Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Adama Kanazoé, président de l’AJIR: « Ceux qui veulent le référendum ne sont pas plus de 100 à 200 Burkinabè »
Publié le mardi 26 aout 2014  |  Le Quotidien
Souscription
© Le Quotidien par Bénéwendé Bidima
Souscription contre le référendum : l`opposition lance sa campagne nationale
Jeudi 26 juin 2014. Ouagadougou. La coordination de la campagne nationale de souscription populaire pour la lutte contre le référendum a animé une conférence de presse pour annoncer le lancement de ladite campagne. Photo : Adama Kanazoé, président l’Alliance des jeunes pour l’indépendance et la république (AJIR) et coordonnateur de la campagne




Nous avons rencontré le président de l’Alliance des jeunes pour l’indépendance de la république (AJIR), Adama Kanazoé, dans la matinée du 25 août 2014. Avec ce jeune « loup politique », nos échanges ont été focalisés sur la marche de l’opposition qui a eu lieu deux jours plus tôt. Pour lui, la mobilisation a été de taille et cela signifie que le match est terminé. « Pour paraphraser les amateurs du footbal, le match est terminé », a-t-il dit. Il a indiqué la détermination de l’opposition à faire chemin avec le peuple jusqu’à ce que la victoire de la démocratie soit réelle au Burkina.

Le Quotidien: Un commentaire sur la marche organisée par l’opposition ?

Adama Kanazoé, président de
l’ AJIR: Pour paraphraser les amateurs du football, le match est terminé. Ce qui s’est passé le samedi 23 août restera graver dans la mémoire collective des Burkinabè. Cette marée humaine qui a déferlé sur la place publique était tout simplement impressionnante de par sa quantité et de par sa qualité parce que toutes les forces sociales y étaient représentées pour crier leur ras-le-bol face à ce projet funeste de modification de l’article 37 de la Constitution.

A faire une analyse comparative avec les marches précédentes de l’opposition, comment appréciez-vous la marche du 23 août ?
C’est un véritable pied de nez que la population a fait à tous ceux qui pensaient que sa détermination avait baissé. Nous sommes dans notre appel, en ce qui concerne la dissuasion de Blaise Compaoré, dans son projet de modification de l’article 37. Notre démarche a eu du succès. La marche a prouvé que la mobilisation va grandissante. A chaque une fois que le président du Faso fera une piqûre de rappel de sa volonté de modifier l’article 37, le peuple fera un rappel de sa détermination contre ce référendum. Pour nos frères d’en face qui sont égarés, nous leur disons qu’il est grand temps de revenir dans la droite la ligne afin de permettre qu’il y ait un véritable processus démocratique au Burkina Faso par l’organisation d’élections libres au Burkina Faso, en 2015.

Au regard de la mobilisation des populations, pensez-vous que le pouvoir va reculer ?
De toute façon, il faut se préparer pour un long combat. Nous avons malheureusement dans le camp d’en face des faucons qui veulent qui conduire les populations dans les situations déplorables. Les efforts du chef de file de l’opposition politique qui a une démarche républicaine, consiste à faire entendre raison à tous ces égarés de la république. Nous sommes prêts à mener le combat aussi loin, aussi longtemps que cela nécessitera. La force de mobilisation de l’opposition reste intacte et inégalée au Burkina. S’ils veulent un combat de longue haleine, ils nous auront en face. Le rapport de force aujourd’hui reste au peuple. Nous ne sommes pas dupes, le peuple et le vrai, aspire au changement. A l’exception de ceux qui mangent dans la main de Blaise Compaoré, une minorité, tout le monde aspire au changement. Ce sont essentiellement quelques opérateurs économiques au sein de la FEDAP/BC. Ils ne sont pas plus de 100 à 200 qui veulent le référendum au Burkina. A l’image du système qui a perduré en Tunisie avec une famille, c’est ce même système qui existe au Burkina avec des liens douteux entre les familles qui se sont accaparées les richesses du pays. C’est ce régime qu’il faut arriver à décapiter. La minorité de personnes qui veut nous conduire au référendum n’est autre que ceux qui veulent nous laisser perdurer dans ce système de vampire.

L’opposition se faisait peu entendre entretemps. Qu’est ce qui pouvait expliquer cela ?

