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Traoré Mohamed, leader des démissionnaires du MPP:« j’ai la forte conviction que le navire MPP va chavirer »
Publié le mercredi 27 aout 2014  |  Le Pays
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© aOuaga.com par Séni Dabo
MPP : plus de 200 militants retournent au CDP
Mardi 26 août 2014. Ouagadougou. RAN hôtel Somkièta. Des militants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, opposition), au nombre de 220, ont animé une conférence de presse pour annoncer leur démission de ce parti et leur intention de retourner à leur parti d`origine, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir). Photo : Mohammed Traoré, porte-parole des démissionnaires




Des ex-militants du CDP qui avaient rejoint le MPP ont décidé de retourner au bercail. Ces derniers ont donc tenu une conférence de presse le 26 août 2014, à Ouagadougou, pour informer l’opinion nationale et internationale sur leurs motivations à quitter le MPP pour leur ancien parti. Ces motivations, selon Mohamed Traoré, maintenant ancien membre du Bureau politique national du MPP, sont les mêmes qui les avaient amenés à quitter le navire CDP, à savoir la délation, le népotisme et la corruption.

« J’ai la forte conviction que le navire MPP va chavirer, mais ce n’est pas pour cela que je le quitte », a martelé Mohamed Traoré, ex-membre du Bureau politique national du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), maintenant démissionnaire. Mohamed Traoré n’est pas le seul à démissionner ; ils seraient 220 personnes à avoir décidé, le 26 août dernier, lors d’une conférence de presse, d’informer l’ensemble de l’opinion qu’ils quittaient le MPP pour retourner à leur parti d’origine, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Pour ces derniers, cette défection serait due à plusieurs tares qu’ils dénonçaient au CDP qui, maintenant, se sont retrouvées et démultipliées au MPP. « Les principes démocratiques ont laissé la place à des pratiques peu républicaines, fondées sur le clientélisme, le despotisme, la délation, la corruption », ont-ils dit en substance dans leur déclaration liminaire. Pour Mohamed Traoré, leader des démissionnaires, le MPP n’est pas un nouveau parti ; le nouveau parti, selon eux, c’est le CDP, car ce parti a changé sa vision, sa gestion et prend en compte les préoccupations des jeunes. Les tares que nous avons autrefois dénoncées au CDP quand nous le quittions, a-t-il poursuivi, se sont retrouvées au MPP, car les dirigeants de ce parti ont traîné avec eux leur mode de gestion. « Nous avons quitté le CDP, au départ pour montrer aux premiers responsables qu’il y avait des frustrations et que nous voulions le changement. Le départ du CDP, résidait, d’une manière générale, dans le besoin de combattre un système de gestion marqué par la chasse aux sorcières et la guerre des clans. Mais nous nous sommes rendu compte, plus tard, que ces tares existaient au CDP parce que ces gens-là y militaient (Ndlr : leaders du MPP) ». Pour Mohamed Traoré, le parti qui, maintenant, a les mêmes visions qu’eux, serait le CDP, car son système de gestion a été assaini ; mais au MPP, « pour être quelqu’un, ce n’est pas le travail qui compte, mais il faut savoir faire des courbettes », a-t-il ajouté. Et de poursuivre que leur premier départ du CDP n’était en aucun cas lié à des affaires personnelles. « Nous n’avions pas quitté le CDP parce que nous voulions combattre une personne. Nous voulions un changement et le changement, ce n’est pas forcément le départ de Blaise Compaoré », a-t-il dit. Par ailleurs, les démissionnaires ont soutenu la position du « OUI » au référendum car pour eux, la majorité, c’est le peuple et le mieux, c’est de le consulter pour trancher sur la question de l’article 37 de la Constitution, « sinon, s’il y a une crise, cela va coûter plus de milliards que l’organisation d’un référendum. Le CDP est dans cette logique et nous aussi », a souligné Mohamed Traoré. A la question de savoir quelles ont été les propositions que le CDP leur a faites pour démissionner du MPP, Mohamed Traoré a répondu que le Bureau politique du CDP n’était pas informé de la tenue de cette conférence de presse, encore moins de leur projet de démission. « Nous avons décidé de démissionner d’abord et ensuite de demander à réintégrer », a-t-il confié. « Sur quoi les démissionnaires se basent-ils donc pour avoir la certitude que le CDP les acceptera ? » A cette question, Mohamed Traoré a répondu qu’ils n’avaient pas encore contacté ceux du CDP, mais qu’ils étaient sûrs que ces derniers ne refuseraient pas d’anciens camarades. « Ils ont toujours respecté la valeur de tout un chacun. Je ne sais pas si je vais apporter beaucoup au CDP, mais le simple fait de dire que je soutiens le président du Faso, c’est quelque chose pour lui et pour le CDP. Le CDP a de la considération pour les personnes », a-t-il ajouté. « La démission ne serait-elle pas motivée par la nomination de Christophe Ilboudo, votre beau-frère, à la tête de la SONABEL ? » « Il s’appelle Christophe Ilboudo, il est marié à ma sœur et puis quoi ? », a-t-il lancé aux journalistes comme réponse. « Ce n’est pas parce qu’il est du CDP que je suis obligé d’être du CDP. C’est la même situation lorsque les gens disent que François Compaoré ne peut pas se présenter à l’élection présidentielle, alors que c’est un Burkinabè. Je suis allé au MPP et je reviens au CDP ; c’est mon droit. Il y aura bientôt d’autres démissions », a-t-il affirmé. Un autre fait qui a attiré l’attention des journalistes a été la présence des militants du CDP à la conférence, alors que Mohamed Traoré a dit n’en avoir pas informé le CDP. « Cela ne confirme-t-il pas le fait que l’on dise que vous étiez une taupe au MPP ? », lui a-t-on demandé. Là-dessus, il a relevé qu’il a des liens avec des gens du CDP, mais aussi du MPP et qu’ils restent des amis et gardent leurs liens, même s’ils ont des points de vue différents. « Il y a même des gens de l’UPC qui sont venus nous soutenir », a-t-il révélé. Mohamed Traoré a, en outre, souligné qu’au départ ils étaient 316 et que 96 personnes auraient désisté pour diverses raisons. Et d’ajouter qu’au sein du MPP, plusieurs personnes ont démissionné, mais n’ont pas encore déposé leur lettre de démission. « Bien qu’étant 220 démissionnaires, quels poids représentiez-vous au MPP ? », ont voulu savoir les journalistes.
« Si je n’avais pas de poids, je ne pense pas qu’au MPP je serais dans le bureau politique national, ou qu’on me contacterait pour mobiliser des gens », a répondu Mohamed Traoré. Et de confesser qu’il y a des partis qui les ont contactés, mais qu’ils préfèreraient retourner au CDP.

Adama SIGUE
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