Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article
Économie

Cheikhe Hadjibou Soumaré, président de la Commission de l’UEMOA : « Je serai satisfait quand les engagements seront respectés »
Publié le jeudi 11 septembre 2014  |  Sidwaya
Cheik
© Autre presse par DR
Cheik Hadjibou Soumaré, président de la Commission de l’UEMOA




A l’issue de la conférence internationale des investisseurs de Dubaï, le président de la Commission de l’UEMOA, Cheikhe Hadjibou Soumaré, a livré ses sentiments à la presse.


Sidwaya (S.) : Monsieur le président, la conférence tant attendue vient d’avoir lieu. Vous avez signé de nombreux contrats d’engagement avec vos partenaires. Quels sont vos premiers sentiments ?


Cheikhe Hadjibou Soumaré (C.H.S.) : Je ne peux pas dire que je suis totalement satisfait aujourd’hui, parce que la satisfaction viendra quand les engagements de nos partenaires seront respectés. Etant entendu que de notre côté, nous avons reçu des instructions fermes de nos chefs d’Etat, de respecter nos engagements. C’est pourquoi, nous avons voulu à travers cet exercice, être réalistes. Nous savons que nous sommes en face d’investisseurs et que nous voulons un partenariat gagnant-gagnant. Pour ce type de partenariat, chacun prend des engagements. Mais, pour ne pas être pris de court sur ces questions, j’avais moi-même proposé un autre modèle de financement, en disant au partenaire GFCL que nous emmenons ici des chefs d’Etat et que nous ne voulons pas paraître comme des gens qui ont mal travaillé. Nous voulons des PPP (NDLR : Partenariat-public-privé), mais si les partenaires qui doivent signer ces PPP croient en ce que nous faisons et en leur business, il faudrait qu’ils puissent mettre leur argent propre. S’ils mettent leur argent, ils ne courront plus le risque de le perdre. C’est pourquoi, nous avons dit qu’ils doivent miser entre 15 et 20% de financement propre et le reste, nous allons le structurer autour de fonds souverains qui se sont manifestés ici. Le fonds souverain d’Abu Dabi s’est manifesté, il y a un fonds omanais qui est également intéressé et il y a d’autres fonds qui ont souhaité nous accompagner, à la seule condition que le partenaire avec lequel nous avons signé un mémorandum d’engagement puisse le respecter. C’est pourquoi nous avons fait en sorte que ces engagements que nous prenons aujourd’hui, le soient pour trois mois, renouvelables une fois. Si nous sommes confortés que le partenaire est sérieux, nous continuons avec lui. Sinon, nous reprenons notre liberté d’aller prospecter ailleurs, parce que le monde de la finance fonctionne comme cela.


S. : Cela signifie-t-il que le partenaire doit vous avancer les 15% de financement que vous avez demandés?


C.H.S. : Non, nous avons dit que dans la structuration du projet, même si nous recevons un financement à 100% d’un fonds d’investissement, nous voulons que le partenaire qui s’engage avec nous dans le projet mette également 15% de ses ressources. Cela ne veut pas dire que le monsieur va nous remettre son argent pour qu’on l’emmène dans nos pays. Ça signifie que dans la structuration globale du projet, il devra mettre forcément son argent. Cela crédibilise le projet et permet aussi, par la crédibilité de l’investisseur, au fonds souverain, de pouvoir l’accompagner. Depuis une année, nous sommes en train de travailler sur cette question, sur comment structurer les financements, quels types de partenariats nous devrions avoir. Nous avons fait plusieurs voyages ici, mon collègue de la BOAD, ainsi que celui de la BCEAO pour nous aider à structurer le projet et au fur et à mesure que nous discutions, nous avons trouvé ce modèle.


S. : Dans le cadre du Programme économique régional (PER) avec vos partenaires européens, vous avez instauré une sorte de suivi-évaluation ensemble. Est-ce que vous allez reconduire le même schéma avec vos nouveaux partenaires ?


C.H.S. : Absolument, parce que le problème, c’est que si vous vous engagez, il y a nécessité de fixer des dates précises, de pouvoir faire l’évaluation. C’est pourquoi nous avons instauré au niveau de la Commission de l’UEMOA d’ailleurs, une cellule de suivi-évaluation. Cette cellule nous a été suggérée par notre partenaire historique, la France, qui nous a beaucoup aidés et qui a attiré notre attention sur le fait que notre organisation aussi n’avait pas une cellule de suivi-évaluation. Nous avons trouvé que c’était une observation pertinente et nous avons demandé à la France de nous aider à structurer cela, ce qu’elle a fait. Donc, il faut une cellule de suivi-évaluation, que chaque engagement puisse être suivi. Lorsque nous avons discuté avec le Programme économique régional deuxième génération à Abidjan en 2012, le président Alassane Ouattara avait aussi attiré notre attention sur cette question, en disant qu’il faut suivre les engagements. C’est le même modèle que nous allons donc reconduire à Dubaï.


Propos recueillis à Dubaï par Moustapha Sylla
Commentaires