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Conseil supérieur de la communication : la « gendarmette » Nathalie sur un terrain miné
Publié le mercredi 3 septembre 2014  |  L`Observateur Paalga
Nathalie
© Autre presse par DR
Nathalie Somé, la nouvelle présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC).




Pour un peu, on aurait pu apercevoir de la fumée blanche s’élever au-dessus du siège du Conseil supérieur de la communication (CSC), le lundi 1er septembre 2014 à midi, lorsque les membres du collège des conseillers rencontraient la presse avec un «scoop». Comment dit-on «nous avons une présidente» en latin ? Habemus duchem ? Habemus reginam ? Ou quoi d’autre encore de plus juste, chers amis latinistes ? En tout cas, par 6 voix contre 3 des 9 conseillers réunis pour l’occasion, ceux-ci ont porté à la tête de l’institution notre confrère Nathalie Ini Edwige Somé née Hien, pour un bail de 5 ans non renouvelable.


Certes, cette élection est encore à confirmer par le président du Faso à travers un décret mais, sauf tremblement de terre, on ne voit pas comment et pourquoi Blaise Compaoré pourrait y mettre son veto surtout que la nouvelle présidente fait partie des trois conseillers proposés par le président du Faso dans la nouvelle équipe au titre de la loi (1).

En attendant donc l’imprimatur définitif de Kosyam, on ne peut que lui souhaiter la bienvenue à la tête de cette institution et surtout du courage dans sa nouvelle fonction qui ne sera pas, on s’en doute déjà, une sinécure ; notamment au regard du contexte sociopolitique dans lequel elle y accède.

En disant cela, nous pensons évidemment à ce débat interminable sur le référendum pour la révision de l’article 37, projet du parti au pouvoir et de ses satellites, qui, comme on le sait, divise les Burkinabè en deux camps (anti et pro référendum) diamétralement opposés, que ce soit au niveau de la classe politique, des religieux, ou de la société civile.

Et la presse n’est pas en reste, puisqu’elle est, elle aussi, traversée par la même ligne de fracture qui divise la société, avec ce que cela comporte comme risque d’excès et d’atteinte à l’éthique et à la déontologie qui régissent notre métier. Au fur et à mesure que l’échéance de 2015 approche, le paysage médiatique burkinabè devient en effet un véritable ring où tous les coups semblent permis entre ‘’les forcenés de l’alternance’’ (L’Opinion dixit) et les croisés du statut quo sous prétexte de stabilité.

Dans cet environnement chaque jour plus délétère où même des directeurs de publication manquent d’en venir aux mains, eux qui se contentaient jusque-là de ferrailler par leurs plumes, le «gendarme des médias» risque de ne pas chômer, et ses actions et réactions seront largement commentées, critiquées, acceptées ou rejetées.

Outre cette mission de régulation qui s’annonce particulièrement difficile dans le contexte sus-évoqué, l’autre grand pari qui attend, osons le sobriquet, «Kôrô Natha» (Grande sœur Nathalie) est de relever le défi de la succession de Tantie Béa. L’un des grands chantiers laissés par Béatrice Damiba et qui change ainsi de maîtresse d’ouvrage est sans doute la résolution de l’équation de la Convention collective qui a été signée mais dont la mise en œuvre effective se fait toujours attendre.

Il est vrai que la balle est dans le camp des patrons de presse, qui ont posé le préalable des mesures d’accompagnement. N’empêche que le CSC devrait continuer de travailler au rapprochement des différentes positions. Et cela, parce que cette convention collective dont s’enorgueillit la profession est en grande partie née des efforts successifs des trois responsables qui se sont succédé à la tête de cette instance de régulation.

Et que dire de l’égal accès des partis politiques et de la société civile aux médias de service public, où l’équité et l’équilibre sont une bataille loin d’être gagnée ? En cela, notre pays est encore loin de la fameuse règle des 3 tiers prônée par les papes de l’équilibre de l’information (2).

Et c’est pour tout cela que le travail qui attend Nathalie Somé s’annonce éprouvant, et il va lui falloir beaucoup de tact et de courage pour parfois «aller en guerre» contre ceux qui, hier encore, étaient ses confrères, ses adversaires ou même ses alliés politiques.

Autant dire que celle que l’on présente, à tort ou à raison, (on verra bien) comme une dame de fer devra à tout le moins donc, en portant son béret de «gendarmette des médias», savoir faire preuve de caractère sur le terrain miné qui l’attend pour tenir le gouvernail médiatique du navire battant pavillon Présidentielle 2015.



Hyacinthe Sanou
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