Nous avons sillonné des régions du Burkina pour informer nos militants de la nécessité du changement. En sus des activités champêtres, plusieurs événements malheureux se sont succédé. Il s’agit notamment du décès de Gérard Kango Ouédraogo, du crash qui a causé de nombreuses victimes.

Y a-t-il de l’engouement autour de la souscription populaire contre le référendum dont vous êtes le coordonnateur ?

L’opposition politique burkinabè n’a pas d’argent. C’est l’Assemblée nationale qui vote un budget qui lui permet de faire face à ses charges courantes. En dehors de cela, il n’y a pas un budget voté pour lutter contre le référendum. Ce n’est pas le CDP qui va voter un budget pour l’opposition politique. Il appartient aux partis membres du CFOP de se cotiser pour l’organisation des manifestations. C’est ce que nous récoltons des opérations de souscription qui nous permet de compléter les charges pour l’organisation des manifestations.

Certains disent que le camp du pouvoir a une volonté de vous essouffler financièrement. Est-ce le cas vraiment ? Les fonds récoltés, au cours des souscriptions vous permettront –ils de fonctionner ?

Bien sûr ! C’est cela l’objectif. C’est vrai que la détermination du peuple n’est pas liée à l’argent. Mais pour organiser une manifestation, il y a nécessairement des charges à supporter, comme la sonorisation, la sécurité, à travers des espèces sonnantes et trébuchantes. Nos adversaires tirent dans le temps pour qu’on s’essouffle. C’est pourquoi, nous avons jugé bon de procéder à ces souscriptions. Même dans une famille, lorsqu’il y a trop de cotisations, certains membres peuvent commencer à s’absenter aux rencontres. C’est pourquoi il est préférable de penser à des mécanismes alternatifs. Il faut que les gens continuent de se cotiser même s’ils l’ont fait de par le passé. Nous devrons remporter ce combat et il ne faut pas que l’incapacité par exemple à payer la logistique soit une entrave à la victoire de la démocratie au Burkina Faso.

Revenons à la marche. Vu la mobilisation, du samedi 23 août 2014, pensez-vous que la ligne rouge est définitivement tracée pour le président du Faso ?
Nous avons la ferme conviction qu’une ligne rouge est tracée pour le président Compaoré, depuis le début. Contrairement à des personnes qui s’expriment sans maîtriser tous les contours des choses, Blaise Compaoré, le concerné par la situation, en est très bien conscient. La ligne rouge est tracée par la communauté nationale et internationale. Au niveau de la communauté internationale, personne n’acceptera que Blaise Compaoré force son peuple à aller au référendum. Sa mission est de rassurer autour de lui pour avoir l’assentiment du peuple pour aller au référendum. Cela est son passeport auprès de ces soutiens internationaux. Tant qu’on arrivera à créer ce doute, le président du Faso ne va pas obtenir gain de cause parce qu’il n’aura pas le soutien du peuple Burkinabè, de la communauté internationale et même pas celui de ses amis. Nous n’avons pas besoin de brûler le Burkina. Nous allons nous parler entre frères. Pour tous ceux qui appellent au dialogue, il faut qu’on sache que ces manifestations sont une forme de dialogue. Appeler au dialogue est bien. Mais le seul problème est que le CFOP n’a jamais reçu un message ou un coup de fil l’invitant à un dialogue quelconque. De quel dialogue, parlons-nous donc ? Récemment, nous avons eu un accroc avec le maire de Ouagadougou et nous sommes allés de notre propre initiative le rencontrer. Je côtoie le CFOP et ce que je peux dire, c’est que l’opposition politique est plus que présidentiable et a un amour de la patrie qui dépasse de très loin celui des faucons qui gèrent le pays depuis 27 ans 1
Par Soumoubienkô Roland KI


MARCEL KOURAOGO DU CDP, A PROPOS DE LA MARCHE DE L’OPPOSITION
« Le référendum est la voie de la vérité,
ce n’est pas dans la rue »

Le secrétaire national adjoint du bureau exécutif national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Marcel Kouraogo, a répondu à nos questions sur la marche de l’opposition du samedi 23 août 2014. Nous l’avons rencontré, le 25 août 2014, à Ouagadougou, 48 h après la marche de l’opposition. Il fait une analyse de la marche. Pour lui, l’opposition a reculé, puisque de 500 000 militants annoncés à l’issue d’une marche à la place de la Nation en janvier 2014 et 50 000 manifestants contre le référendum au stade du 4-Août, les chiffres évoqués lors de la dernière marche en date sont d’une dizaine de milliers de manifestants. Pour le leader des jeunes du CDP, cela n’est rien d’autre qu’un signe d’une régression de l’opposition. Il a indiqué que la Constitution, elle-même, a prévu ses mécanismes de révision et que le référendum est la
« voie de la vérité et le droit du peuple ».

