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Pour contrer la justice à deux vitesses de la Cpi : Dlamini Zuma veut créer une Cour africaine de justice
Publié le mercredi 5 decembre 2012   |  LG Infos


La
© Autre presse par DR
La Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma élue à la présidence de l`Union Afrique


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La nouvelle présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini Zuma, depuis son élection le 15 juillet 2012, ne se passe pas d’actes pour donner vie à un pieux vœu. Celui qui consiste à indiquer la voie à suivre pour le règlement à l’africaine des conflits qui divisent les dignes fils de l’Afrique. En accord avec l’Etat du Sénégal, elle vient de convaincre de nombreux Etats membres, des partenaires internationaux au développement et certaines institutions internationales, comme l’Union européenne et les Usa, de couvrir les frais liés au procès d’Hissène Habré. Qui s’évaluent à 4,8 milliards de Fcfa. Une somme importante pour aider les Chambres africaines extraordinaires de juridiction qui seront bientôt créées au Sénégal et dans d’autres Etats africains, pour des procès similaires. Une information, entre autres, révélée sur les ondes d’une radio internationale. En faisant sienne, au nom de l’Institution qu’elle dirige, du très controversé dossier judiciaire Hissène Habré, c’est une réplique qu’elle entend donner aux puissances européennes, qui sont promptes à juger les dirigeants africains à travers la Cpi. Une Cpi qui a été vertement critiquée par plusieurs voix du continent, comme celle de Jean Ping, précédent président de la Commission africaine, qui dénonce le traitement partial dont sont l’objet les justiciables africains. «Si je suis élue, je ferai en sorte que la terre africaine ait son propre tribunal. De sorte que les dignes fils d’Afriques ne soient plus déportés comme des esclaves pour ce qu’ils ont fait à leurs semblables africains. Nous allons régler nos problèmes africains en Afrique et en Africains», promettait-elle. Ainsi donc, à la nécessite d’unité et de collaboration des peuples africains, dans le règlement pacifique de leurs différends, elle a adjoint sa promesse électorale qu’elle est bien en train de tenir. Des actes qu’elle joint à ses visées nouvelles, en passant au peigne fin, les grands maux qui assaillent le continent, par des signaux forts, et non des moindres, depuis son investiture officielle, le lundi 15 octobre 2012, à la tête de l’Union. Et ce coup d’accélérateur donné à un dossier à la traine depuis plusieurs décennies, en est une preuve tangible. Un dossier judicaire tiraillé entre le Tchad, le Sénégal et la Belgique, qui veut elle aussi juger le prévenu Habré, en vertu de la compétence extraterritoriale de sa loi pénale. Une affaire qui a tant défrayé la chronique et qu’elle veut absolument régler et africaniser, à travers des tribunaux africains et non européens, comme la Cpi.«L’Afrique n'est ni française ni russe ni portugaise ni américaine mais bien africaine. Nos décisions ne seront facteur de changement que si elles sont appliquées. Il faut des solutions africaines aux problèmes africains». De célèbres phrases prononcées au cours de la cérémonie d’investiture, qui magnifient celle dont la débauche d’énergie en faveur de l’Afrique est une réalité. Démonstration faite à travers les pressions que l’Ua a exercées sur le mouvement rebelle M23, pour son retrait de la ville de Goma, en Rdc. Un pari qu’elle est en phase de gagner. Rappelons qu’Hissène Habré est soupçonné d'être responsable de la mort de presque 40.000 personnes, durant son règne sur l’Etat tchadien. En janvier 1992, après le renversement de son régime, plusieurs fosses communes ont été découvertes à 25 km de lacapitale. Certaines fosses contenaient jusqu'à 150 squelettes des détenus, exécutés. Des poursuites contre lui sont engagées en Belgique en application de la loi de compétence universelle qui, bien qu'abrogée en 2003, s'applique dans ce cas précis. Unmandat d'arrêt international, assorti d'une demande d'arrestation immédiate, a été délivré par la justice belge, le 19 septembre 2005 et transmis aux autorités sénégalaises, chez qui s’est réfugié Habré après sa chute. Après son arrestation, le 15 novembre 1990, et une garde à vue de quelques jours, Hissène Habré est relâché, la justice sénégalaise s'étant finalement déclarée incompétente et l'affaire a été portée au niveau de l'Union africaine.

Marcel Dezogno

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