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Sur le théâtre des opérations au Nord-Mali
Publié le mercredi 17 septembre 2014  |  Sidwaya





Le chef d’état-major général des armées, le général de division Honoré Nabéré Traoré, a rendu visite, le lundi 15 septembre 2014, aux éléments du Bataillon Badenya II à Tombouctou, Ber et Goundam, au Mali.

En cette matinée du lundi 15 septembre 2014, la tempête de sable qui soufflait la nuit sur la ville de Tombouctou s’est dissipée, laissant un ciel dégagé. Il est 7h30 quand le « King-air » transportant le Chef d’état-major général des armées (CEMGA), le général de division Honoré Nabéré Traoré, foule le tarmac de l’aéroport de Tombouctou dont la région éponyme est vaste comme deux fois le Burkina Faso. Objectifs : vivre les réalités des hommes, être à leur écoute, rehausser davantage leur moral après les lourdes pertes qu’ils ont subies, transmettre les félicitations et les encouragements du chef suprême des armées, le président du Faso, Blaise Compaoré, et des autorités onusiennes. Le général Traoré est accueilli par le commandant du bataillon « Com-Bat » de Badenya II, le lieutenant-colonel Yves Patrick Ouédraogo. Il passe en revue, la troupe d’honneur du sous-lieutenant Michel Nombré, puis s’engouffre au Quartier général (QG) du bataillon pour un briefing. Dans les grandes lignes, ont mentionné les officiers, les menaces extérieures sont des tirs de roquettes, des engins improvisés sur les axes et des attantats-suicides. Les menaces domestiques sont constituées surtout par des reptiles (le sous-lieutenant Nombré va même écraser un sur le tarmac). Quelques instants après, le CEMGA et tous les membres de sa délégation enfilent des gilets pare-balles et des casques lourds et prennent place à bord de l’hélicoptère Mi-17 de l’armée burkinabè. Destination : la localité de Ber, située à une soixantaine de kilomètres de Tombouctou, où un attentat perpétré le 16 août 2014, a coûté la vie aux adjudants-chefs, Innocent Rouamba et Moussa Konaté. Sur les lieux, l’émotion est grande. On n’entend que le léger vent de sable sur les dunes. Le CEMGA, le directeur central de l’intendance militaire, l’intendant militaire de première classe, Wenceslas Zagré, les chefs de division à l’état-major général des armées, les colonels Atogadan Adinaly, Boubacar Bâ, l’aumônier … se recueillent dans le paysage lunaire où n’est visible que le cratère laissé par l’explosion, les débris de véhicule et quelques touffes d’herbes. A un jet de pierre, se dressent les bacs-de sable, les barbelés et les miradors qui enserrent le camp. La température semble avoir décuplé depuis le matin.

« Les jihadistes n’étaient pas loin… »

Les Véhicules de l’avant blindé (VAB) pénètrent dans la forteresse. Des éléments d’un bataillon de génie sénégalais aident le détachement burkinabè dans des travaux d’aménagement. Le chef de section, le lieutenant ‘’Félix’’ guide les «visiteurs » et fait le point de la situation. Toute la délégation est frappée par les conditions spartiates dans lesquelles œuvrent ces casques-bleus burkinabè et le danger permanent qu’ils courent. « Les jihadistes n’étaient pas loin… », souffle l’adjudant-chef Bernard Dahourou, un précurseur de Badenya I à Ber. « La vie est très dure ici, il faut venir pour voir », «même pour un salaire mirobolant, je n’y reste pas », « ce sont des combattants, de vrais guerriers », « je les respecte », « ce sont des vrais garçons »…, pouvait-on entendre du côté des journalistes. L’hélicoptère piloté par le commandant A. Sawadogo et le capitaine C. Ouattara, habitués du théâtre des opérations redécolle pour un autre « nid d’insécurité », Goundam, à environ 110 km de Tombouctou. On lit la joie sur le visage des troupes, content de recevoir la visite de leur «chef ». Eux aussi ont été frappés par la violence aveugle des terroristes. En effet, c’est de retour d’une mission d’escorte le 30 juin 2014, que le lieutenant Christian Sawadogo a été tué par l’explosion d’une mine entre Goundam et Tombouctou, aux portes du grand Sahara. A l’intérieur de cette base avancée du bataillon Badenya, le général Honoré Nabéré Traoré inspecte les dispositifs de défense, les véhicules de patrouille et les conditions de vie des hommes. Comme à Ber, le CEMGA a adressé aux éléments, « le salut fraternel de tous les frères d’armes » et ses encouragements : « vous êtes dans un environnement de guerre, chaque mission est une mission dangereuse, continuez d’être à la hauteur… ». Et l’escorte de blindés reprend la route pour l’héliport en retraversant la ville. La délégation a pu apprécier le niveau de vigilance et le professionnalisme des éléments, en communication constante.

Aux QG de la MINUSMA et de l’armée malienne

De retour dans la « ville des 333 Saints », le général de division Honoré Nabéré Traoré a eu des entretiens avec l’adjoint au commandant de la zone de défense n°5 de l’armée malienne, le lieutenant-colonel Seydou Sogoba, le grand imam de Tombouctou, Ben Essayouti, le gouverneur de la région de Tombouctou le colonel-major Mamadou Mangala. En outre, il a discuté avec le commandant par intérim du secteur Ouest de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA, colonel Léon Traoré (un compatriote) et des commandants de bataillons d’autres nationalités. A l’aéroport, enceinte fortifiée où bivouaquent le gros de Badenya II, le CEMGA et ses proches collaborateurs ont également touché du doigt les conditions de vie et de travail des hommes avant les échanges. Selon le « Com-Bat », Yves Patrick Ouédraogo, « le bataillon a été durement touché (…). Depuis les évènements, on s’est remis en moins de 48 heures. Tout va bien actuellement. Nous avons relevé la tête et nous continuons correctement la mission ». Cette visite du CEMGA a-t-il relevé, « nous honore beaucoup et traduit aussi le fait que nos chefs sont soucieux de ce que nous faisons ici. De savoir que les chefs sont très proches de nous, qu’ils viennent nous rendre visite sur le terrain, nous fortifie et nous galvanise à mieux mener la mission ». Avant de regagner Ouagadougou à l’issue de la rencontre avec les casques-bleus burkinabè, le général de division Honoré Nabéré Traoré a affiché sa satisfaction : « J’ai tout de suite décerné qu’ils avaient réussi à surmonter l’impact psychologique, que leur moral était élevé de nouveau. Nous avons eu un entretien fructueux, puisque j’ai vu des gens s’exprimer librement. Ils ont posé des questions sur leurs carrières, leurs conditions de vie et de travail », a souligné le CEMGA. Et de préciser : «Je suis très satisfait de l’entretien qui me permettra aussi d’apporter avec l’ensemble du commandement, une réponse aux préoccupations qui sont les leurs ». Le général Traoré a indiqué qu’un deuxième bataillon est prêt à être déployé au Mali. Il sera présenté au drapeau le 19 septembre et déployé d’ici à la fin de l’année.

Bachirou NANA
(Envoyé spécial au Mali)
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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