie qui sont responsables. Ils ne respectent pas les commerçants. Il y a deux ans de cela, des boutiques ont pris feu. Mais jusqu’aujourd’hui, il n’y a jamais eu réparation. Du côté de la propreté, le marché est devenu un dépotoir d’ordures », a-t-il dit, avant de soutenir avec fermeté que « tous ceux qui ont perdu leurs marchandises doivent être impérativement remboursés. Il faudrait que le marché soit éclairé. Il faut aussi réaliser des caniveaux pour l’évacuation des eaux de pluie. Nous allons prendre nos responsabilités. Si nos doléances ne sont pas satisfaisantes, nous allons refuser de payer les loyers », a martelé Idrissa Kina.

BenjaminIllo lui pense que les commerçants doivent mieux s’organiser pour défendre leurs intérêts. Toutefois, il a souligné qu’ils éprouvent quelques difficultés avec les autorités locales. « Nous venons de mettre en place un nouveau bureau que les autorités locales ne veulent pas reconnaître. Le commerce est une activité libérale. Il n’a rien à voir avec l’administration. Nous avons à notre sein le président de la Chambre de commerce et d’industrie qui a été nouvellement élu. Nous répondons de lui. Quelques autorités sont réticentes à l’installation du bureau. Mais, nous allons travailler à nous imposer. On va s’organiser et exiger que les commerçants soient impliqués dans la gestion du marché. Si nous refusons de payer le loyer, l’EPDC n’aura rien. Il a intérêt à collaborer avec nous, tout comme nous avons intérêt à collaborer avec lui. Nous allons travailler d’abord à nous faire rembourser, parce l’EPDC est garant de la sécurité de nos boutiques. Nous avons signé un contrat à cet effet. Nous allons nous battre pour rentrer dans nos droits », foi de Benjamin Illo 1

Par Raogo Hermann OUEDRAOGO
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