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4e Forum sur la révolution verte en Afrique
Publié le jeudi 4 septembre 2014  |  Sidwaya
Nkosazana
© Autre presse par DR
Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de l`Union africaine (UA)




Le 4e Forum sur la révolution verte en Afrique (AGRF, sigle anglais), se déroule du 1er au 4 septembre 2014 à Addis-Abeba, dans une ambiance empreinte d'optimisme des acteurs du développement de l’agriculture africaine, regroupés au siège de l’Union africaine. L’ex-président ghanéen, John Kufuor et de nombreuses personnalités ont répondu présent au deuxième jour de la rencontre.

«On s’est déjà libéré du colonialisme, on peut se libérer de la pauvreté» ! Ces propos de la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zouma, au deuxième jour du 4e Forum africain sur la révolution verte, résument bien la foi des acteurs de la promotion de l’agriculture africaine, présents dans la capitale éthiopienne. La délégation burkinabè, conduite par Taïta Salifou, chef de cabinet du ministre de l’Agriculture, n’est pas moins optimiste pour l’avenir, quand bien-même beaucoup reste à faire.
Un rapport sur l’état de l’agriculture en Afrique, en lien avec les changements climatiques, lancé dans la matinée par l’ex-président du Ghana, John Kufuor, a souligné les risques de «saisons ratées» auxquels s’exposent désormais les producteurs du continent. Ledit rapport présente aussi quelques pistes pour une «agriculture intelligente» dans laquelle les petits exploitants ne seront plus vulnérables. Ce qui en rajoute à l’optimisme ambiant.
«Nous allons atteindre cet objectif. Si le Japon, la Chine, la Corée, Singapour ont pu avancer du niveau où ils étaient il y a 50 ans, nous aussi, nous le pouvons d’autant qu’ils n’ont pas autant de ressources naturelles que nous», a déclaré Mme Dlamini-Zouma, intervenant à la cérémonie officielle du forum, au siège de l’UA.
La présidente de la Commission de l’UA pense que ces pays cités en exemple, ont investi «beaucoup» sur l’homme, sur la science et les technologies, dans l’innovation et dans les infrastructures. «Mais ce qu’il convient de dire, c’est qu’ils n’ont pas fait du copier-coler», a-t-elle prévenu.
Plusieurs autres personnalités, parmi lesquelles l'ex-secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Kofi Annan, les ministres éthiopien et nigérian en charge de l’Agriculture ou encore la commissaire de l’UA chargée de l’agriculture et de l’économie rurale, se sont dit convaincus que l’agriculture du continent aura bientôt un autre visage.
Ce forum, la plus large rencontre consacrée au développement agricole sur le continent, regroupe des producteurs, des chercheurs, des décideurs, des entrepreneurs, ainsi que des représentants des jeunes et des femmes, en vue de donner une impulsion nouvelle, capable de «révolutionner» l'agriculture en Afrique.
La présidente de l’Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA, organisatrice en chef du forum) pense que la transformation de l’agriculture a démarré. «Nous n’avons plus besoin de le démontrer à qui que ce soit, en même temps, nous n’avons pas droit aux erreurs», a affirmé Jane Karuku. Le ministre nigérian de l’Agriculture et du développement rural, Akinwumi Adesina, s’est montré le plus optimiste, pour ce qui concerne son propre pays. Pour lui, dans les 4 prochaines années, le Nigéria sera un grand exportateur de produits agricoles, à l’instar de la Thaïlande. Il a révélé que 6 millions d’agriculteurs utilisent désormais de la semence améliorée et que 700 mille jeunes nigérians, intervenant sur toute la chaîne de valeur, seront formés pour faire face au vieillissement des producteurs. «Les millionnaires jeunes ne viendront plus seulement des secteurs gaziers et pétroliers, mais aussi du secteur agricole», s’est-il enthousiasmé. A condition, a-t-il ajouté, que les rebelles islamistes de Boko Haram, n’aient rien contre cela, eux qui tentent de contrôler le territoire.
Les producteurs eux-mêmes n’en sont pas moins positifs sur l’avenir. «Nous sommes mûrs et organisés», a lancé leur porte-parole.

«Nous sommes bien partis»

Pour le président de l’Union des producteurs semenciers du Burkina Faso, Abdoulaye Sawadogo, cette rencontre est importante à plus d’un titre. «Nous avons vu des chercheurs présenter des résultats de leurs recherches, qui nous donnent beaucoup d’espoir que demain sera vraiment meilleur», a-t-il dit.
Promoteur de Nafaso, une entreprise de production et de commercialisation des semences améliorées, M. Sawadogo, pense que notre pays pourra s’adapter aux variations climatiques, dans le domaine agricole. En guise d’exemple, il a évoqué les variétés de maïs et de niébé mises au profit des producteurs. Et de préciser : «ces variétés ont de hauts rendements, des cycles (de maturation) courts et résistent à la sécheresse».
Les participants ont d’ailleurs cité à deux reprises l’exemple du Burkina Faso, à travers la technique culturale du Zaï, comme «bonne trouvaille endogène» pour faire face aux variations du climat. Ce qui a fait dire au président des producteurs semenciers : «Nous sommes bien partis pour affronter les changements climatiques». Toutefois, a-t-il relativisé, les variétés mises au point et subventionnées par l’Etat, ne sont pas connues de la majorité des producteurs. Seuls 17% de l’ensemble des producteurs ont recours à des semences améliorées. «Ce qui est vraiment inquiétant» à ses yeux.
La rencontre se poursuit jusqu’au 4 septembre 2014. Elle doit répondre aux questions sur l’avenir de l’agriculture en Afrique, notamment sur l’implication des jeunes et du secteur privé dans la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles. L’objectif est de trouver les clefs pour dynamiser l’agriculture en vue de lutter contre l’insécurité alimentaire et soutenir l’émergence du continent.

Aimé Mouor KAMBIRE
Depuis Addis-Abeba
mouorkambire@yahoo.fr
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