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Ne pas regarder le Lesotho de haut

Publié le jeudi 4 septembre 2014 | Sidwaya

© Autre presse par DR
Les Etalons du Burkina Faso

Les Etalons tenteront ce samedi 6 septembre face aux Likuena de ne pas s’offrir une entrée en scène bégayante dans les éliminatoires de la CAN 2015. Battre le Lesotho sera donc pour les poulains de Paul Put, une obligation comptable et morale.

Si l’on jette un coup d’œil dans le rétroviseur, l’on s’aperçoit que les Etalons ont toujours éprouvé des difficultés face aux petits calibres du football africain. Depuis 1996 et leur fréquentation continuelle dans les éliminatoires des multiples compétitions continentales, les petits poucets ont toujours posé des équations à multiples inconnues aux Etalons. Tout commence en 1997 face au Kénya pour les éliminatoires de la Coupe du monde 98. Alors que le Burkina était donné favori, il sera surpris par cette équipe kényane le 6 avril 97 à Nairobi (4-3) alors que les Burkinabè menaient par 2-0. Au match retour le 16 août 97 à Bobo-Dioulasso, les Harambee Stars viendront encore vaincre les Etalons (4-2). Le Kénya remettra encore cela à Bizerte lors de la troisième journée des poules de la CAN 2004 en étrillant les Etalons (3-0), signant au passage leur première victoire en phase finale de CAN. Impensable pour beaucoup d’observateurs avisés du football continental. Face au Cap Vert pour les éliminatoires de la CAN 2006, la surprise allait être encore de taille. Défaits le 9 octobre 2004 à l’aller à Praia (1-0), les poulains de Ivica Todorov allaient à nouveau courber l’échine devant les Requins Bleus à domicile (1-2) le 26 mars 2005. Autre adversaire qui ne présentait aucune menace au rang du classement FIFA et qui fera chuter les Etalons, c’est aussi la Tanzanie. Pour les éliminatoires de la CAN 2008, les Etalons se prendront les pieds dans le tapis à l’aller à Dar es Salam le 2 septembre 2006 (2-1) avant de venir sombrer au stade du 4-Août au retour le 16 juin 2007 (1-0). Cette onde de choc se propagera et emportera dans sa secousse l’équipe fédérale du président Diakité. Toujours dans les petites équipes qui mettront des bâtons dans les roues des Etalons, l’on pourrait citer l’Ouganda que l’équipe nationale burkinabè n’est pas parvenue à battre. Le 8 octobre 2005, les Etalons étaient contraints au partage des points à Kampala (2-2). Au retour le 29 août 2006, scénario identique. Les Ougandais tiendront à nouveau en échec la formation burkinabè (0-0). Le dernier épisode en date où les Etalons ont étalé leurs lacunes existentielles face à une petite équipe, est le match amical face aux Comores disputé le 5 mars 2014 à Marseille (1-1). Ce rappel historique n’est pas pour remuer le couteau dans la plaie mais plutôt amener les Etalons à ne plus être branché sur courant alternatif face aux nations dite petite en football. Contre le Lesotho (29e africain et 105e mondial dans le classement FIFA), Le Burkina (actuel 9e africain et 58e mondial) devrait savoir hisser le niveau de son jeu pour ne plus tomber dans ces genres de traquenard. Volonté et implication devront être donc les ingrédients indispensables qui guideront les foulées et les chevauchées de Charles Kaboré et compagnie pour cette rencontre initiale. Il ne faudrait pas regarder le Lesotho de haut mais plutôt avoir du respect pour cette formation car les Likuena ne se priveront certainement pas de s’offrir le scalp des vices- champions d’Afrique. Paul Put et ses ouailles devront mettre cela dans un coin de leur tête. Il faut gagner pour s’acheter une paix intérieure avant d’entamer le voyage en Angola dans de bonnes dispositions psychologiques. Après leur exploit Sud africain, le plus dur commence maintenant pour eux. Ne dit-on pas généralement qu’arriver au sommet n’est pas le plus laborieux mais c’est s’y maintenir qui reste la croix et la bannière?

Béranger ILBOUDO