Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Maxime Kaboré, président du PIB : «il faut un gouvernement d’ouverture avec le front républicain»
Publié le vendredi 5 septembre 2014  |  L`Observateur Paalga
Maxime
© Autre presse par DR
Maxime Kaboré, président du PIB (Le Parti indépendant du Burkina).




Maxime Kaboré n’est plus à présenter, tant il est connu maintenant comme le loup blanc depuis son intrusion en politique en tant que candidat indépendant à la présidentielle de 2010.

D’aucuns avaient à l’époque vu en lui une fabrication du pouvoir pour accompagner Blaise Compaoré aux urnes.

« L’amiral » balaie du revers de la main ce jugement et soutient qu’il n’est téléguidé par personne. Membre du Front républicain avec son Parti indépendant du Burkina (PIB), Maxime Kaboré estime qu’il faut aujourd’hui un gouvernement d’ouverture avec le F.R.

Maxime Kaboré est entre le Burkina et la Belgique. Comment menez-vous vos activités politiques avec ces va-et-vient entre les deux pays ?

Je dois vivre. Je travaille en Belgique, je suis un responsable, et je suis amené à être sur place pour donner des instructions et suivre les choses de près. Je viens souvent au Burkina quand l’actualité m’oblige à être là. J’essaye en tout cas de concilier mes activités politiques et professionnelles.

Au fait qu’est-ce que vous faites exactement là-bas ?

Je suis directeur d’une ONG que j’ai créée, qui accueille des personnes défavorisées. Mon centre est agréé par la région Wallonne et bénéficie de subventions. J’ai des employés, des assistants sociaux et des éducateurs que j’ai engagés.

On a le sentiment que le PIB se résume à la seule personne de Maxime Kaboré, puisque rarement on a vu le parti mener des activités sans son président.

Et pourtant, nous avons mené des activités même si celles-ci n’étaient pas médiatisées. Le Balai Citoyen a nettoyé des maternités, nous l’avons fait aussi à la Patte-d’Oie et à Sig-Nonghin. Ce sont des actions citoyennes qui montrent notre implication dans le développement. Un reboisement est en vue, et le site a été localisé. Ce sont des activités que nous faisons avec les jeunes du parti. Mais la presse n’y est pas forcément conviée, c’est pourquoi vous avez le sentiment que nous ne faisons pas grand-chose.

Lors de la dernière présidentielle, certains vous ont dépeint comme un OVNI politique tant personne n’avait entendu parler de vous auparavant. Etiez-vous vraiment novice en la matière où aviez-vous des antécédents politiques ?

J’ai toujours fait de la politique pour ceux qui me connaissent. J’ai été victime des affres des régimes d’exception. En mai 1988, j’ai été arrêté par la gendarmerie lors d’une manifestation des étudiants. Quand je revenais au Burkina Faso pour la campagne présidentielle, il est évident que de nombreuses personnes ne me connaissaient pas sous cet angle. Mais je crois que finalement il y a eu un enthousiasme, un engouement autour de ma candidature, et je pense que je n’ai pas démérité (Ndlr : il s’est classé 5e sur 7 candidats avec 1,48 % des suffrages).

A l’époque, on avait vu en vous une fabrication du pouvoir. Reconnaissez que quelqu’un qui commence sa carrière politique par une candidature à la présidentielle a de quoi troubler, surtout que vous êtes basé en Belgique.

(Rires) Je ne suis téléguidé par personne. Ceux qui connaissent l’Amiral savent que je suis un homme libre et je décide de moi-même. J’ai usé de mon droit constitutionnel. La Constitution me permet d’être candidat. C’est d’ailleurs la première fois qu’il y a eu une candidature indépendante. Je suis venu, j’ai battu la campagne. Les gens ont pensé que j’étais téléguidé par le président Blaise Compaoré. Pensez-vous qu’à l’époque Blaise Compaoré avait besoin de Maxime Kaboré pour l’accompagner ?

Je suis quelqu’un de combatif et d’optimiste. Vous avez constaté que je ne suis pas novice. Ma campagne a été bien structurée. C’est clair que ne je n’avais pas de moyens colossaux comme certains partis puisqu’étant indépendant. Je suis venu en tant que citoyen d’un pays que j’aime et qui me le me rend beaucoup.

Justement d’où vous vient le surnom « amiral » ?

C’est un surnom qui m’a été donné par mes camarades du Prythané militaire du Kadiogo (PMK). J’étais un admirateur du génie et stratège militaire Yamamoto, commandant de la flotte japonaise. L’amiral veut aujourd’hui conduire le bateau battant pavillon Burkina Faso à bon port. (rires)

Dites-nous clairement où se situe le PIB : dans la mouvance présidentielle ou l’opposition ?

Nous sommes de l’opposition politique et nous avons fait notre déclaration le 14 février 2014 comme la loi le stipule, mais travaillons en concertation avec la majorité. Cela ne veut pas dire que je suis de la majorité présidentielle ou de la mouvance. Mon adhésion au CDP était d’ailleurs plus facile mais j’ai préféré créer mon parti que j’anime et qui fait des dépenses. Le PIB est un parti indépendant qui est favorable aux projets lorsqu’ils sont en faveur de la population, et quand il y a des critiques aussi, nous les formulons.

Vous êtes de ceux qui prétendent être contre la modification de l‘article 37 mais pour le référendum. Comment réussit-on le tour de force de concilier ces deux positions ?