Le Quotidien : Quelle appréciation faîtes-vous de la dernière marche de l’opposition politique ?

En ce qui concerne la marche de l’opposition, le samedi dernier, je n’y étais pas parce que je n’ai pas été convié. Même si cela avait été le cas, je n’y serais pas allé parce que j’étais en train d’œuvrer utilement ailleurs. Je suis allé plutôt planter des arbres et sauver des vies humaines en donnant de mon sang. C’est à travers la presse que nous avons eu des échos. Les chiffres qui nous par viennent font état d’une dizaine de milliers de personnes. Nous estimons qu’avec ces chiffres, on peut parler de recul de l’opposition, d’autant plus qu’en janvier, l’opposition évoquait la participation de 500 000 personnes à la place de la Nation et au stade du 4-Août. L’opposition a relevé la présence d’environ 50 000 personnes. Aujourd’hui lorsqu’on nous parle de 10 000 personnes, nous pensons que cela constitue un véritable recul. Cette marche de l’opposition représente pour nous la preuve de la vitalité démocratique au Burkina Faso. Toute chose qui a été soutenue et impulsée par le président du Faso, Blaise Compaoré et son parti politique qui ont travaillé à l’assise d’une démocratie forte dans notre pays. Nous pensons que la démocratie est l’arbre de paix qui permet à chaque citoyen de vaquer, en toute quiétude, sérénité et en toute liberté à ses activités.

Au regard de la mobilisation dont a fait montre l’opposition, pensez-vous que votre projet de modification de l’article 37 a encore de beaux jours pour prendre corps?

Si on a le peuple avec soi, il est incompréhensible de refuser le référendum. Il est illogique de parler, en lieu et place du peuple. Ceux qui pensent que le peuple est avec eux, qu’ils aient le courage d’aller vers le peuple. Sinon, il faut dire qu’il y a la machination quelque part. Dans une foule, il y a beaucoup de curieux. La marche a eu lieu là où il y a des habitations. Il est évident que dans de pareille circonstance, il y a une foule de curieux qui va se joindre au groupe. C’est dire donc qu’il faut tenir compte de tous ces paramètres pour apprécier la marche. Nous ne nous sentons aucunement menacés.

Est-ce à dire que le CDP persiste et signe dans son ambition politique ?
Le CDP est convaincu que c’est la voie référendaire qui est la meilleure solution pour permettre au peuple de s’exprimer. Blaise Compaoré l’a dit à Washington, il n’y a pas de modèle unique à imposer à qui que ce soit. Chaque peuple a son histoire et il n’appartient pas à un autre peuple de lui dicter sa loi. Lorsque la population ne s’entend pas sur un sujet donné, il est de bon ton que le peuple tranche. D’autant plus que la Constitution elle-même l’autorise. Si l’opposition mobilise, alors qu’elle aille au référendum. C’est dans les urnes que le rapport de force peut être constaté. Nous espérons que très incessamment, le président du Faso va inviter le peuple à donner son point de vue par rapport à la question du référendum.

Quelles sont les perspectives des actions du CDP ? A quand la prochaine marche du CDP si toutefois cela est prévu ?

Généralement, ce sont les tonneaux vides qui font du bruit. Nous n’avons pas besoin de faire des démonstrations parce que cela se constate.
Le CDP est une force de propositions et un parti organisé. Le CDP ne procède pas à une marche parce l’opposition en a fait. Toutes nos actions sont planifiées et toutes les activités menées de par le passé étaient programmées. Que ce soit nos activités de reboisement, de don de sang, la tenue des sessions du bureau politique national, tout ceci a été prévu dans notre chronogramme d’activités. Etant un parti au pouvoir, si nous devrons nous comparer à l’opposition, cela constitue un recul. Le référendum est la voie de la vérité, mais ce n’est pas en criant dans la rue. Par exemple, la marche de l’opposition a mobilisé les jeunes en majorité. Mais que dire des femmes et des anciens ? L’opposition est bel et bien au courant que le référendum est un droit du peuple 1

Par Soumoubienkô Roland KI
Commentaires