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Niger/trafic des bébés : la fuite du président parlementaire relance une polémique
Publié le dimanche 31 aout 2014  |  Xinhua
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© aOuaga.com par Serge T.
Assemblée nationale ivoirienne : séance solennelle d’ouverture de la première session ordinaire 2013
Mercredi 24 avril 2013. Abidjan. Plateau, palais de l’Assemblée nationale. Guillaume Soro a présidé la première session ordinaire de l’année 2013. Photo : S.E.M Hama Amadou, président de l’Assemblée nationale du Niger




NIAMEY, Le départ précipité du pays, mercredi, pour se refugier au Burkina Faso voisin, du président du parlement nigérien, M. Hama Amadou, soupçonné de complicité dans un trafic présumé de bébés du Nigéria, alors que ses pairs venaient de lever son immunité pour autoriser son audition devant le juge, a relancé de la manière la plus vive une polémique au sein de la classe politique nigérienne.

Après l'incarcération de 18 personnes dans les prisons, parmi lesquelles l'épouse de Hama Amadou, le ministre d'Etat en charge de l'Agriculture M. Abdou Labo, proche du président de la République, et son épouse, le parlement nigérien a donné son avis favorable à la requête du ministre de la Justice pour la mise à la disposition à la Justice de Hama Amadou aux fins d'être arrêté dans le cadre de cette affaire.

Bien qu'ayant saisi la cour constitutionnelle du pays sur la validité de l'autorisation donnée par le bureau de l'Assemblée nationale pour son audition par le juge, Hama Amadou a quitté précipitamment le Niger pour éviter d'être arrêté.

Pendant que les proches de Hama Amadou parlent de règlement de compte politique, le clan de la majorité au pouvoir a souligné que Hama Amadou est un citoyen comme tout le monde et qu'il doit subir les rigueurs de la loi s'il est coupable.

Le porte-parole des partis de l'opposition, M. Tahirou Salatou, accuse le président Mahamadou Issoufou de saisir ce prétexte pour évincer un rival politique aux présidentielles de 2016.

"Hama Amadou n'a pas fui la Justice de son pays mais plutôt la dictature du régime de la 7eme République", a-t-il clamé.

Depuis que son parti Moden-Fa a décidé de quitter la mouvance, il y'a un an, Hama Amadou a l'objet de toutes les persécutions ( tirs d'armes contre son domicile, tentative d'empoisonnement, retrait de sa garde rapprochée). Tout a été mis en oeuvre pour atteindre la personne de Hama. "Ce simulacre de requête ne vise rien d'autre que la vie de Hama Amadou", a-t-il indiqué.

Même son de cloche de ses avocats pour qui Hama Amadou s'est refugié au Burkina Faso "pour éviter le piège que lui ont tendu les autorités nationale" et se disent prêts à répondre devant la Justice si jamais il est inculpé dans le cadre d'une procédure légale.

Ils ont, en outre, dénoncé le harcèlement contre leur client " au mépris de toutes les dispositions juridiques et cela fait peser de graves périls sur la démocratie nigérienne".

Selon M. Souley Oumarou, un des avocats de Hama Amadou, la Constitution nigérienne dit qu'aucun "député ne peut, hors session, être arrêté qu'avec l'autorisation du bureau de l'Assemblée nationale, sauf cas de flagrant délit, de poursuites autorisées ou de condamnations définitives".

Ainsi, précise Souley Oumarou, c'est seuleent lorsqu'il est poursuivi que le juge peut demander sa levée d'immunité, ce qui n' a jamais été respecté dans ce cas-ci. Il soutient que son client est "victime d'un harcèlement politique dirigé par le président Issoufou lui-même".

"Nul n'est au-dessus de la loi", clament les partisans du président Issoufou. Pour le porte-parole du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir), M. Iro Sani, " Personne ne l'aurait touché s'il ne s'était pas lui-même empêtré dans une affaire criminelle de trafic d'êtres humains".

Pour lui, la fuite de Hama Amadou montre au peuple nigérien son vrai visage, "un aventurier capable de se soustraire à la justice".

De l'avis du procureur de la République, M. Boukari Ibrahim Sally, dans un point de presse, Hama Amadou ne sera jugé que lorsque la levée de son immunité aura été confirmée par la Cour constitutionnelle

"Mais dès que la requête autorisant le bureau de l'Assemblée nationale à mettre le député Hama Amadou à la disposition de la justice aura été confirmée par la Cour constitutionnelle, le Doyen des juges d'instruction va convoquer M. Hama Amadou ; s'il n' est pas là, il va constater qu'il n'est pas là et émettre un mandat d'amener", a-t-il précisé.

Aux dernières nouvelles, le président du Parlement nigérien se trouverait à Bruxelles (Belgique) depuis samedi midi.
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