Nous avons été au CCRP et nous avons dit notre opposition à la modification de l’article 37. Je suis favorable à ce que la Constitution soit respectée. Mais nous avons dans la Loi fondamentale l’article 49 qui donne une prérogative au président du Faso de pouvoir convoquer un référendum pour une question d’intérêt national. Certains estiment que le référendum n’est pas une question d’intérêt national. Il ne faut pas oublier que l’article 49 confère un droit au président, et il doit en jouir. Je suis un républicain et je vais au bout de ma démarche. Pourquoi refuser au peuple souverain son droit de s’exprimer sur une question d’importance ?

Est-ce parce que l’article 49 autorise une modification constitutionnelle qu’il faut en abuser ?

A partir du moment où c’est la Constitution qui lui en donne le droit, c’est une prérogative présidentielle. Refuser que Blaise utilise l’article 49, c’est lui faire la force et ce n’est pas normal.

Tant qu’à être contre le tripatouillage, n’est-ce pas plus logique d’être aussi contre le référendum dont la finalité est de permettre au PF de se représenter ?

La question sera posée et chacun sera libre de répondre sans moyen de coercition. Et puis aller au référendum ne signifie pas que le oui va l’emporter. Moi je suis pour l’organisation d’un scrutin référendaire, je ferai campagne pour que l’article 37 reste en l’état, c’est-à-dire que je vais appeler à voter non.

Le président du Faso a affirmé lors de son séjour à Washington que pour construire des institutions fortes, il faut des hommes forts. Qu’en pensez-vous ?

Il faut comprendre la phrase d’Obama dans son contexte. Quand il dit que l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, il a voulu dire que notre continent n’a pas besoin de dictateur. Lorsqu’il y a un coup d’Etat, on parle d’homme fort en référence à celui qui vient de prendre le pouvoir, celui qui incarne l’autorité.
Blaise Compaoré a raison de le dire, s’il n’y a pas d’homme fort qui aime son pays, qui est engagé, les institutions ne tiendront pas. Dans ce sens, les propos du président Compaoré ne sont pas contradictoires mais complémentaires des déclarations d’Obama. Et je suis d’avis avec ce principe d’homme fort pour des institutions fortes dans le sens des grands hommes qui vont donner une orientation à un peuple. Et partout dans le monde, on a eu des hommes forts ayant le sens du bien commun.

Quelle pourrait être la solution à la crise quand on sait que les positions des deux camps sont diamétralement opposées ?

Avec des positions opposées, le seul recours est le référendum. Ce serait dommage que, dans une démocratie, on ne puisse pas consulter le peuple. L’opposition ferait mieux de travailler à des élections transparentes, crédibles et à ce que les choses se fassent sans fraude comme le prétendent certains. Chacun dit avoir le peuple avec lui. Il faut alors le considérer comme mature et le consulter. On ne peut pas vouloir d’une chose et de son contraire.

Le Front républicain a appelé depuis Gaoua au dialogue et non à la négociation. Vous qui en êtes membre, qu’entend-il par là ?

Il faut d’abord aller au dialogue avant toute négociation. Ceux qui refusent le dialogue se trompent. Mais le CFOP s’est ravisé, Zéphirin Diabré a affirmé récemment qu’il était favorable au dialogue. C’est une démarche de sagesse, de paix, et chacun y gagne. Les opposants ont compris que la logique d’affrontement ne nous amène nulle part. Dans cette logique, le CFOP a emboîté le pas au Front républicain en allant voir les autorités coutumières et religieuses.

Les fidèles de Blaise Compaoré, affirment que le Burkina Faso n’a jamais produit un leader de sa trempe, n’est-ce pas mieux d’essayer autre chose pour voir si ça ne sera pas mieux ?

La déclaration du député Dermé Salam montre qu’il est un disciple du président. C’est une phrase exagérée. C’est vrai que le chef de l’Etat a un leadership incontesté, mais d’autres personnes peuvent bien diriger ce pays. Ce n’est même pas valorisant pour le président Compaoré de dire cela, puisque s’il est là, il doit former des gens pour lui succéder un jour.

On entend souvent dire que BC n’est même plus habité par la charge mais que ce sont ses proches qui le poussent à s’accrocher. Etes-vous d’avis ?

Blaise Compaoré est un homme qui a à cœur ce pays. Il faudra des gens qui peuvent préserver ses acquis. On peut critiquer mais on ne peut pas dire qu’il n’y a pas eu d’avancées significatives. L’entourage du président n’a pas toujours une vie qui reflète la réalité du peuple. Le président a conscience de cela et les gens commencent à comprendre qu’ils doivent avoir un comportement exemplaire.
Ce pays doit perdurer dans la paix et la cohésion sociale. Chacun doit mettre de l’eau dan son vin malgré les divergences. La misère n’est pas des deux camps mais elle est humaine et il faut travailler à ce que chaque Burkinabè puisse manger, se nourrir, se loger, s’éduquer. Le reste n’est que du vent.

C’est la rentrée gouvernementale. Pensez-vous qu’il faut un nouveau gouvernement pour gérer la délicate période qui s’annonce ?

Nous sommes dans une logique de travail avec le Front républicain pour mettre en action un vaste programme. Il faut des hommes compétents qui pourront affronter les défis qui sont les nôtres. Pour cela, il faut un gouvernement politique d’ouverture avec le Front républicain.

Propos recueilli par

Ouédraogo Adama Damiss
Commentaires

Titrologie



L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie
Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment