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Le Quotidien N° 650 du 5/12/2012

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En attendant les résultats : stress et nuits blanches dans les différents QG de partis politiques
Publié le jeudi 6 decembre 2012   |  Le Quotidien




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Tout comme au niveau des quartiers généraux de partis où du Chef de file de l’opposition où il avait été installé des comités ad hoc chargés du déploiement des délégués de bureaux de vote, les différents partis politiques, suspense oblige, ont tous mis en place leur comité de veille, pour suivre et centraliser les résultats de ces élections couplées législatives et municipales qui, jusqu’ici tombent à compte goutte. Aucun ne voudrait attendre d’être informé de son sort à la dernière minute, et surtout, mieux vaut veiller au grain, rester aux aguets, pour éviter de se faire éventuellement gruger. Ce reportage vous permettra sans doute de savoir l’ambiance, l’acharnement, la concentration qui règnent au sein de ces comités de veille dont certains membres ne font que cumuler les nuits blanches depuis le dimanche 2 décembre, jour même du vote.

A travers ces élections couplées municipales et législatives du 2 décembre dernier, le Burkina Faso se retrouve à un tournant très décisif de son processus démocratique. L’entrée en vigueur de la biométrie tant réclamée par l’opposition donne enfin l’espoir à celle-ci de voir son envol, comme l’aurait d’ailleurs signifié son chef de file, Me Bénéwendé Sankara qui, lors d’une précédente conférence de presse déclarait que l’année 2012 sera l’année de l’opposition. L’opposition dans son ensemble espère donc mettre sérieusement en ballotage la majorité présidentielle, pour désormais peser davantage dans la balance au sein de l’Assemblée nationale, tout autant qu’au sein des différentes collectivités locales, les communes et les conseils régionaux.

C’est ainsi que le secrétaire national chargé de la coordination des activités de l’Alliance des démocrates révolutionnaires (ADR) Bruno Nabaloum, se dit également assuré qu’il y aura « un grand chamboulement » cette année. « Je me demande même si l’opposition ne sera majoritaire à l’Assemblée nationale », dira finalement Bruno Nabaloum.

Non moins conscients de ces enjeux, les partis de la majorité présidentielle ont également mis les bouchées doubles lors de la campagne pour ratisser le maximum d’électeurs, afin de conforter leur légitimité mise en cause. L’on a d’ailleurs vu le parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), que l’on dirait aussi à la croisée des chemins, procéder à des remaniements au sein de ses bonzes, si fait que les nouvelles têtes, relativement jeunes, se sont lancé le défis, au regard des contestations vécues ça et là, à propos de ces remaniements, de confirmer la puissance de leur parti.

Au regard donc des enjeux sus campés, l’on comprend aisément que le suspense soit vif au sein des différents quartiers généraux. En plus des bureaux exécutifs, chaque parti ayant du reste mis en place un comité de veille pour suivre de près le déroulement des élections, depuis même le jour du scrutin, ainsi que pour recueillir les informations qui parviennent au fur et à mesure depuis les différentes circonscriptions électorales, et en général via téléphone. À défaut, l’on se contente des tendances glanées par-ci, par-là et diffusées par la presse. En attendant bien sûr les résultats provisoires dont la proclamation est prévue pour le 7 décembre prochain par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Déjà des déceptions

Et si dans certains comités de veille l’on se dit confiant, il va donc de soi, qu’ailleurs, tout orgueil mis de côté, l’on reconnaisse aussi que les dés sont déjà pipés. C’est le cas par exemple au niveau du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF), le parti de Ram Ouédraogo, où seulement un homme est chargé de recueillir les résultats. A défaut de voir celui-ci qui, sans doute las d’attendre quelques bonnes nouvelles et ennuyeux peut-être, avait dû quitter le siège du parti pour des courses certainement, c’est une autre militante de ce parti, Fatoumata Boussim, par ailleurs secrétaire permanente de la Fédération des verts d’Afrique (FeVA), qui nous a reçu dans l’après-midi d’hier mercredi. Elle ne se fait pas d’illusion, jusqu’ici les chiffres ne sont pas bons. Même si quelque part elle espère aussi que peut-être au décompte final, le cumul de toutes les voix permette au parti d’avoir un représentant au niveau national, c’est-à-dire à l’hémicycle. De son côté également, Bruno Nabaloum de l’ADR déplore des fraudes, notamment dans le fief même de son parti, la commune rurale de Bouyounou, et qui pourrait jouer sur la position de cette formation dans la province du Ziro.

