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Situation nationale : une proposition légale de sortie de crise
Publié le mercredi 10 septembre 2014  |  Autre presse
Marche-meeting
© Autre presse par DR
Marche-meeting de l`opposition : du monde dans la rue contre le référendum
Samedi 23 août 2014. Ouagadougou. L`opposition politique a organisé une marche-meeting pour exprimer à nouveau son rejet du projet de référendum sur l`article 37




Ceci est une tribune d'un citoyen sur la situation nationale marquée par le débat sur le référendum sur l'article 37 de la Constitution relatif à la limitation du mandat présidentiel.


A travers des meetings, des marches-meetings et des conférences, le peuple s’est exprimé en défaveur ou en faveur de la modification de l’article 37 de la Constitution pour permettre au Président Blaise Compaoré de se représenter à l’élection présidentielle de 2015. Je voudrais m’hasarder à tirer les conclusions et faire des propositions concrètes pour une sortie de crise paisible et honorable.
Que peut-on retenir des manifestations organisées par ceux qui sont contre la modification de l’article 37 de notre Constitution et ceux qui sont pour ? Je ne parle pas de référendum car il y a des éléments dans le camp de la « majorité » qui sont contre la modification de l’article 37 mais qui sont pour l’organisation d’un référendum. Les manifestations organisées par les deux camps n’ont ni le même objectif ni les mêmes motivations.
Les manifestations organisées par l’Opposition politique se fondent sur une identification de participants aux préoccupations exprimées par l’Opposition à savoir la non-modification de l’article 37 par voie parlementaire, à travers la mise en place d’un Sénat ou par voie référendaire (consultation du peuple). Les manifestants de l’Opposition expriment leur conviction. Ils participent aux meetings et aux marches sans contrainte et sans appât. Certains acceptent même de contribuer financièrement aux frais d’organisation des activités de lutte contre la modification de l’article 37 initiées par l’Opposition. L’Opposition politique surfe sur une adhésion effective des populations dont le nombre augmente au fur et à mesure.
Les manifestations organisées par ceux qui sont favorables à la modification de l’article 37 de la Constitution se basent sur des suppositions non encore confirmées par l’intéressé lui-même de la candidature du Président Blaise Compaoré en 2015. En effet, à ce jour le Président Blaise Compaoré n’a pas encore annoncé sa candidature pour 2015. Il a même émis l’idée de ne pas se présenter quand bien même les résultats du référendum lui donneraient le droit. Dès lors, ceux qui mobilisent la population pour défendre la modification de l’article 37 de la constitution le font sur la base de leurs propres attentes (personnelles ou de groupe) en espérant mettre la pression sur le Président afin qu’il accepte de se présenter en 2015. Les objectifs des manifestations qu’ils organisent sont moins la modification de l’article 37 de la Constitution que la demande adressée au Président Blaise Compaoré d’accepter de se présenter en 2015. Toutes les manifestations organisées par le camp du Président se terminent par un appel adressé au Président afin qu’il initie le processus de modification de la Constitution. Pour mettre une forte pression sur le Président, les organisateurs des manifestations essaient de construire par tous les moyens une popularité du Président Blaise Compaoré. C’est pourquoi, ils investissent des sommes colossales et organisent des concerts pour attirer des personnes à leurs manifestations.
Que pourrait faire le Président Blaise Compaoré sous la pression ? Le Président Compaoré pourrait finir, tôt ou tard, par céder à la pression. La principale question qui mérite d’être posée est : que feraient les manifestants des deux camps si le Président venait à fixer une date pour la tenue d’un référendum sur la modification de l’article 37 de la Constitution ? Il est fort probable que les avertissements de l’Opposition se transforment en contestation avec plusieurs têtes de pont. Le camp du Président estimerait à son tour que son appel a été enfin entendu. Les partisans de la modification de l’article 37 de la Constitution pourraient vouloir soutenir leur candidat à travers des manifestations publiques. Personne ne peut prévoir les conséquences que pourraient engendrer ces deux types de manifestations.
Que pourrait faire le Président du Faso ? Les deux camps ne cessent de déclarer leur volonté de maintenir la paix et la stabilité sociale au Burkina Faso et surtout leur disponibilité au dialogue ! Notre Constitution a été adoptée par référendum le 2 juin 1991 avec la clause de la limitation des mandats du Président à 2. Le Président Blaise Compaoré a supprimé la limitation des mandats en 1997 et a été obligé de la réintroduire, trois ans après, en 2000, afin de maintenir la paix. Le maintient de l’article 37 de notre Constitution a donc un lien très fort avec la paix, la stabilité et la cohésion sociale dans notre pays. Quand bien même la modification de l’article 37 serait autorisée par la Loi, rien n’oblige le Président qui est le garant de la Constitution et de la paix à modifier l’article 37 de notre Constitution. Au nom de la paix et de la cohésion sociale, le Président Blaise Compaoré devrait s’engager à respecter la Constitution telle qu’adoptée en 1991.
Compte tenu de ce qui précède, le Président du Faso pourrait, dans un double souci de maintenir la cohésion au sein de son parti, le CDP et de préserver la paix sociale au Burkina Faso, adopter la solution suivante pour définitivement mettre fin au débat sur la modification de l’article 37 de la Constitution et épargner aux Burkinabè des situations difficiles :
• Si le Président Blaise Compaoré déclare maintenant qu’il ne serait pas candidat en 2015, il n’est pas certain que le respect dont il jouit maintenant n’en souffrirait pas. Son parti risque une implosion. Le Président pourrait, par contre, prendre en considération le climat social très tendu et annoncer au peuple son retrait de la vie politique.
• Le Président du Faso facilite la désignation, au sein du CDP, le choix d’un candidat à qui il pourrait apporter son soutien pour l’élection de 2015.
• Le Président du Parlement assurerait l’intérim et aura la charge d’organiser, sans pouvoir être candidat, l’élection présidentielle.
• La mise en place d’un gouvernement d’union nationale qui serait chargé principalement d’organiser l’élection de 2015 et de consolider la démocratie à travers une relecture de la Constitution (Sénat, l’article 37 de la Constitution…)
• Les partis politiques se concertent pour donner au Président du Parlement un « lenga » jusqu’en 2015 pour permettre, d’une part, aux partis de bien se préparer pour les élections et, d’autre part, pour apaiser le climat social.
Si cette solution venait à être acceptée par le Président, je pense qu’il ferait une sortie honorable tant pour ses concitoyens que pour l’opinion internationale. Il couronnerait ainsi en apothéose près de trois décennies au service de son peuple et des pays de la sous-région. Je suis convaincu que la population accompagnerait très massivement le Président Blaise Compaoré, avec tous les honneurs, jusque-là où il aurait choisi de résider. Il resterait une icône pour tous les Burkinabè.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso !

Ouagadougou, 09 septembre 2014

REBOKA Francis

02 BP 6152 Ouagadougou 02
Burkina Faso
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