A l’Union pour la renaissance, parti sankariste (UNIR/PS), le parti même de l’actuel chef de file de l’opposition, la perplexité ne manque pas, quoique le parti soit sûr de confirmer dans certaines localités. Au siège de ce parti, le contraste avec le RDEBF est tout net. Une dizaine de personnes occupait les locaux. Le responsable du comité de veille, Abdoul Moumouni Ouarma, lui, stylo en main, et le téléphone qui ne cessait de tinter, griffonnait indéfiniment sur du papier les chiffres qui lui étaient communiqués, soit directement, soit par le biais d’un de ses camarades tout près qui à son tour raccrochait son téléphone portable. Pour l’instant, ce dont on est sûr à l’UNIR/PS, c’est qu’au Passoré, la mairie de Bokin est acquise, ainsi que celle de Yaho dans les Balé. Le parti attend au moins un député au Passoré, au Houet et au Kadiogo. Abdoul Moumouni Ouarma espère également à Yagma ainsi que dans l’arrondissement n°4 de Ouagadougou.

CDP : confiance et sérénité

Au siège de la direction nationale de la campagne des législatives et municipales du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ce n’est pas la grande bousculade comme à la période électorale. Ce n’est pas non plus de tout repos pour le département suivi contrôle et collecte de données où nous nous sommes rendus. Les membres de ce département veillent au grain pour ne laisser aucun détail des résultats échapper. Selon Michel Sawadogo, le responsable de ce département, le parti affiche une sérénité, au regard des tendances qui sont déjà disponibles. ‘’ Nous avons travaillé sur l’ensemble du territoire national et d’ores et déjà nous constatons que nous avons gagné dans la plupart des localités et nous sommes sereins dans cette attente’’, a-t-il laissé entendre.

A en croire celui-ci, le CDP a un centre de calculs très performants qui lui permet de savoir les résultats. ‘’ En gros, les premiers résultats sont satisfaisants’’, a-t-il dit. ‘’ Même s’il y a des sièges de perdus par ci et par là, du fait du système du plus fort reste, nous restons satisfaits des résultats parce ce que cela participe fortement à l’avancée de la démocratie dans notre pays’’, a poursuivi, Michel Sawadogo. Le CDP n’a pas de fiefs car il est représenté sur l’ensemble du territoire national et partout les candidats ont glané des voix, que cela soit au niveau des municipales ou des législatives. ‘’ Au niveau du Kadiogo, nous n’avons pas de chiffres qui nous permettent de nous prononcer ou de nous autoproclamer gagnant ou perdant. Nous faisons plutôt confiance au verdict des urnes et à nos institutions, en l’occurrence la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour les résultats provisoires et définitifs. Même en cas de contestation, nous faisons recours aux voies légales conformément au code électoral’’, a-t-il conclu.

L’UPC sur ses gardes

Des tasses de café dans les mains de certains, des téléphones à l’oreille, de la paperasse devant les autres. C’est l’ambiance dans laquelle nous avons trouvé l’équipe de veille de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), concentrée sur les résultats du dépouillement du scrutin du 2 décembre dernier. « Nous sommes dans une ambiance tendue, très tendue d’ailleurs. On veut nous voler notre victoire », a tout de suite lancé un membre de l’équipe basée au siège du parti, pour nous justifier cette ambiance. La coordonnatrice de l’équipe, la directrice nationale adjointe de campagne du parti, Aminata Wandaogo, est plutôt sereine. « Nous attendons les résultats dans une ambiance pas très rassurante. Les résultats trainent à sortir. Nous ne comprenons pas ce retard. On ne sait pas ce qui se prépare », a-t-elle déclaré. Et pour veiller au grain, l’UPC a mandé des équipes qui suivent de près le dépouillement, en se relayant, et en faisant le point de chaque fois. Sur la base des comptes rendus de ces équipes, Aminata Wandaogo caresse l’espoir que son parti aura au minimum 15 parlementaires. Elle s’est d’ailleurs réjouie que le groupe parlementaire ait été garanti. « Nous aurons aussi le contrôle du plus grand nombre de communes après le CDP », a-t-elle ajouté. Cependant, elle s’est montrée réservée sur les chiffres.

Le fair-play du PDS/ Metba

Après l’UPC, nous avons mis le cap sur le siège du Parti pour la démocratie et le socialisme, parti des bâtisseurs (PDS/METBA). Là, c’est plutôt une ambiance morose qui y régnait. Du moins, lors de notre passage aux environs de 17h. Toutefois, le directeur national de la campagne, Philippe Ouédraogo, était présent, accompagné de quelques militants. C’est un esprit fair-play que cette équipe nous a plutôt laissé percevoir. « Depuis lundi, le climat est au réalisme. Nous avons conscience que nous n’avons pas les meilleurs résultats. Donc, l’engouement est tombé », a regretté Philippe Ouédraogo. Tout de même, il nous a rassuré que le parti a pu conserver son fief. A l’entendre, le parti a largement dépassé le CDP dans les provinces du Seno et du Soum, surtout dans la ville de Dori

Par Jean-André ZOSSI, Soumoubienkô Roland KI, Nazé Ouattara et Serge EKRA DELAFAURCE

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